Ce petit gars de Barcelone, membre d’un collectif de performers multimédia, ne serait en effet qu’un épigone inspiré, nous n’en ferions pas grand cas mais son noir bijou d’album révèle un tempérament créateur de première importance et garantit du même coup la pérennité de notre enthousiasme. Notre homme n’a alors plus qu’à y piocher à […]
Ce petit gars de Barcelone, membre d’un collectif de performers multimédia, ne serait en effet qu’un épigone inspiré, nous n’en ferions pas grand cas mais son noir bijou d’album révèle un tempérament créateur de première importance et garantit du même coup la pérennité de notre enthousiasme. Notre homme n’a alors plus qu’à y piocher à volonté pour s’amuser à machiner son chouette truc-chose avec une malice et une dextérité toutes enfantines, au nez et à la barbe de tous les jeunes cons déjà vieux. De ses manipulations inspirées, émane une magnétique impression de spontanéité et résultent onze étourdissants morceaux, dont le formidable Domi, ainsi am(us)icalement titré en référence à Dominique A qui voit un fragment de son Je suis une ville mis en boucle et arrosé de giclées drum’n’bass pour un résultat d’une intensité encore supérieure à l’original (ce qui n’est vraiment pas peu dire). Puisqu’on ne saurait loyalement catégoriser cela reviendrait à l’emprisonner cette musique étrange et familière, excédant tous les carcans du commerce, préférons, enfin, la donner telle qu’est : inventive, assurément, émancipée, effrontément, et vivante, infiniment.