Si le gangsta-rap dans lequel ont un jour décidé de se lancer Andycat, Dizzy et Young Einstein, trio des Ugly Duckling n’a plus aujourd’hui de réalité que dans les livres d’histoire, Journey to anywhere, qui est au Marshall Mathers d’Eminem ce que les disques de Sebadoh sont à ceux de U2, s’inscrit plus prosaïquement dans […]
Si le gangsta-rap dans lequel ont un jour décidé de se lancer Andycat, Dizzy et Young Einstein, trio des Ugly Duckling n’a plus aujourd’hui de réalité que dans les livres d’histoire, Journey to anywhere, qui est au Marshall Mathers d’Eminem ce que les disques de Sebadoh sont à ceux de U2, s’inscrit plus prosaïquement dans une lignée de productions ouvertement influencées par l’âge d’or des pionniers du genre. Journey to anywhere, simple et funky, est souterrainement mu par la combustion explosive d’un savant mélange de breakbeats soul/jazz sixties des trois compères : deux MC, un DJ surdoué et quelques milliers de vinyles millésimés. Combustion, qui se retrouve sur les boucles élastiques d’If you wanna to know, de Dizzy ou de Pick up lines, charge à peine dissimulée contre les pisse-copie du rap business, sur les irrésistibles grooves d’Eye on the gold chain ou sur le plantureux Journey to anywhere, entreprenant vibraphone de Rock on top/By your command. Mais la palme revient ici à l’hilarant A Little samba, mini-tube en puissance. Dans un Social Club bondé, Andycat, Dizzy Dustin et Young Einstein devaient pourtant finir par abandonner leurs irréductibles postures pour se lancer dans l’un des concerts plus généreux auquel il nous ait été donné d’assister : un coin (coin) de douceur dans un monde de brutes.
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