Les acquéreurs du mirifique coffret Crazy diamond sorti il y a huit ans pensaient détenir la totalité des enregistrements post-Pink Floyd de Syd Barrett. Soit les deux albums The Madcap laughs et Barrett, tous deux publiés en 1970, ainsi que la compilation d’inédits Opel et quelques prises alternatives bringuebalantes grattées au fond des tiroirs. L’attraction […]
Les acquéreurs du mirifique coffret Crazy diamond sorti il y a huit ans pensaient détenir la totalité des enregistrements post-Pink Floyd de Syd Barrett. Soit les deux albums The Madcap laughs et Barrett, tous deux publiés en 1970, ainsi que la compilation d’inédits Opel et quelques prises alternatives bringuebalantes grattées au fond des tiroirs. L’attraction principale de ce nouveau Best of, c’est pourtant la présence d’un morceau totalement inédit, Bob Dylan blues, qui avait échappé malgré la cocasserie de son titre à la fouille minutieuse des exégètes de l’époque. Vraisemblablement écrit en 66 et enregistré à la hâte en 70, il s’agit d’une parodie dylanienne équitablement emplie de déférence et d’ironie, suffisamment fumeuse en tout cas pour ne mériter qu’un sort tardif d’aimable curiosité. On passera sinon sur l’inutilité d’un Best of Syd Barrett (d’autant que celui-ci n’inclut aucun titre de Pink Floyd et usurpe donc gravement son nom, le meilleur de Barrett étant quand même à chercher de ce côté-là), on s’épargnera aussi le ressassement des splendeurs et misères de cette grosse vingtaine de chansons dont les tremblements intimes sont devenus avec le temps et l’amour que certains leur portèrent des secousses telluriques dont l’écho n’est pas prêt de se taire ? environ un disque sur cinq publiés aujourd’hui en porte encore les stigmates.