Après douze ans de fortunes diverses en tant que leader de L’Affaire Louis Trio, où il dissimulait souvent sa gravité naturelle derrière des masques de clowns zazous, Hubert Mounier chante enfin à la première personne du singulier. Avec Le grand huit, un recueil de ballades faussement apaisées mises en relief par Benjamin Biolay, désormais en […]
Après douze ans de fortunes diverses en tant que leader de L’Affaire Louis Trio, où il dissimulait souvent sa gravité naturelle derrière des masques de clowns zazous, Hubert Mounier chante enfin à la première personne du singulier. Avec Le grand huit, un recueil de ballades faussement apaisées mises en relief par Benjamin Biolay, désormais en haut de la vague grâce à ses arrangements pour Keren Ann et ses compositions en or pour Salvador, il envoie en l’air la chanson française. Avec sa marée montante et grondante de violons, son lent dégradé nuageux, son final irréel, La vue sur la mer constitue sans doute l’un des points de vue les plus saisissants de ce Grand huit, parfaitement représentatif de l’ensemble. A l’image de son quasi-homonyme Figure 8, le dernier éblouissant recueil d’Elliott Smith, le tracé harmonieux et apaisé de l’album peut aussi, lorsqu’on s’y abandonne totalement, prendre l’allure vive d’un tourbillon et conduire tranquillement à l’extase. Avec des bijoux certifiés comme La rivière, Le même ciel ou Adam, tous ces beaux moments de vertiges et d’ivresse naturelle, Hubert Mounier échappe de L’Affaire Louis Trio la tête haute, et nous de son disque la tête en bas. Le cœur à la fois serré et allégé, comme à la descente du manège.
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