A la fois berger des traditions sénégalaises égarées et prophète d’une modernité tempérée dans la jungle des musiques africaines, Baaba Maal a réussi depuis vingt ans à affranchir son univers du conflit stérile entre les générations. Avec son nouvel album Mi Yeewnii (Missing You), qui succède au métissé Nomad Soul, il replonge avec candeur aux […]
A la fois berger des traditions sénégalaises égarées et prophète d’une modernité tempérée dans la jungle des musiques africaines, Baaba Maal a réussi depuis vingt ans à affranchir son univers du conflit stérile entre les générations. Avec son nouvel album Mi Yeewnii (Missing You), qui succède au métissé Nomad Soul, il replonge avec candeur aux sources de la musique du pays Toucouleur et affirme enfin, triomphant, son identité. Il faut dire qu’au gré des méandres d’une carrière débutée il y a une vingtaine d’années, et qui l’ont fait osciller entre le plus ( Djam Leelii, Bayoo) et le moins (Firin in Fouta, Nomad Soul) traditionnel, Baaba Maal a jusqu’alors mené sa barque musicale à vue, en toute inocence. Mais au delà de sa fascination pour les voix noire américaines (Otis Redding, James Brown, Wilson Pickett, Etta James) Baaba reste viscéralement attaché au pays Toucouleur, périmètre aussi géologiquement désertique que spirituellement fécond. Avec Mi yeewnii, dont l’acoustique évoque une veillée africaine, le chanteur signe un retour aux sources où l’enchantement naît de la sobriété des mots comme de la limpidité des mélodies. Un disque « bio » paradoxalement merveilleusement produit par John Leckie, metteur en son des Stone Roses. Une étonnante alliance contre-nature.
{"type":"Pave-Haut2-Desktop"}
{"type":"Banniere-Basse"}