une musique directement venue du froid.
En marge des frivolités et des paillettes, il a toujours existé en Grande-Bretagne, de Blue Nile à James Blake, de David Sylvian à Bat For Lashes, une pop plus adulte, contemplative. Venu de Suède, Vincent Stockholm, l’âme esseulée et écorchée de ce faux groupe, appartient à l’évidence à cette famille qui ignore tout des urgences mais rien des tensions.
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Car elle a beau simuler la quiétude, cette musique lente, complexe, égrenée, joue au contraire avec les nerfs, avec le bien-être, sans cesse menacée, malmenée par des trous noirs, des accidents, des ombres furtives dans le décor (imaginez Danny Elfman chanté par Jay-Jay Johanson). Le label d’Early Spring Horses s’appelle Send the Wood. Que l’on pourrait traduire par “Envoie du bois”. Ce qui rassure : même dans les tréfonds, aux frontières du silence, Vincent Stockholm a de l’humour. Mais tellement noir qu’on ne peut pas le voir.
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