Grâce à ses pamphlets facho, Richard Millet squatte la presse et vend ses livres. Attention danger.
Aurions-nous dû ne pas en parler ? À vouloir dénoncer le fascisme des pamphlets de Richard Millet, qui a toujours publié dans une indifférence aussi bien critique que commerciale, n’a-t-on pas fini par obtenir l’effet inverse : lui faire une pub immense ? Rien de moins que trois pages dans L’Express, où il pose en saint martyr de la liberté d’expression. Le voilà qui entre dans les listes des meilleures ventes d’essais. La presse lui accorde une place démesurée et ds chaînes publiques lui tendent leur micro. Que les réacs de Valeurs actuelles le soutiennent ou que le beauf populiste Pierre Jourde le défende, logique. Mais que Libé publie un portrait obscène de complaisance, c’est signe que quelque chose va mal.
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Ceux qui hier poussaient des cris d’orfraie parce que l’oeuvre de Drieu La Rochelle entrait en Pléiade se précipitent pour recueillir la parole de Millet – à croire qu’il serait plus facile de conspuer les fachos d’hier que ceux d’aujourd’hui. Pourquoi ? Parce que the show must go on, et que dans la rhétorique du spectacle le scandale fait vendre – tant pis si c’est servir la propagande de la plus dangereuse des idéologies.
Quant à la pathétique « blogosphère », elle se déchaîne contre les « bien-pensants » qui voudraient « bâillonner » un facho, ajoutant de l’eau au moulin de celui qui s’exprime partout mais insiste pour se dire « victime d’un lynchage » alors qu’il prône, lui, l’incitation à la haine raciale, des valeurs anti-républicaines et la détestation de la liberté de pensée, d’existence et d’expression d’autrui qui ne serait pas comme lui – blanc, hétéro, français, etc. C’est toujours le plus comique de l’histoire.
Ça devient moins drôle quand « l’affaire Millet », vues certaines réactions peu minoritaires, dévoile, si besoin était encore, comme l’idéologie d’extrême droite s’est banalisée et a gangrené les esprits.
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