La compagne de François Hollande a effectué jeudi ses premiers pas en solo de première dame, quatre mois après son « tweet » vengeur contre Ségolène Royal.
Elle était guettée, attendue. Caméras, photographes et micros formaient un mur à son arrivée au Conseil économique et social, jeudi après-midi. Valérie Trierweiler venait y endosser son rôle public de première dame en participant à une vente aux enchères au bénéfice de la Fondation France libertés créée par Danielle Mitterrand en 1986. La compagne de François Hollande en sera désormais l’ambassadrice. La vente était organisée par la Fondation de Pierre Bergé, mitterrandiste de toujours.
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Souriante mais peu prolixe, Valérie Trierweiler prend place à la tribune aux côtés de Gilbert Mitterrand. Le fils cadet du premier président socialiste de la Ve République, dont la voix rappelle étrangement celle de son père, salue le choix de la compagne du chef de l’Etat de « poursuivre le chemin tracé » par sa mère, disparue en décembre 2011. « Nous en avions parlé à ses obsèques », rappelle-t-il. « La suite n’était pas écrite », ajoute-t-il. Depuis, il y a eu en effet la campagne présidentielle et la victoire de François Hollande, devenu le successeur socialiste de François Mitterrand.
Valérie Trierweiler intervient brièvement pour confier qu’elle essaiera « de faire du mieux possible ». Elle présentera bientôt avec France libertés un projet « sur les enfants et l’accès à l’eau en France ».
« Il ne s’agit pas de se substituer à la mémoire de Danielle Mitterrand, il ne s’agit pas de me mesurer ni même de me comparer. Il s’agit seulement de porter des valeurs qu’elle incarnait », dit-elle, saluant « une grande dame, pour qui le mot engagement avait un sens, pour qui le mot liberté avait un sens. »
La liberté ? Valérie Trierweiler avait cru pouvoir en user avant l’été en s’opposant publiquement à un choix politique du chef de l’Etat. François Hollande avait apporté son appui officiel à Ségolène Royal, son ex-compagne et mère de ses quatre enfants, candidate aux législatives en juin dernier, à La Rochelle. Le 12 juin, la compagne du président avait riposté en publiant un tweet de soutien à Olivier Falorni, rival dissident de l’ancienne candidate à la présidentielle et finalement vainqueur du scrutin rochelais. Le 14 juillet, François Hollande avait rappelé à ses proches que, selon lui, « les affaires privées devaient se régler en privé ». Et rappelé sa compagne à ses devoirs protocolaires. De cette tourmente politico-sentimentale, tout a été dit et redit dans plusieurs livres publiés à la rentrée.
Première dame ou journaliste ?
Mais rien n’est encore tranché aujourd’hui en ce qui concerne le rôle que veut jouer Valérie Trierweiler. Première dame ou journaliste ? Elle entend bien mener les deux exercices de front, au risque de réveiller le procès pour mélange des genres ou conflit d’intérêts. Jeudi, lorsque défilent les objets ayant appartenu à Danielle Mitterrand, elle évoque avec une nostalgie de journaliste politique une vente à laquelle elle avait assisté en 2008. « Avec Match, on avait acheté un film sur papier, des photos du bureau de François Mitterrand. »
Elle refuse de commenter les informations, selon lesquelles elle serait en discussion avec Canal + pour animer une émission culturelle sur Direct 8. Et glisse, quand apparaît derrière le commissaire priseur un tableau de Ben où est écrite en lettres blanches sur fond noir la phrase « Etre libre » : « Si j’avais dû en acheter un, ce serait celui-là »…
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