La sortie de Mitt Romney sur les 47% d’Américains « assistés » qui ne payent pas d’impôts a été largement commentée sur Twitter. Florilège.
C’est ce qui s’appelle être dans le creux de la vague. Toujours à la traîne dans les sondages avec 43% d’intentions de vote contre 48% pour Obama, selon un sondage Reuters/Ipsos, Mitt Romney a été piégé lors d’une séance de levée de fonds devant une tripotée de milliardaires, en mai dernier. Un des participants a filmé le candidat républicain à la présidentielle américaine au moment où il accusait 47% de l’électorat américain de vivre au crochet de l’Etat :
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47% des électeurs voteront pour le président actuel, quoi qu’il arrive. Ces 47% qui sont avec lui, qui dépendent du gouvernement, qui se pensent victimes, qui estiment que le gouvernement a la responsabilité de s’occuper d’eux, qui pensent avoir le droit à des soins médicaux, à de la nourriture, à un logement, à tout. Et que c’est un droit. Et que le gouvernement doit leur fournir tout ça. Et ils vont voter pour ce président quoi qu’il arrive… Ceux sont des gens qui ne payent pas d’impôts.
Romney ajoute :
Mon boulot ne consiste pas à m’occuper de ces personnes. Je ne les convaincrai jamais qu’ils doivent prendre leurs responsabilités et s’occuper de leurs vies.
La vidéo a été confiée à Mother Jones, qui l’a mise en ligne le 17 septembre. Le lendemain, le site américain publiait une nouvelle vidéo tournée lors de la même soirée, où l’on voit Romney déclarer que les Palestiniens « ne veulent pas la paix » avec Israël.
Obama tweete, tweete, tweete
Comme à chaque fois qu’un scandale secoue l’actualité, les twittos américains – mais pas que – se sont enflammés. A commencer par Barack Obama – ou plutôt son équipe – qui a fait des gaffes de Romney son nouvel argument de campagne sur son compte Twitter :
Etre président des Etats-Unis signifie que vous êtes le président de tous : Quand j’ai gagné l’élection en 2008, 47% des Américains avaient voté pour John McCain. Ils n’avaient pas voté pour moi. Mais j’ai dit lors de mon discours cette nuit-là : « Même si vous n’avez pas voté pour moi, je vous entends. Et je vais travailler aussi dur que possible pour être votre président. »
Hier, l’équipe du candidat démocrate dévoilait une nouvelle affiche de campagne, qui reprend comme l’image ci-dessus, un extrait du discours prononcé par le président le soir de son élection.
RT si vous soutenez le candidat de tous les Américains, et non celui qui ignore la moitié du pays :
Romney : je ne les convaincrai jamais de prendre leurs responsabilités et de s’occuper de leurs vies.
Obama : aux Américains dont je dois encore gagner le vote : je n’ai peut-être pas gagné votre vote ce soir mais je vous entends, j’ai besoin de votre aide, et je serai également votre président.
Avalanche de commentaires en tous genres
Les twittos n’ont pas attendu le président américain pour réagir aux vidéos de Romney sur le réseau social. Certains expriment leur colère, d’autres manient l’ironie avec habileté, tous contribuent à faire buzzer l’histoire des vidéos de Romney pour mieux ridiculiser le candidat.
@Welshirvine, écrivain écossais auteur de Trainspotting, se fait sarcastique:
Je me demande si 47% des Américains trouvent que Mitt Romney était « trop dépendant » de la fortune de son père millionnaire (George W. Romney était businesman et homme politique).
@thelittleidiot marque son effarement :
@BorowitzReport, journaliste au New Yorker, excelle dans l’ironie :
Une présidence de Romney serait géniale à moins que vous ne soyez pauvre, gay, mexicain, une femme ou un chien.
Borowitz fait ici référence à un autre passage de la vidéo dans lequel Romney lâche :
Mon père, comme vous le savez probablement, était gouverneur du Michigan et patron d’un constructeur automobile. Mais il est né au Mexique. S’il était né de parents mexicains, j’aurais plus de chances de gagner. Mais non, il est hélas né de parents américains qui vivaient au Mexique. Il y vécut un certain nombre d’années et je dis ça pour blaguer mais ça m’aurait aidé d’être Latino.
Borowitz fait aussi référence au calvaire enduré par Seamus, le chien des Romney, qui avait passé douze heures dans une cage attachée au toit de la voiture alors que le candidat et sa famille partaient en vacances.
Par souci d’équité envers Romney, il mérite un peu de crédit pour les 53% du pays dont il se préoccupe.
Ou encore :
Un peu comme pour Rebecca Black, on se rappellera de Mitt Romney pour sa terrible vidéo
Le nom de Rebecca Black ne vous dit rien ? Piqûre de rappel.
@EvaLongoria est scandalisée et, en digne supportrice d’Obama, le clame haut et fort :
Romney ne veut pas représenter tous les Américains, seuls les riches. Regardez cette vidéo ! Incroyable !
@Zachbraff, réalisateur américain, fait dans le conseil avisé :
Mitt, ne te méprends pas, ta nouvelle vidéo est géniale, je pense juste que tu aurais eu plus de succès si tu avais dansé avec des nanas coréennes.
Attention, comptes parodiques !
Sur Twitter les apparences peuvent être trompeuses. Si vous ne lisez pas avec attention les noms de certains comptes, vous risquez d’avoir quelques surprises. Car le réseau social regorge de comptes parodiques, souvent drôles, toujours méchants, qui se sont déchaînés suite à l’histoire des vidéos de Romney.
Vous avez vu la vidéo secrète de Romney ? C’est comme la sextape de (Kim) Kardashian sauf que lui n’en tirera aucun profit.
J’ai pu m’introduire dans le placard de Mitt Romney et trouver ses maillots personnalisés des Patriots (équipe de football américain)
Ian Schafer, créateur du compte parodique @InvisibleObama, explique dans un article paru sur le site du Guardian hier :
La politique est devenue si polarisée et suscite tellement de passions que les gens sont peut-être à la recherche d’humour pour décrisper la situation.
Schafer promet d’utiliser son compte parodique pour « essayer de rendre la politique plus claire (…) pour rendre les discours prononcés par les candidats lors des débats plus transparents« . En attendant, on rigole bien.
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