Après le retrait de la course de Xavier Bertrand pour mieux concourir à la primaire en 2016, et la défection de Nathalie Kosciusko-Morizet, Bruno le Maire et Henri Guaino faute de parrainages, il n’y a plus que deux coureurs en lice pour la présidence de l’UMP : Jean-François Copé et François Fillon.
La présidence de l’UMP rappellera à ceux qui l’ont lu le roman de Stephen King Marche ou crève. Pour ceux qui ne l’auraient pas lu, le titre parle de lui-même. C’est donc à ceux qui auront donc marché le plus longtemps à l’UMP pour engranger le plus de parrainages. Ou surtout qui auront récupéré le plus de signatures en marchant. NKM ayant échoué de peu, commente-t-elle. « C’est râlant. A quelques jours près, c’était bon. Vendredi on avait les parrainages », confie-t-elle, le curseur bloqué à 6723 parrainages, sans compter, dit-elle, les « 300 à 400 environ parvenus au courrier ce mardi matin ».
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Bruno Le maire a lui aussi jeté l’éponge en remettant, a-t-il déclaré, « 7 175 parrainages de militants ». Lui qui la semaine dernière comptait n’atteindre que 6500. Un cadre de l’UMP s’étrangle en entendant ces chiffres et parle de « 3500 parrainages pour NKM et 3000 pour Bruno Le Maire ». Sans avancer de documents précis permettant de vérifier ses dires. Décidément, jusqu’au bout, le processus de candidature a été des plus complexes. Y compris pour les deux ténors, Jean-François Copé et François Fillon. Les proches de ce dernier semblant accuser le coup un moment en voyant son rival déposer plus de 30 000 parrainages.
Vers 13h, l’offensive Copé fait son petit effet à l’UMP.
« Copé marque un vrai point. Il a fait un gros coup », clame un des ténors de l’UMP peu connu pour être pro-Copé. « Ça remet les compteurs à zéro. Car rien que ses parrainages lui amèneront au moins 25 à 30% de voix. »
Sans savoir que François Fillon allait revendiquer quelques heures plus tard 45 000 parrainages. A 17h, à sa permanence et non au siège de l’UMP, l’ex-Premier ministre organise une conférence de presse – démonstration de force de signatures. Histoire de montrer les gros bras.
Haute tension
Et il reste encore deux mois de campagne jusqu’au 18 novembre, date du 1er tour du congrès ! Deux mois où les meetings et les débats vont se succéder. On a du mal à voir dans quel état les deux candidats finiront étant donné le niveau de tension déjà atteint entre les deux rivaux. « Un excès de testostérone risque de stériliser le débat des idées dans cette campagne, c’est vraiment dommage », a ironisé NKM.
Dès lors, le premier débat sur France 2, le 25 octobre, entre Copé et Fillon risque de tourner au vinaigre. « Ils se haïssent », commente un cadre de l’UMP qui les connaît bien. L’UMP voit donc arrivé le scénario tant redouté par Bernard Accoyer ou Alain Juppé, qui craignent un « combat fratricide » Copé-Fillon, peut-être aussi rude que la guerre Chirac-Balladur. Avec cette question que tout le monde se pose : dans quel état sera le parti au lendemain du congrès ? « On sera loin d’une promenade de sortie pour le gagnant », analyse déjà un ténor de l’UMP.
A ce jour, François Fillon semble avoir pris une longueur d’avance, fort du grand nombre de parrainages et des bons sondages. Outre le ralliement récent de Nadine Morano, Jean-François Copé devrait engranger un soutien de poids en la personne de son ami Brice Hortefeux, qui se déclarera à titre personnel et non en tant que président des amis de Nicolas Sarkozy.
Pas sûr pour autant que la victoire à la présidence soit une sinécure. Que Jean-François Copé ou François Fillon remporte l’équation, les embûches seront nombreuses. Le candidat devrait sortir exsangue de la campagne.
« Elle sera serrée. Celui qui fera une erreur trébuchera », juge un sage de l’UMP. « Celui prononcera la petite phrase de trop qui tombera. Le climat est déjà insupportable. Il va devenir intolérable. »
D’autant plus que NKM, Bruno Le Maire et Xavier Bertrand ont tous annoncé qu’il voulait reprendre le flambeau de l’opposition. En clair, ne pas laisser Copé et Fillon jouer tout seuls… « Je vais essayer de rassembler autour de mon mouvement, La France droite », a annoncé NKM qui compte poursuivre sa campagne « autrement ». Quant à Bruno Le Maire, il voit dans sa tentative de candidature et ses déplacements sur le terrain « un formidable point de départ pour le renouveau politique de l’UMP ».
Enfin, Xavier Bertrand a déjà annoncé qu’il se présenterait aux primaires de l’UMP en 2016. Une logique d’indépendance, clame-t-il, et qui le distingue de NKM et Bruno Le Maire puisqu’il avait, glisse-t-il, les 8 000 parrainages pour se présenter. En somme, le seul, veut-il croire, à pouvoir construire un point d’équilibre dans une équation entre deux entrées. « Il avait besoin de se lancer tôt dans la course à la primaire, persifle-t-on à l’UMP. On ne le mettait pas spontanément dans le cercle des présidentiables. » Marche ou crève, jusqu’au bout…
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