Quand Steve Ashley fit paraître Stroll onw, en 1974, les musiciens de rock portaient des manteaux afghans, ce qui, en ce temps-là, faisait très genre ; Steve Ashley, qui lui-même portait un manteau afghan et pouvait se targuer, au surplus, d’avoir une belle gueule d’ange, n’était cependant pas très genre. Quelques trente labels rejetèrent son […]
Quand Steve Ashley fit paraître Stroll onw, en 1974, les musiciens de rock portaient des manteaux afghans, ce qui, en ce temps-là, faisait très genre ; Steve Ashley, qui lui-même portait un manteau afghan et pouvait se targuer, au surplus, d’avoir une belle gueule d’ange, n’était cependant pas très genre. Quelques trente labels rejetèrent son album, qu’il avait mis trois ans à enregistrer. Comme quoi la bêtise n’est pas une affaire d’époque. Car Stroll on est un chef-d’œuvre, un vrai. Songwriter pour le moins doué, Steve Ashley évoluait dans ce milieu bouillonnant du folk-rock britannique où il avait pour condisciple Richard Thompson, Sandy Denny, John Martyn ou Nick Drake. Moins aérien que ce dernier, Steve Ashley partageait néanmoins avec lui un arrangeur de génie, Robert Kirby. Sous son égide, il sut ourler ses plus belles compositions de cordes et de bois et de cuivres précieux, qu’on imagine jouées par un orchestre miniature, formé d’elfes et de sylphes. Typiquement anglaise, cette musique convoquait toutes les muses de la tradition celtique, sans jamais se vautrer dans le folklore à gros sabot. Aujourd’hui encore, il se dégage d’elle une grâce et une légèreté absolues, l’impression d’entendre, portée par un courant d’air, une symphonie pastorale.
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