Vendredi on a avalé la ligne 1 du métro parisien pour assister au premier jour du festival We Love Green. Django Django, Norah Jones et James Blake nous attendaient au Parc de Bagatelle. Et ils n’ont pas affiché le même état de forme. Récit.
Les rouges cocos à la Fête de l’Huma et les bobos bio à We Love Green ? Perturbé par le dilemme chromatique du week-end, on décide finalement de partir se mettre au vert au Parc de Bagatelle. L’affiche du festival écolo promet cette année 14 concerts et autant de contrastes avec notamment, Django Django, La Femme, Beirut ou encore Electric Guest.
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Django Django, brillant mais trop court
On arrive vendredi soir sur les coups de 19h. Django Django s’apprête à jouer. Une foule clairsemée brinqueballe entre les différents stands bios et écolos du festival. Sur scène, quelques ajustements de dernière minute font jaillir les premières notes des synthés et des guitares. Les musiciens finissent par faire leur apparition, affublés des traditionnels t-shirts à effigie cosmique qui ont l’habitude d’accompagner chacune de leurs sorties. D’emblée, les sons de batterie s’encastrent dans les nappes synthétiques. La version remixée de Hailbop retentit très haut dans les cimes de Bagatelle et le public répond d’un déhanchement discret mais contagieux. Hoquets aigus dans la voix et riffs de guitare éthérés, Vincent, enchaîne les séductions en bon chef de file. Default et War, autres acmés tirés du premier album éponyme de Django Django finissent de galvaniser la sage foule de We Love Green. Il est pourtant déjà temps de saluer la prestation des Britanniques qui s’échappent hors de scène après sept chansons seulement. Très bon mais trop court.
Norah Jones entre longueurs et langueur
Changement d’ambiance avec le set très attendu de Norah Jones. Les rangs se resserrent à l’arrivée de la chanteuse. Plantée fièrement devant son piano, l’héritière de Ravi Shankar confirme sur scène le tournant pop discerné sur Little Broken Hearts, son tout dernier album. La voix, puissante et délicate, rappelle tour à tour Tori Amos ou Fiona Apple, et enveloppe l’assistance dans une rêvasserie aussi douce que fragile. Car malgré quelques sursauts ressentis à la faveur d’une interprétation élégante du classique Come Away With Me, la suite du concert s’enlise dans une mélopée étale et sans âme. La prestation s’éternise et vient à bout de la patience de certains spectateurs qui préfèrent se réunir pour converser, assis en tailleur dans l’herbe du parc.
Le dubstep au ralenti de James Blake
Pour conclure la première soirée de l’édition 2012 du festival, James Blake déboule sur scène à grand renfort de vocoder et d’auto-tune. L’Anglais, concentré sur l’écriture de son second album, avoue avoir peu joué cette année. Et ça s’entend. De l’electro à la soul, en passant par le r’n’b, le chanteur trempe son dubstep futuriste dans une large palette d’influences a priori contradictoires. La magie des premiers concerts semble pourtant s’exprimer au ralenti ce soir, décélérée par une overdose d’effets qui renvoient aux plus sombres heures des genres précités. Quelques éclairs electro martèlent les enceintes et viennent aguicher un public demandeur. Mais les basses saturées et la voix travestie laissent un arrière-goût d’artifice, incompatible avec un déchaînement de fin de soirée.
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