Après quelques embardées sous influence Pixar, Disney revient au conte acidulé et très lisse, en terre polynésienne.
L’excellent Zootopie (2015) avait pu laisser croire que l’ogre Walt Disney Animation Studios avait été transformé de l’intérieur par le poucet Pixar, avalé il y a dix ans. Las, l’ogre fait de la résistance, et même sous la houlette de John Lasseter (fondateur de Pixar), la dernière-née du studio, la petite Vaiana, ressemble à n’importe lequel de ses rejetons récents : un dessin animé familial, œcuménique et plutôt progressiste – Disney n’est plus depuis longtemps un donjon conservateur –, mais absolument lisse.
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Un conformisme lassant
Pas la moindre idée qu’on n’ait déjà vue ailleurs, pas un concept qui n’ait été testé, on l’imagine, par mille enquêtes marketing et screening tests, de la princesse intrépide et dotée de pouvoirs magiques à son side-kick rigolo (un poulet plus pénible que Jar Jar Binks), en passant par son prince charmant nécessairement maladroit – tous prêts à envahir les sapins de Noël.
Transposé dans un univers de vahinées et de gaillards polynésiens qui donne lieu à quelques belles saillies colorées, ce modèle implacable prouve une nouvelle fois son efficacité – nous connaîtrons tous les chansons du film, qu’on le veuille ou non – mais lasse par son conformisme.
Vaiana, la légende du bout du monde de Ron Clements et John Musker (E.-U, 2016, 1 h 47)
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