Ambitieuse, la troisième saison des aventures hystériques de Kenny Powers s’égare en chemin.
Depuis son arrivée en fanfare à l’hiver 2009, Kenny Powers a tracé sa route avec un objectif unique : mettre en scène la bêtise humaine pour en tester les limites. Un programme utile, dont le héros est un trentenaire grassouillet à la coupe de cheveux pathétique, ancien champion de base-ball déchu par le dopage, l’alcool et, bien sûr, sa propre ineptie. Ce garçon égocentrique, vulgaire, misogyne, s’apparente à une icône trash de l’hypermasculinité. La série s’est employée à le démonter pièce par pièce dans ses deux premières saisons.
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La blague pouvait-elle durer ? La question se pose avec cette troisième saison à la fois plaisamment risquée et désarmante. L’irresponsable Kenny est confronté à l’ultime responsabilité, un joli bébé dont il se trouve être le père. Déboussolé, il promène le nourrisson dans un sac à dos, tente de le renvoyer chez sa mère ou de l’abandonner, sans succès. Quelque chose retient toujours ce héros miné par une déprime tenace qui nous le rend attachant depuis toujours – oui, les relous aussi ont droit à la tristesse.
Mais ce qu’elle gagne en épaisseur, Kenny Powers le perd en puissance comique. Mis à part un réjouissant épisode 2 avec Will Ferrell ou quelques scènes hilarantes avec un Matthew McConaughey de gala, une impression tenace demeure, celle d’une comédie qui a renoncé à réellement construire ses blagues. En misant tout sur l’abattage impressionnant de son acteur Danny McBride, Kenny Powers se branche sur courant alternatif. On attendra donc la prochaine saison, sans doute la dernière, pour livrer un verdict définitif sur son importance dans l’histoire de la déconnade.
Kenny Powers saison 3 à partir du 7 septembre, 22 h 25, Orange ciné max.
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