L’homme derrière certaines grandes productions de Elton John, des Stones ou de David Bowie est mort à 71 ans
Sur les notes de pochettes des albums des années 70, la présence de son nom laissait présager le meilleur. Paul Buckmaster, musicien et arrangeur anglais au CV long comme le Rock’n’roll Hall of Fame, est mort le 7 novembre. Violoncelliste précoce (il commença l’instrument à l’âge de 4 ans), c’est avec un diplôme de la Royal Academy of Music de Londres qu’il commencera à courir les cachets, tombant très tôt sur une bonne occasion d’entrer dans l’histoire en arrangeant et en dirigeant l’orchestre sur deux morceaux du premier album de Bowie, Space Oddity, dont le fameux décollage qui fit toute l’originalité de la chanson.
https://www.youtube.com/watch?v=D67kmFzSh_o
Le maître des cordes d’Elton
Par la suite, Buckmaster n’arrêtera plus ses prouesses, apposant sa marque suave et flamboyante sur tous les albums de Elton John jusqu’en 1978 (A single man) avant de le retrouver une quinzaine d’années plus tard, justement lorsque Elton cherchera à se reconnecter à sa jeunesse avec Made In England.
On retrouve également l’art subtil de l’orchestration et la beauté des arrangements de Buckmaster aussi bien chez Leonard Cohen (Songs to love and hate) ou sur Sticky Fingers des Stones, notamment sur Moonlight Mile. Mick Jagger figurera d’ailleurs dans le chœurs d’un des hits les plus fameux qui porte la griffe de l’arrangeur, You’re so vain de Carly Simon, en 1972.
Tellurique chez Miles
C’est à la fois à ses qualités de violoncelliste et d’arrangeur que Miles Davis fera appel à l’occasion d’un de ses disques de fusion les plus importants de la décennie 70, On the corner, ainsi que sur les mêmes sessions qui échouèrent sur Big fun deux ans plus tard, notamment le tellurique Ife.
Retour en grâce
Plus discret dans les années 80, à l’époque où les cordes étaient souvent remplacées par des synthés, Buckmaster connaitra un retour en grâce fulgurant lorsque de jeunes artistes chercheront à travers lui à retrouver le frisson des production seventies. Ce sera notamment le cas de Lloyd Cole sur la face orchestrale de son meilleur album solo, Don’t get weird on me babe en 91, ou encore du Ben Folds Five dix ans plus tard.
https://www.youtube.com/watch?v=iddgRtA0vhs
Le carnet de bal de cet homme discret aligne également les noms de Grateful Dead, Nilsson, Stevie Nicks, Mika, Guns N’Roses et même ceux de Céline Dion, Julio Iglésias ou Taylor Swift.