Nia Wilson, jeune afro-américaine de 18 ans, a trouvé la mort le 22 juillet en Californie. Son assassinat, vraisemblablement motivé par sa couleur de peau, soulève l’indignation outre-Atlantique.
Elle s’appelait Nia Wilson et n’était même pas majeure dans son pays, les États-Unis, quand elle a trouvé la mort. Tuée à 18 ans par un homme vraisemblablement raciste, le décès de la jeune femme le 22 juillet dernier à Oakland, dans la baie de San Francisco, relance le mouvement Black Lives Matter, littéralement « les vies noires comptent ». La jeune femme a été poignardée à mort par un « maniaque », relate Lahtifa Wilson, soeur de Nia qui était « son coeur », à la chaîne américaine ABC7 News. Présente au moment du drame dans la station de train d’Oakland, elle a été elle-même poignardée par le même individu qui a tué Nia Wilson, John Lee Cowell, un Américain âgé de 27 ans.
{"type":"Pave-Haut2-Desktop"}
Sa mort est le troisième homicide sur le même lieu, la station de train d’Oakland Bay Area Rapid Transit’s (BART) MacArthur, en moins d’une semaine, relate le New York Times. Mercredi 25 juillet a vu l’ouverture du procès contre l’assassin présumé, et la mise en terre de sa victime. Le journal new-yorkais explique qu’il est presque certain, pour la justice américaine, que l’homme qui a assassiné Nia Wilson a déterminé son acte par ses convictions profondément racistes, sa schizophrénie et sa bipolarité comme en a attesté un témoignage de la famille du meurtrier, ont aussi poussé l’homme à l’acte funeste.
We do this for Black women.
We do this for Black girls.
We do this for Black femmes.
We do this for #NiaWilson
We will always #SayHerName pic.twitter.com/zGvXzUsLbS
— Black Lives Matter (@Blklivesmatter) July 25, 2018
« Nous faisons cela pour les femmes noires, les filles noires, pour Nia Wilson. Nous n’arrêterons jamais de dire son nom. »
La vie des femmes noires compte
Son visage aux traits fins et au regard lumineux est de ceux qui marquent. « Elle ne ratait pas une occasion d’aider les autres », dira à son sujet une de ses soeurs, selon le New York Times. Le journal américain constate amèrement « qu’elle avait toute sa vie devant elle ». Une autre soeur de Nia dira à son propos « qu’elle te motivait toujours, elle te disait toujours de rester positif ». Daryl Allums, parrain de la jeune victime, tout en invitant la communauté d’Oakland au calme et à apporter du soutien à sa famille, pleure la disparue : « c’était notre bébé. Notre enfant ». Le père de Nia, inconsolable, pour qui sa fille « était tout » pour lui : « belle, inspirante, ambitieuse » lancera :
» Je suis censé planifier sa cérémonie de remise des diplômes. Pas son enterrement. «
Le chef de la police d’Oakland a déclaré que « Bien [qu’il n’ait] aucun fait qui suggère [que l’attaquant soit] connecté avec un groupe de suprématie blanche, [il va] explorer toutes les options ». Nia, avant d’être victime elle-même ce de qui pourrait donc se confirmer être un crime de haine à cause de sa couleur de peau, a aussi été témoin de la mort d’une de ses connaissances, Reggina Jefferies, pour les mêmes raisons en 2016. La jeune femme dansait sur une chanson de gospel, Never Would’ve Made It, lors d’une veillée funèbre, et est tombée dans les bras de Nia Wilson, qui a recceuilli les derniers mots de Reggina, après que quelqu’un ait ouvert le feu sur l’assemblée. Sa soeur Malika se souvient : « [Nia] aurait été là pour toi. Elle t’aurait aidé de toutes les manières possibles ».
Nia aurait été là pour toi
La mort de Nia rappelle douloureusement à maintes célébrités, artistes et internautes l’importance du mouvement Black Lives Matter, lancé en 2013 sur Twitter avec #BlacklivesMatter, #Blackgirlsmatter et autres hashtags du même acabit. Ce mouvement a été créé suite à l’assassinat en 2012 de Trayvon Martin, cruellement tué à 17 ans parce qu’il était noir. Très présent sur les réseaux sociaux, Black Lives Matter organise régulièrement des manifestations pour dénoncer le racisme systémique dont souffre la communauté noire aux États-Unis, et dont Nia Wilson a vraisemblablement fait les frais. Outre le mouvement Black Lives Matter qui a lui-même revendiqué la mort de Nia Wilson comme symptôme du racisme ambiant toujours présent en Amérique du Nord, nombreuses sont les personnalités qui ont rendu des hommages vibrants à la jeune femme grâce aux hashtags emblématiques du mouvement anti-raciste :
https://www.instagram.com/p/BlqqmDHhQi3/?utm_source=ig_web_copy_link
Janelle Monae, musicienne américaine et militante féministe antiraciste, rend hommage à la jeune Nia en reprenant un portrait de Nia Wilson, fait par l’artiste Ruben Guadalupe Marquez : « Ce qu’il me semble juste aujourd’hui, c’est de répéter ton nom, et à quel point tu étais un être humain aimant et doux. Tu avais une famille qui t’aimait. Tu étais une soeur, une fille, tu étais importante pour ta famille et ta communauté. Tu avais un futur. Alors que tu étais en train d’aider quelqu’un d’autre, tu as été assassinée. Ta vie comptait, Nia Wilson. Ton nom a une signification pour nous, nous n’arrêterons pas de le scander. #ditessonnom #lesviesnoirescomptent #lesviesdesfemmesnoirescomptent »
https://www.instagram.com/p/BlstDP0AWRK/?utm_source=ig_web_copy_link
Princess Nokia, rappeuse américaine d’origine Afro-Boricua, condamne la mort de Nia Wilson et ne cache pas qu’elle souhaite le pire à son meurtrier : « Aujourd’hui, je pense à Nia Wilson et je pleure aux côtés de notre communauté à cause de cet acte de violence et de sectarisme insensé. Aujourd’hui, je pense à Nia Wilson, pas comme une victime d’un meurtre, mais comme une belle et intelligente jeune fille de 18 ans, pleine de vie et de joie, Parce que c’est ce qu’elle était. Parce qu’avant cela, Nia et sa soeur Latifa étaient au début de leur féminité et commençaient juste à vivre l’expérience de la beauté de la croissance, de la découverte de soi et de l’amour. Incarnant la magie de la fille noire, la force millénaire et la beauté!
Aujourd’hui, je la pleure avec les innombrables autres frères et sœurs tués à cause du racisme en Amérique. Et pour être honnête, j’espère que John Cowell se fait trancher la gorge en prison. Mort à tous les suprémistes blancs et à la fraternité aryenne. LA VIE NOIRE SERA TOUJOURS IMPORTANTE. LES ENFANTS NOIRS SERONT TOUJOURS IMPORTANTS. »
https://www.instagram.com/p/Blp7Nsrnibr/?utm_source=ig_web_copy_link
« Ne le dis pas, crie-le.[…] Nous utilisons des black-outs et des rebondissements médiatiques pour justifier la mort d’une femme belle et aimée, qui avait la promesse d’un avenir qu’elle méritait absolument.
Il doit y avoir une fin à la mise à mort des femmes noires, en Amérique, en Europe, dans le monde. Si vous ne parlez pas d’elle, Nia, aujourd’hui, vous devez vraiment le faire[…]. »
{"type":"Banniere-Basse"}