Avec sa secte « La Famille », il avait tué en août 1969 sept personnes à Los Angeles, dont la femme de Roman Polanski, Sharon Tate.
Charles Manson aurait pu être le nom d’un simple chanteur hippie marginal de Los Angeles. Dans les années 1960, au sommet des années « Flower Power », il avait en effet composé plusieurs morceaux, et avait même failli s’associer avec Dennis Wilson, le batteur et membre fondateur des Beach Boys. Son nom est finalement entré dans l’histoire par la porte la plus macabre, et il restera dans les mémoires comme le gourou morbide d’une secte criminelle nommée La Famille. En août 1969, il avait incité ses adeptes – dont la plupart étaient des jeunes femmes -, à tuer à l’arme blanche sept personnes, dont Sharon Tate, la femme de Roman Polanski, qui avait 26 ans et était enceinte de huit mois.
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Un gourou raciste obsédé par Helter Skelter des Beatles
Charles Manson est mort ce 19 novembre à l’âge de 83 ans à hôpital de Bakersfield, en Californie, où il avait été conduit en urgence. Il purgeait une peine de prison à vie, car la Cour suprême de Californie avait aboli la peine capitale dans l’Etat en 1972.
Dans les années 1960, il avait fondé une communauté dans le désert californien, baptisée La Famille. Elle comptait 25 membres, surtout des filles qui voyaient en lui une figure christique. Il s’agissait surtout d’une secte dont il était le gourou. Persuadé que le monde courait à l’Apocalypse, et qu’il fallait se préparer à se défendre contre une prise de pouvoir des Noirs contre les Blancs, il avait conçu un plan pour provoquer un conflit racial. Ainsi souhaitait-il faire accuser la communauté Noire de Los Angeles pour les meurtres de Sharon Tate et de quatre de ses amis dans un beau quartier. Cette prophétie raciste, annoncée selon lui par les paroles de Helter Skelter, des Beatles, explique la croix gammée qu’il avait tatouée sur son front. Il a été reconnu coupable d’avoir commandité ces crimes, ainsi que deux autres survenus à l’été 1969.
“Manson a été le terroriste le plus efficace d’Amérique »
Depuis, Charles Manson était l’incarnation du mal aux Etats-Unis, même si de manière incroyable son emprise de gourou était telle que des hippies ont continué à le défendre tout au long de son incarcération. Cette histoire morbide a inspiré de nombreux écrivains et cinéastes. Ainsi l’écrivain américain Madison Smartt Bell, auteur de La Couleur de la nuit (2011), nous confiait-il : “Manson a été le terroriste le plus efficace d’Amérique. Il n’a fait que six victimes, mais il a foutu une frousse monstre au pays tout entier, il a persuadé les gens que leurs enfants voulaient les tuer”. Plus récemment, The Girls, d’Emma Cline, s’inspire de la famille Manson pour mieux sonder l’assujettissement d’ados à un gourou monstrueux.
Enfin, le fascinant California Girls, de Simon Liberati, ausculte également le mal absolu Manson, et retranscrit fidèlement l’horreur des meurtres. L’écrivain nous expliquait : “En 1969, j’avais 9 ans et j’étais en mesure de suivre l’impact médiatique immense qu’il a eu, ainsi que celui de Charles Manson quand il a été arrêté. C’est cette incarnation du mal, du démon, qui m’a frappé. Et puis le tout est devenu une campagne contre la drogue et les dérives de la jeunesse.”
Son histoire a inspiré de nombreux artistes
Des artistes musicaux se sont également inspiré de cette histoire. Ainsi Marilyn Manson lui a-t-il emprunté son nom, et a enregistré un album (Portrait of an American Family) dans la maison où Sharon Tate a été assassinée. Et le groupe Kasabian tient son nom de Linda Kasabian, une membre de la Famille qui fit le guet, mais n’a pas tué, pendant le meurtre de Sharon Tate et de ses amis. Elle a même choisi de témoigner contre Manson pour échapper aux poursuites. Quentin Tarantino prépare pour sa part un film sur le meurtre de Sharon Tate.
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