Dimanche dernier, des dizaines de milliers d’israéliens ont manifesté contre l’extension d’un projet de loi sur la gestation pour autrui (GPA) pour les couples gays.
Ce dimanche 22 juillet, 100.000 manifestants se sont rassemblés place Rabin à Tel-Aviv afin de protester contre une loi empêchant les couples homosexuels d’avoir recours à la GPA.
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Suite au vote au Parlement israélien (Knesset) accordant le droit à la gestation par autrui aux mères célibataires, mais excluant de fait les couples gays, un appel à la manifestation avait été lancé par l’Association nationale des LGBT, l’Agudah. « Dimanche, nos partisans et partenaires s’absenteront de leur travail et fermeront leurs entreprises pour protester contre la discrimination inacceptable de la communauté LGBT suscitée par le gouvernement », avait annoncé l’organisation.
Entreprises et institutions ont pu, elles aussi, accorder leur soutien à la cause: Microsoft, Apple ainsi que la mairie de Tel-Aviv ont autorisé une absence à leurs employés qui ont pu, de facto, participer au mouvement. Dans la ville, les artères principales ont été bouchées, parfois plus de vingt minutes, par des centaines de manifestants, selon Le Monde. A Jérusalem, les sympathisants, eux aussi, ont eu l’occasion de manifester leur désaccord: un porte-parole de la police a, à cette occasion, annoncé l’arrestation de deux des protestataires.
Révolte des #lgbt d’#israel : la manifestation n’a pas encore commencé. La Place Rabin à #TelAviv est déjà noire de monde. Plus de 100.000 personnes attendues #Gpa pic.twitter.com/7UjWzg7FDO
— Julien Bahloul (@julienbahloul) July 22, 2018
L’influence des partis orthodoxes
Israël était pourtant considéré comme étant un pays pionnier en matière des droits LGBTQ. Néanmoins, mercredi dernier, la loi fut votée en excluant la clause de la GPA en faveur des hommes suite à un volte-face du Premier ministre, Benyamin Netanyahou. En effet, l’homosexualité demeure un tabou au sein des milieux religieux israéliens. La décision du gouvernement, considéré comme étant le plus conservateur de l’histoire du pays, semble avoir été influencée par la droite religieuse. A la demande des partis orthodoxes la clause aurait donc été exclue en contrepartie de leur soutien au projet de loi très controversé de « l’Etat-Nation juif » adopté dans la nuit de mercredi à jeudi dernier.
Le Premier ministre s’était pourtant prononcé en faveur de la clause exigée par le député de son parti Amir Ohana (Likoud) : « Ce n’est tout simplement pas juste. Il faut la modifier. J’ai donc informé [Ohana] lors de la réunion de la faction du Likoud, que j’appuierai le projet de loi qu’il propose », avait-il déclaré. Le virage pris par Netanyahou a donc été dénoncé par les médias et par l’ensemble de la communauté LGBTQ israélienne. « Je n’ai jamais dit cela au sujet d’un Premier ministre israélien, mais je n’ai pas le choix: Benyamin Netanyahou est un menteur », a blâmé le chef de l’opposition Yair Lapid (Yesh Atid).
Le député d’opposition Ofer Shelah (centre), lui, a affirmé avoir recueilli assez de signatures provenant des parlementaires afin de forcer le Premier ministre à donner une explication au Congrès. Suite à une déposition de deux couples homosexuels contre la loi, la Cour suprême se voit maintenant contrainte à examiner les différents cas, affirme la chaîne publique 11.
Selon Chen Arieli, activiste de l’Agudah, il ne s’agirait pas là d’une manifestation exclusivement réservée à la GPA, mais bien en faveur de la sécurité générale de la communauté LGBTQ israélienne: « Nous demandons l’égalité pour la communauté LGBT », a-t-elle annoncé. En effet, les violences provenant des groupes ultraorthodoxes du pays sévissent encore: en 2015, une jeune fille de 16 ans avait été poignardée à mort lors d’une Gay Pride.
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