Les deux premiers albums du groupe toulousain reparaissent. Une petite madeleine des années 1990 à savourer.
A rebours de la (courte) discographie de Diabologum, les deux premiers albums du groupe toulousain sont enfin réédités à l’occasion du Disquaire Day déconfiné, cinq ans après la ressortie de #3 (1996), l’ultime chapitre qualifié à l’époque dans la presse autant de chef-d’œuvre par ses thuriféraires que d’imposture par ses contempteurs. Car la formation de Michel Cloup (ex-Lucie Vacarme) et d’Arnaud Michniak n’a jamais laissé insensible, à l’instar du label nantais Lithium qui l’accueillait.
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Des mini-tubes underground et un disque mainstream
Volontiers poseur, abrasif, bricolé et déconstruit, truffé de samples (Sonic Youth, Nirvana et Tad), de citations (Salvador Dalí en ouverture, un dialogue extrait de Sailor et Lula) et de reprises (Le Courage des oiseaux de Dominique A, Too Much Sleep de Bongwater, One Million Kisses de Half Japanese), C’était un lundi après-midi semblable aux autres… (1993) est un disque à cheval entre rock aquoiboniste et slowcore américanophile qui paraît dans une relative indifférence, à l’ombre portée du choc La Fossette (1992) de Dominique A.
L’année suivante, Diabologum, déjà un peu écartelé par des dissensions internes (Michel Cloup a déjà monté Peter Parker Experience en solo), publie Le Goût du jour, un deuxième lp largement plus pop et immédiat, porté par trois mini-tubes underground : L’art est dans la rue, Le jeudi tout est dit et surtout Les garçons ont toujours raison, embardée power pop interprétée par Michel Cloup et Anne Tournerie, la voix féminine de Diabologum surnommée “Mademoiselle Ange”. Tout un programme, comme dirait Arnaud Michniak préparant sa future escapade solitaire.
Pensé comme un “disque mainstream” par ses auteurs, Le Goût du jour résiste encore à la patine du temps, montrant un groupe frondeur et décomplexé qui fait le pont transatlantique entre Taxi Girl (dont Diabologum reprendra Aussi belle qu’une balle) et Sonic Youth.
Aux deux premiers albums réédités en triple vinyle avec poster s’ajoutent donc les ep Les garçons ont toujours raison (1994) et L’art est dans la rue (1994), qui permettent de réécouter la version décharnée d’Adieu Paris, le classique des Fils de Joie, ainsi qu’une face B oubliée, De tels actes de renoncement. Toute une époque où se jouait la musique souterraine française. A (re) découvrir absolument.
La jeunesse est un art (1993-1994) Ici D’Ailleurs…/L’Autre Distribution
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