Né en 1979 sur les brisées du punk, mutilé en 1988 avant même d’avoir pu frotter ses oreilles à l’acid generation, puis réactivé neuf ans plus tard avec le bien nommé Evergreen, Echo & The Bunnymen est une anomalie. Un sujet d’étude aussi passionnant que dangereusement imprévisible pour les évolutionnistes de la chose rock, dont […]
Né en 1979 sur les brisées du punk, mutilé en 1988 avant même d’avoir pu frotter ses oreilles à l’acid generation, puis réactivé neuf ans plus tard avec le bien nommé Evergreen, Echo & The Bunnymen est une anomalie. Un sujet d’étude aussi passionnant que dangereusement imprévisible pour les évolutionnistes de la chose rock, dont le groupe n’a cessé de réduire les hypothèses à néant : en ressortant Jim Morrison de sa tombe alors qu’on finissait juste d’en sceller la dalle, en drapant ses compositions de cordes vénéneuses tandis qu’on les fringuait chez Bontempi un peu partout ailleurs ou en martelant régulièrement la tête des hit-parades avec des chansons pourtant infichues de décocher un refrain digne de ce nom. Tout au long des années 80, Echo & The Bunnymen a ainsi incarné l’insolence faite lapin. Avant de laisser son chanteur Ian McCulloch s’embarquer dans une hasardeuse carrière solo, de perdre tragiquement son précieux premier tambour Pete DeFreitas et de rendre les armes après un dernier disque trop indigne pour mériter qu’on le nomme ici. Réanimé il y a quatre ans par un Ian McCulloch et un Will Sergeant impatients d’en découdre avec toute une génération de pilleurs de clapiers (The Verve en tête), Echo & The Bunnymen poursuit donc son chemin. Si le magnifique What are you going to do with your life nous avait en 1999 fait rebaptiser le groupe Ego & The Bunnymen tant l’incorrigible McCulloch s’était à l’époque empressé d’en revendiquer l’indivisible paternité , Flowers ressemble alors à un disque de Chambre d’Echo & The Bunnyman : la réponse du guitariste Sergeant aux digressions égotiques de son maître chanteur. « Je suis le roi des rois/J’ai perdu ma couronne », gronde ici Ian McCulloch : sa majesté a peut-être perdu son diadème, mais son fidèle valet a enfin retrouvé ses pédales d’effets, pour dessiner ici des arabesques qu’on n’avait plus entendues depuis le glorieux Crocodiles le mystère et les canines en moins.
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