Concurrence ambivalente des journalistes mode et lifestyle, les influenceurs vont désormais rejoindre les rangs du géant médiatique Condé Nast avec un diplôme en poche, délivré par la Social Academy depuis cet automne.
La Social Academy en Italie, école ouverte par Condé Nast, groupe de presse international qui regroupe les titres Vogue, Glamour, GQ et Vanity Fair, va désormais délivrer des diplômes d' »influenceur ». Une première promotion de 20 élèves, toutes des femmes, va suivre la formation cette année en avant-première et gratuitement. L’idée ? Donner une éthique aux influenceurs pour permettre plus de clarté dans les partenariats avec les marques et les former en techniques et stratégies de communication. “Authenticité”, “compétence” et “singularité” sont les maîtres-mots de la brochure de la Social Academy : des termes que l’on associe d’origine peu à la profession de blogueur rémunéré par les marques… Concrètement, qu’entend changer Condé Nast ?
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La fin de la concurrence entre journalistes et blogueurs dans la mode ?
“Nous sommes ici pour réfuter le mythe selon lequel les influenceurs sont les ennemis des médias” a annoncé Luca Dini, directeur de la communication Condé Nast Italie à l’occasion de la présentation du projet. Fedele Usai, président de la branche italienne du groupe, l’a appuyé en ce sens : “Le consommateur ne voit plus la différence entre le journaliste et l’influenceur. Nous ressentons ces divisions en interne, mais le monde avance à une toute autre vitesse.” Et justement, c’est pour répondre à cette confusion que le diplôme d’influencer a été créé : « Notre responsabilité envers la société est de former les gens. Et si un jour une entreprise a besoin d’influenceurs professionnels, entraînés, nous seront les seuls à pouvoir leur en offrir.”
Le mythe de la concurrence entre journalistes et médias serait en effet invalidé si le système voulu par Condé Nast s’installe : si les médias procurent les influenceurs aux marques et définissent les frontières de leurs occupations dans une formation dédiée, plus besoin de s’inquiéter de leur impact. En effet, les annonceurs publicitaires donneront autant à l’influenceur qu’au média classique dans cette balance des pouvoirs. Les trois entités de médiatisation et communication des réseaux sociaux – les blogs et les magazines – seront dès lors liés sans concurrence. Utopique ou révolutionnaire ?
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