C’est dans une Grande-Bretagne que submerge la vague punk que Bob Marley et ses Wailers s’attaquent à Exodus. Ils enregistrent aux studios Island : le Fallout Shelter de Hammersmith et Basing Street près de Portobello Road. Junior Marvin, guitariste soliste anglo-américain d’origine jamaïcaine, au style influencé par Jimi Hendrix, s’est greffé à la formation. La […]
C’est dans une Grande-Bretagne que submerge la vague punk que Bob Marley et ses Wailers s’attaquent à Exodus. Ils enregistrent aux studios Island : le Fallout Shelter de Hammersmith et Basing Street près de Portobello Road. Junior Marvin, guitariste soliste anglo-américain d’origine jamaïcaine, au style influencé par Jimi Hendrix, s’est greffé à la formation. La face 1 de l’album est dévolue aux thèmes rastas militants, comme le rapatriement en Afrique de la diaspora. Le parallèle avec l’exode biblique du peuple de Moïse se double du récent exil de Bob Marley lui-même, contraint de fuir la Jamaïque après l’attentat dont il vient d’être victime. La face 2 est consacrée aux chansons d’amour : Bob vit alors le solstice de son idylle avec Cindy Breakspeare, Jamaïcaine blanche des beaux quartiers. Ironie du sort, la belle s’inscrira plus tard au JLP, le parti d’Edward Seaga, des rangs duquel sont issus les tueurs ayant attenté à la vie de Bob.
{"type":"Pave-Haut2-Desktop"}
Exodus paraît le 3 juin 1977. Il contient d’immenses classiques, comme de nouveaux enregistrements, définitifs cette fois, de Natural Mystic et de One Love (en medley avec People Get Ready, une reprise de Curtis Mayfield). Il révèle de nouveaux poids lourds : Three Little Birds, So Much Things to Say, Exodus et les impérissables Waiting in Vain et Jamming, deux tubes planétaires de l’été 1977. Comme Natty Dread, Rastaman, Vibration et Kaya, qui fut également enregistré à Basing Street, c’est l’un des sommets de Marley en solo. Fin 1999, le magazine américain Time célèbrera en Exodus le ?meilleur album du xxe siècle?.
La plus grosse tournée reggae jamais organisée jusque-là peut alors démarrer à Londres. Pour bien des témoins, elle reste la plus éblouissante, celle de la rencontre avec le grand public. Voici la consécration universelle de Bob Marley & The Wailers, dont les ventes montent brusquement des deux côtés de l’Atlantique.
L’édition Deluxe d’Exodus, parue en octobre 2001, présente plusieurs titres supplémentaires enregistrés à Londres : une prise différente du célèbre Waiting in Vain parue jadis en face B d’un 45t américain, le mix long (maxi 45t) de Jamming (également disponible sur le coffret Songs of Freedom) et le dub de Jamming. Sans oublier Roots</I< (face B du 45t Island Waiting in Vain, et déjà disponible sur la compilation Rebel Music), ainsi que le remixage dub Exodus (version), déjà paru en face B du 45t.
Le CD 2 présente pour la première fois sur disque cinq titres enregistrés lors des sept concerts triomphaux du Rainbow Theatre de Londres en juin 1977 (une vidéo réalisée lors de ces concerts est disponible). Enregistré à Londres sans les Wailers, retournés en Jamaïque, Punky Reggae Party était apparu à l’origine sur la face B du maxi 45t Jamming. Ce morceau emblématique, fruit de l’ultime collaboration entre le producteur excentrique Lee Scratch Perry et Marley, célèbre la rencontre entre la première génération des Britanniques d’origine jamaïcaine et les jeunes punks blancs, unis par leur amour du reggae. Marley y décrit une soirée où la nouvelle vague (?new waaave !?), menée par les groupes de rock The Damned, The Jam, The Clash et Dr Feelgood, s’affiche aux côtés des Maytals et des Wailers. Sur cette version intégrale, plus longue de deux minutes et demie que celle parue à l’époque, Bob improvise un extraordinaire scat ad lib.
Quant à cette seconde version du Keep on Moving de Curtis Mayfield, enregistrée avec Third World, le batteur d’Aswad et Lee Scratch Perry, elle n’était jusque-là disponible qu’en face B du maxi 45t jamaïcain One Love ? et sur Songs of Freedom. Keep on Moving raconte l’histoire d’un homme poursuivi par erreur par des tueurs. Pourchassé, il doit sans cesse ?continuer à bouger? pour leur échapper. En plein milieu de ce morceau autobiographique criant de vérité, Marley adresse des messages personnels destinés à rassurer son fils Ziggy, sa mère et quelques amis. Le brillant mix de Keep on Moving (dub) par Scratch est inédit, tout comme la publicité radiophonique qui clôt l’album.
Tracklisting
Disque 1
Natural Mystic (alternate), So Much Things to Say, Guiltiness, The Heathen, Exodus, Jamming (original mix), Waiting in Vain (original), Turn Your Lights Down Low, Three Little Birds (original mix), One Love/People Get Ready (alternate). Titres supplémentaires : Roots, Waiting In Vain (alternate), Jamming (long version), Jamming (version), Exodus (version).
Disque 2
Live at the Rainbow, 4 juin 1977 : The Heathen, Crazy Baldhead/Running Away, War/No More Trouble, Jamming, Exodus. En studio avec Lee Perry : Punky Reggae Party, Punky Reggae Party (dub), Keep On Moving, Keep On Moving (dub), Exodus advertisement.
{"type":"Banniere-Basse"}