La Une de « Causeur » de novembre s’en prend au « harcèlement féministe » (sic), et demande que cesse « la chasse à l’homme »…
Mauvais coup de com’ ? Marlène Schiappa, la secrétaire d’Etat chargée de l’égalité femmes-hommes, a décidé de s’adresser à des lecteurs a priori hostiles à sa cause dans le magazine Causeur, connu pour ses positions anti-féministes. Mais le grand entretien qu’elle a accordé au titre dirigé par Elisabeth Levy, connue pour ses coups de gueule contre celles qu’elle appelle les « dangereuses ridicules« , a suscité un vent de révolte de la part des féministes.
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Une perplexité qui s’est muée en colère
Il faut dire que la Une de Causeur est volontairement provocante. Prenant le contre-pied du débat de société ouvert par l’affaire Weinstein sur le harcèlement sexuel dont sont victimes les femmes, le mensuel titre, dans son numéro de novembre : « Harcèlement féministe : arrêtez la chasse à l’homme! » – illustration old school à l’appui. Pour la journaliste à Terra Femina Charlotte Arce, il y a donc quelque chose qui lui échappe :
Donc voici la Une de Causeur auquel Marlene Schiappa a décidé de donner une itw. J'aimerais bien savoir quel message elle comptait renvoyer pic.twitter.com/dRFY0hdPDW
— Charlotte Arce (@charlotte_arce) November 7, 2017
« Je m’interroge sur l’utilité de d’accorder un entretien à un tel magazine », ajoute-t-elle, perplexe. Cette perplexité s’est muée en colère chez de nombreuses féministes, qui ont manifesté leur hébétude sur Twitter face à cette présence inopinée de la secrétaire d’Etat. A l’instar d’Héloïse Duché, qui tweete : « Causeur est ouvertement masculiniste. Le masculinisme tue. Mais Marlène Schiappa papote pépouze avec eux… #ToutVaBien ».
Causeur est ouvertement masculiniste. Le masculinisme tue. Mais Marlène Schiappa papote pépouze avec eux… #ToutVaBien pic.twitter.com/JWNXPZeLO6
— Héloïse Duché (@heloiseduche) 8 novembre 2017
Non mais comment tu peux accepter de diffuser une itw dans un magazine avec un couv' pareille ? C'est le message inverse ! A vomir.
— Christelle Da Cruz (@ChristelleDaCrz) November 7, 2017
Opposée à l’écriture inclusive
La grogne est encore montée d’un cran à la lecture de certaines déclarations de Marlène Schiappa, qui ont été relayées par la journaliste au Figaro Eugénie Bastié. On y découvre que la secrétaire d’Etat est opposée à l’écriture inclusive (comme la ministre de la Culture, Françoise Nyssen), même si elle est « favorable à la féminisation orale des noms » :
« Je n’ai jamais soutenu l’écriture inclusive ni son enseignement à l’école ! […] En revanche, je suis favorable à la féminisation orale des noms. »
https://twitter.com/EugenieBastie/status/927825921574350848
La secrétaire d’Etat s’exprime également sur l’affaire des agressions sexuelles à Cologne. Plusieurs collectifs féministes s’étaient inquiétés après les faits de la récupération politique de ces violences à des fins xénophobes. Marlène Schiappa, elle, se targue de les avoir condamnées fermement, et d’avoir été « l’une des seules parmi les féministes à le faire ».
« Halte à l’entre-soi », se défend Marlène Schiappa
Cependant, quel que soit le fond de son propos – Marlène Schiappa affirme aussi : « J’adore les hommes! »… –, c’est surtout la pertinence d’avoir accordé cet entretien à Causeur qui dérange. L’intéressée a réagi sur Twitter en estimant que ce tollé témoignait d’un « sectarisme« , lançant même : « Halte à l’entre-soi ».
Le sectarisme tue le débat public.
Je parle avec Elisabeth Lévy et La Vie, comme je parle avec Nicolas Domenach et Libé
Halte à l'entre-soi.— 🇫🇷 MarleneSchiappa (@MarleneSchiappa) November 7, 2017
Mais là encore, le message a du mal à convaincre…
https://twitter.com/detoushorizons/status/927878109336129536
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