Peut-on voyager dans le temps par amour ? Le cycle temporel de “Dark” sera-t-il enfin brisé ? Peyton Hobart remportera-t-il l’élection sénatoriale ? On fait le point sur les séries les plus attendues de juin.
13 Reasons Why saison 4, de Brian Yorkey
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Dernier tour de piste pour les lycéens de Liberty, dont la scolarité aura été pour le moins houleuse. Si la série adaptée du roman de Jay Asher nous avait charmés dans sa première saison en approchant avec sensibilité les vibrations parfois tragiques du vécu adolescent, et qu’elle était parvenue à mettre en scène la libération de la parole des victimes dans la seconde, elle s’était enlisée dans une surcharge dramatique racoleuse. Liés par un lourd secret, Clay, Jessica, Justin et les autres devront faire face à leurs responsabilités lorsque Winston, l’amant de Monty, accusé à tort du meurtre de Bryce Walker, cherchera à le venger. On espère que les nouveaux épisodes renoueront avec la veine sensible des débuts en embrassant les personnages autrement que par le biais unique de leurs traumas, et qu’ils leur offriront un peu de lumière au moment des adieux.
Le 5 juin sur Netflix.
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I May Destroy You, de Michaela Coel
https://www.youtube.com/watch?v=EGniyRTGYFs
Après avoir revisité son adolescence londonienne dans la comédie Chewing Gum, Michaela Coel poursuit son introspection en série sur un mode plus sombre et une forme plus agitée. En partant du trauma initial d’un viol qu’elle a elle-même subi, l’actrice-personnage déplie une narration touffue au service d’une quête de vérité inscrite dans un contexte post-MeToo. Les questionnements sur le consentement et les expériences destructrices laissent peu à peu la place à un espace de réparation où la parole peut enfin s’exprimer.
À partir du 8 juin sur OCS.
Romance, d’Hervé Hadmar
C’est une rencontre qui n’aurait jamais dû avoir lieu. Lorsque Jérémy, un jeune homme qui ne se sent pas en phase avec son époque, trouve par hasard une photographie d’Alice, qui a vécu à Biarritz dans les années 60, il en tombe éperdument amoureux et se met en tête de la retrouver. Comédie romantique teintée de fantastique et de thriller, Romance noue ses amours impossibles et obsessionnelles sous l’influence de Vertigo ou Plein Soleil. Au casting, l’incontournable Pierre Deladonchamps (L’Inconnu du lac, Plaire, aimer et courir vite), la trouble Olga Kurylenko et le charismatique Simon Abkarian.
Le 10 juin sur France 2.
Le Domaine, de Tiago Guedes
En suivant les transformations d’une famille de notables après la Révolution de Oeillets, Le Domaine embrasse les mutations de la société portugaise de la seconde moitié du 20ème siècle. Dominée par le charismatique João Fernandes (Albano Jerónimo), cette mini-série, présentée à la Mostra de Venise et au Festival de Toronto dans une version cinéma, invoque les codes du western au sein d’une chronique familiale ample et romanesque.
Le 11 juin sur Arte, et du 4 juin au 10 juillet sur arte.tv.
The Politician saison 2, de Ryan Murphy, Brad Falchuk et Ian Brennan
https://youtu.be/gFSkIY_Gmq8
Pour sa première création originale dans le cadre de son contrat de cinq ans avec Netflix (avant l’incandescente Hollywood), Ryan Murphy avait choisi de disséquer à l’acide la fabrique des élites américaines, versant Démocrate. Nourrissant depuis sa plus tendre enfance le rêve de devenir Président des États-Unis, le gosse de riche Peyton Hobart devait d’abord remporter l’élection du Corps Étudiant de son lycée, à grand renfort de manipulations et de coups bas. Si la satire péchait parfois par excès de cruauté, elle exacerbait avec jubilation les tares de la politique américaine contemporaine. Deuxième saison, deuxième élection : flanqué de ses acolytes rusé.e.s, Peyton tentera cette fois de décrocher le poste de sénateur.
Le 19 juin sur Netflix.
>> A lire aussi : “The Politician”, un portrait au vitriol des élites
The Chi saison 3, de Lena Waithe et Elwood Reid
https://youtu.be/-nZOB88Lhq4
Il est encore temps de rattraper The Chi, la belle série de Lena Whaithe (Master of None) ancrée dans le quartier sud de Chicago. Passée relativement inaperçue sous nos latitudes, cette chronique du quotidien afro-américain, ébranlée par un drame et sertie d’un regard quasi-documentaire, joue habilement du mélange des genres (drame adolescent, thriller) pour faire vibrer une mosaïque de destins individuels.
À partir du 21 juin sur Showtime.
Perry Mason, de Rolin Jones et Ron Fitzgerald
https://www.youtube.com/watch?v=BuigwJKK-Xs&feature=emb_title
Complet-veston, chapeau de feutre et verbe haut : dès 1957, Perry Mason, brillant avocat de la défense pénale au barreau de Los Angeles, glisse des pages des romans d’Erle Stanley Gardner vers les écrans de télévision, et captive les familles américaines au gré des affaires retorses qu’il prend en charge. Matthew Rhys, l’acteur de The Americans, prend la relève de Raymond Burr dans ce remake produit par Robert Down Jr. et Susan Downey. Traînant son flair et son flegme dans les méandres d’une reconstitution d’époque crépusculaire, il enquêtera sur le kidnapping d’un enfant survenu en 1932.
À partir du 22 juin sur OCS.
Search Party saison 3, de Sarah-Violet Bliss, Charles Rogers (II) et Michael Showalter
Lorsqu’elle apprenait la disparition d’une ancienne camarade de classe qu’elle connaissait à peine, Dory, une jeune femme timide et mal dans sa peau, décidait de mener l’enquête avec l’aide de son entourage. En croisant la fiction policière à la quête existentielle, Search Party touchait juste quant au malaise existentiel d’une génération égocentrée. Questionnant l’identification du spectateur aux personnages en mettant à jour leur côté obscur, la saison 2 s’enlisait dans une relecture un peu artificielle de ses motifs. Dévoilés après trois ans d’absence, les nouveaux épisodes accueilleront Michaela Watkins dans le rôle d’une procureure générale bien décidée à mettre Dory et Drew en prison pour meurtre. De quoi relancer efficacement une machine narrative un peu rouillée ?
Le 25 juin sur HBO Max et sur OCS en France
Dark saison 3, de Baran bo Odar et Jantje Friese
Première création originale Netflix en langue allemande, Dark avait créé la surprise en rebattant ses cartes classiques (entre Twin Peaks et Stephen King) en une mise vertigineuse. De ses gamins perdus, on ne se demandait plus où ils avaient disparu, mais quand ? Et la fiction de s’enrouler en boucles temporelles infinies, charriant les démons d’une communauté un fil d’une conspiration spatio-temporelle. Le 27 juin, son horlogerie infernale se remettra en branle pour un dernier cycle (et les spectateurs de la série savent combien le chiffre 3 y tient une place centrale), qui permettra, on l’espère, de dénouer les paradoxes qu’elle a générés et de raccorder enfin les êtres aimés.
Le 27 juin sur Netflix.
I’ll be Gone in the Dark, de Liz Garbus
Les serial killers ont décidément la côte en série : après Mindhunter ou You côté fictions, et The Ted Bundy’s Tapes ou Don’t Fuck With Cats côté docus, c’est l’affaire du « Golden State Killer », responsable de 50 agressions et 12 meurtres dans les années 70 et 80, qui passera par le tamis, ou le révélateur, du petit écran. Adaptée du livre enquête de Michelle McNamara, cette création documentaire explorera les tenants policiers, judiciaires et humains de ce parcours sanglants, ainsi que son impact dans l’imaginaire collectif.
Le 28 juin sur HBO.
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