« C’est l’Afrique qui a gagné », « singes avec un ballon » ou « champions du tiers monde » peut-on lire sur les réseaux sociaux italiens, voire même dans certains journaux.
Si la France et l’Italie ont toujours été rivales sur le plan footballistique, elle semble s’être accrue encore pendant cette Coupe du monde 2018, où la Squadra Azzura était pourtant absente. A cela s’ajoute les récentes polémiques concernant l’accueil d’exilés du navire l’Aquarius, de l’association SOS Méditerranée. Et selon un sondage cité par Les Echos, 80% des Italiens ont une mauvaise image de la France et de sa population. Matteo Salvini, le ministre de l’Intérieur, a déclaré qu’il allait assister à la finale simplement pour « porter la poisse » à la France.
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« C’est l’Afrique qui a gagné »
C’est dans ce contexte que 90% des Italiens souhaitaient la victoire de la Croatie en finale ce dimanche à Moscou, selon un sondage du Corriere della Sera. Et depuis la victoire des Bleus, les messages racistes ne cessent de se multiplier à l’encontre des joueurs français.
« C’est l’Afrique qui a gagné », et non la France, est l’une des phrases qui a été le plus diffusée sur les réseaux sociaux italiens depuis dimanche soir, rapporte La Repubblica. Pire encore, les joueurs de nationalité française sont parfois qualifiés de « singes avec un ballon » ou de « champions du tiers monde ». Un racisme décomplexé envers les footballeurs noirs qui insinue qu’ils ne sont pas Français. Et même assumé au point qu’un conseiller municipal du parti d’extrême-droite Fratelli d’Italia a lui aussi partagé un message raciste :
« Pour la première fois, une équipe africaine remporte la Coupe du monde de football », a écrit sur Facebook Ernesto Sica.
« Un melting pot de races et de religions »
Comme le souligne BFMTV, les médias italiens, eux aussi, ont leur part de responsabilité. Pour le Corriere della Sera, les Bleus sont « une équipe de champions africains mélangés à de très bons joueurs blancs », tandis qu’en face l’équipe croate est composée « de blancs au centre de trois grandes écoles (de foot, ndlr), l’allemande, la slave et l’italienne ».
Un journaliste de la chaine Mediaset a justifié son soutien à l’équipe croate en ces termes : « Une nation complètement autochtone, un peuple de quatre millions d’habitants, identitaires, fiers, et souverains : la Croatie, contre un melting pot de races et de religions, où le concept de nation et de Patrie est plutôt relatif : la France ».
Una nazionale completamente autoctona, un popolo di 4 milioni di abitanti, identitario, fiero e sovranista: la #Croazia, contro un melting pop di razze e religioni, dove il concetto di nazione e Patria é piuttosto relativo: la #Francia. #iostoconlacroazia 🇭🇷 #WorldCup
— Paolo Bargiggia (@Paolo_Bargiggia) July 11, 2018
Mais la France, elle aussi, n’est pas toujours épargnée de ces déferlements racistes. Lors du match de Coupe du monde Nigeria-Islande le 22 juin dernier, l’ancien footballeur Grégory Paisley, qui commentait le match sur beIN Sports, déclarait à propos d’une touche raté d’un joueur nigérian : « Faut qu’il prenne du Banania là, il manque un peu de puissance ».
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