Dans les années 1990, aux Etats-Unis, un camp où l’on “soigne” les homosexuels. Un sujet fort mais un film simpliste.
Si seulement trois semaines séparent les sorties en salle de Love, Simon de Greg Berlanti et de Come As You Are de la réalisatrice irano-américaine Desiree Akhavan, les personnages principaux homosexuels de ces deux teen movie renvoient à deux époques où être jeune et gay n’impliquait pas le même combat. Le premier est le film du présent immédiat et d’un futur assez radieux ; le second, celui d’un sombre passé qui s’accroche encore au présent.
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Come As You Are nous plonge au début des années 1990 en Pennsylvanie, dans un centre chrétien de redressement pour homosexuels où se pratique ce qu’on appelle la thérapie de conversion. Aujourd’hui interdites dans seulement trois pays (au Brésil, à Malte et en Chine, mais pas en France) et dans plusieurs Etats du Canada et des Etats-Unis, ces thérapies étaient à l’époque populaires dans les milieux conservateurs. Les familles y envoyaient leur enfant afin de les “guérir” de leur homosexualité.
La violence travestie de bienveillance du cadre religieux
Adaptation d’un roman d’Emily Danforth datant de 2012, Come As You Are est le second long métrage d’Akhavan, quatre ans après Appropriate Behavior, qui traitait déjà de thématique LGBT. Grand prix du jury à Sundance cette année et porté par une excellente Chloë Grace Moretz, le film parvient à dénoncer la violence travestie de bienveillance du cadre religieux. Mais il peine à en démonter le discours. Ce manque de profondeur se retrouve dans un scénario navrant de prévisibilité autant que dans un traitement de l’apparence des personnages pour le moins manichéen. Un tel sujet aurait mérité une vision moins simpliste.
Come As You Are de Desiree Akhavan,avec Chloë Grace Moretz, Sasha Lane (E.-U., 2018, 1 h 31)
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