Les trois filles les plus attachantes de l’alt-country s’allient pour un album de grande classe.
A elles trois, elles représentent la crème de l’americana au féminin, ce qu’on a pu entendre de plus excitant et de plus raffiné dans le courant country-folk indépendant des vingt dernières années. Neko Case, K.D. Lang et Laura Veirs ensemble, c’est déjà un cadeau, une affiche aussi prometteuse que risquée.
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Connaissant le tempérament bien trempé de ces frondeuses au féminisme musclé, l’association aurait pu être bancale. Il n’en est rien, K.D. Lang, en particulier, ayant pris soin de superviser la conception globale de l’album autour de thèmes précis, qui évoquent l’amour délaissé et les destinées heurtées.
Comme reposant sur un tapis de nuages, guitares aériennes, cordes en apesanteur et horizons élargis par une production impeccable, chacune des voix se trouve parfaitement mise en valeur, aussi bien dans les parties solistes que dans des harmonies rappelant les grandes heures du trio autrefois formé par Dolly Parton, Linda Ronstadt et Emmylou Harris. Créatrice d’espace, cette juste répartition permet à la puissance animiste d’une musique roots et sentimentale, terrienne et spirituelle, de se répandre par cascades.
On retrouve ici tout ce que l’on aime, la sensualité enivrante de Lang dans les ballades langoureuses teintées d’orgues et de guitares sixties, la fragilité et la vigueur risque-tout de Case, la délicatesse troublée de Veirs, qui rend un bel hommage au génie de la sainte patronne Judee Sill (Songs for Judee).
Plus profond et abouti que le fruit opportuniste d’une association passagère, Case-Lang-Veirs fonde une entité féconde dont on espère qu’elle sera durable.
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