Selon les informations de Franceinfo, un nouveau rapport d’expertise médicale concernant le décès d’Adama Traoré, mort dans des circonstances troubles peu après son interpellation par des gendarmes en 2016, va bientôt être dévoilé. Celui-ci contiendra les déclarations d’un homme dont les proches du défunt contestent le témoignage.
Cela fait près de quatre ans qu’Adama Traoré, jeune homme de 24 ans, est décédé le jour de son anniversaire dans des circonstances troubles dans la caserne de Persan (Val-d’Oise), dans la foulée de son interpellation musclée par trois gendarmes. Depuis ce 19 juillet 2016, sa famille mène un combat acharné pour obtenir la vérité sur les conditions de sa mort. Selon les informations de Franceinfo de ce vendredi 29 mai, un nouveau rapport d’expertise médicale doit être dévoilé prochainement, celui-ci contenant les déclarations du témoin chez qui Adama Traoré s’était réfugié quand il était poursuivi par les gendarmes. Pour rappel, pour les proches du jeune homme, ces derniers sont tenus pour responsables de son décès.
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D’après ce témoin, Adama Traoré serait arrivé chez lui en respirant bruyamment, déjà essoufflé, tout en présentant des difficultés à s’exprimer. Or, la défense des gendarmes s’appuie sur ce témoignage pour contester l’idée que le jeune homme serait mort d’un syndrome asphyxique causé par le plaquage ventral opéré par les gendarmes lors de son interpellation. Pour leur avocat, “la cause du décès est une hyperthermie maligne due à un effort violent consenti lors d’une journée caniculaire” et la détresse respiratoire d’Adama Traoré se serait déclenchée avant l’interpellation des gendarmes.
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“Le problème, c’est qu’il ne s’est pas rendu à sa convocation en septembre dernier et refuse de témoigner à nouveau”
Un scénario que réfute la famille du jeune homme ainsi que son avocat, Yassine Bouzrou, qui a rappelé à Franceinfo comment les gendarmes avaient expliqué qu’Adama Traoré s’était “débattu violemment, qu’il n’avait aucun trouble physique apparent et que ce n’est qu’une fois relevé et menotté qu’il s’est plaint d’avoir des difficultés à respirer”. Me Bouzrou souligne en outre que “ce témoin clef refuse de témoigner devant la juge d’instruction, en [s] a présence, sachant que nous souhaitions mettre en avant ses nombreuses contradictions”. Il demande par ailleurs à ce que ce témoin soit auditionné : “Nos demandes d’actes sont soit refusées (comme la reconstitution) soit acceptées mais pas exécutées. Tout est mis en œuvre pour exonérer les gendarmes du meurtre d’Adama.” L’avocat des gendarmes, lui, dit qu’“il y a au contraire dans le dossier de nombreux éléments qui établissent la crainte de représailles de la famille Traoré à l’encontre de ce témoin”.
Assa Traoré, sœur du défunt et porte-parole du comité Vérité et Justice pour Adama, a pour sa part déclaré ceci : “Le problème, c’est qu’il ne s’est pas rendu à sa convocation en septembre dernier et refuse de témoigner à nouveau. Une preuve de plus qu’il n’a pas dit la vérité aux gendarmes.”
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