L’association de défense des animaux a publié ce mercredi une vidéo montrant de la maltraitance dans deux élevages de la marque DUC, l’un des principaux industriels de la volaille en France.
Des poulets qui ont du mal à respirer, meurent de soif ou sont ramassés à la « moissonneuse ». Les images dévoilées par L214 sont violentes. Clandestinement filmées au mois d’avril dans l’Aube et l’Yonne, elles montrent le traitement réservé à ces animaux dans deux élevages de la marque Duc. L’entreprise abattrait « plus de 500 000 poulets chaque semaine », selon l’association.
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Des poulets confinés, moissonnés
Dans la vidéo, on voit des poulets tout sauf « en bon état de santé », ce qui est pourtant la promesse affichée par Duc, sur son site web. L’association L214 décrit, de son côté : « Sélectionnés pour grossir vite, beaucoup de poulets souffrent de troubles respiratoires. Certains sont si gros qu’ils ne peuvent plus se retourner quand ils sont sur le dos et agonisent sur la litière crasseuse. D’autres ne peuvent plus se soulever pour atteindre les abreuvoirs et meurent de soif. »
Sur les images, les animaux s’entassent dans un poulailler, l’un des quatre bâtiments sans fenêtres d’un élevage de 80 000 poulets (à densité de 18 par mètre carré) dans l’Yonne, d’après l’association. Ils sont ramassés par une machine qui ressemble à une moissonneuse : l’appareil les aspire, avant de les ressortir sur un tapis roulant. Les volailles sont par la suite mises pêle-mêle, à la main, de manière assez abrupte, dans des cageots à destination de l’abattoir.
« La vérité, c’est que les éleveurs sont intégrés dans un système qui considère les animaux comme de la viande sur pattes, un système d’élevage intensif qui ne s’intéresse qu’au nombre de kilos de poulets produit par mètre carré, estime Sébastien Arsac, cofondateur de L214, dans un communiqué. Consommateurs, politiques, responsables de l’agroalimentaire et de la distribution, chacun doit prendre ses responsabilités, pour sortir de l’hypocrisie et en finir avec cette maltraitance organisée et massive des animaux. »
Un « acharnement » contre la profession
Contactée pour une réaction, l’entreprise Duc confirme que les images ont bien été filmées dans ses élevages mais nous renvoie vers l’interprofession d’élevage de volaille, Anvol. Celle-ci nous indique, par voie de communiqué tout d’abord, qu’elle considère que ces révélations font partie d’un « acharnement du lobby végan et de ces méthodes de désinformation, visant à priver les consommateurs de produits issus de l’animal ». « Contrairement à ce que veulent faire croire les activistes, ce n’est pas de bien-être animal dont ils se préoccupent, mais bien de l’interdiction de la consommation de tout produit issu des animaux, privant ainsi les consommateurs de leur liberté de choix. »
Anne Richard, directrice de l’interprofession, se dit choquée par la vidéo. Elle regrette une mise en exergue de « moments où quelque chose s’est mal passé » qui ne sont pas la règle. « Qui, dans sa vie, n’a jamais fait d’erreur ? […] Les éleveurs passent deux fois par jour vérifier que tout va bien, que les animaux sont biens. Ils voient ça et ils se disent : ‘ce n’est pas comme ça que l’on travaille’. » Elle assure que la filière avicole française essaie de mieux faire, avec notamment un contrôle annuel supplémentaire mis en place et une application, Ebene, permettant « d’évaluer le bien-être animal ». Et pour elle, ces images n’aident pas. « Ca nous casse dans notre élan. On est dans une démarche permanente d’amélioration mais là, les éleveurs se sentent accusés, ça les décourage. »
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