Qui filme depuis le point de vue de l’ordre et qui filme depuis celui de l’oppression ? Quel regard genré dérange et comment dégenrer un regard ? Questionnements autour des principaux motifs du Festival.
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Zombies
On les attendait de pied ferme, ils avaient été annoncés comme le motif structurant de cette édition : les zombies furent présents cette année à Cannes, en masse, a priori du bon côté de l’écran (quoique certains festivaliers, croisés hagards et titubants au petit matin, rentrant de soirée, nous firent douter). Envahissant de nombreux films, de façon littérale (The Dead Don’t Die de Jim Jarmusch, Zombi Child de Bertrand Bonello, Atlantique de Mati Diop), parfois plus imagée (les ermites coréens de Parasite de Bong Joon-ho ou tunisiens de Tlamess d’Ala Eddine Slim ; l’armée de morts-vivants de Cosa Nostra dans Le Traître de Marco Bellocchio), voire carrément symbolique (les personnages de Once Upon a Time… in Hollywood de Quentin Tarantino, au fond déjà morts quand le film commence et qu’il va s’agir de ramener à la vie), le zombie aura joué à plein son rôle de mauvaise conscience (de classe), de rappel d’une hypothèse devenue doxa à force d’être martelée dans les médias, et balancée telle quelle dans le film de Jim Jarmusch : « Tout ça va mal finir. » Peut-être. Sans doute. Mais en attendant : feu d’artifice.
Possession
Mais c’est dans le titre d’un autre film que cette zombification généralisée trouve sa formulation la plus simple : J’ai perdu mon corps de Jérémy Clapin, le film d’animation de la Semaine de la critique. Le trajet d’une dépossession de son propre corps, c’est le récit de The Dead Don’t Die et de Zombi Child. Si dans le cas de ce dernier le corps d’une adolescente est possédé par une légende haïtienne, les corps des zombies du premier sont possédés par leur passé de consommateur, par l’esprit du capitalisme en somme. On retrouve ce motif de la possession dans d’autres films du festival. Dans Little Joe de Jessica Hausner, ce même esprit du capitalisme pousse une phytogénéticienne à développer une plante qui rend heureux, mais dont les effets secondaires effacent les aspérités de la personnalité de qui sent son parfum. Leurs corps sont possédés par l’esprit de préservation de la plante. Dans Les héros ne meurent jamais d’Aude-Léa Rapin, un jeune homme est convaincu d’être possédé par l’esprit d’un soldat mort pendant la guerre de Bosnie-Herzégovine. Enfin, dans Atlantique, des ouvriers morts en mer prennent possession du corps de leurs compagnes et réclament justice auprès du patron malhonnête de leur dernier chantier.
Ordre et sédition
Le zombie est donc un principe de révolte, une incrimination, un reproche mort-vivant. Deux blocs de films se sont affrontés durant ce Festival. Ceux qui épousent la cause du zombie et ceux qui embrassent sa répression. Dans une scène de Once Upon a Time… in Hollywood, Brad Pitt est dans l’antre de la Manson Family et s’avance vers ce qui promet d’être une terrible révélation. Les hippies sanguinaires s’avancent lentement vers lui en cercle, de plus en plus nombreux, comme dans un film de zombies. Mais Once Upon a Time… in Hollywood est l’exact opposé de The Dead Don’t Die. Là ou Jarmusch observe de façon caustique l’effondrement logique d’une organisation sociale où toute forme de résistance à la montée du chaos est inutile, Tarantino réécrit au contraire l’histoire pour restaurer le triomphe des nantis sur les gueux. Du cinéma des années 1970, le film de Tarantino, du moins son final, est plus proche des vigilente avec Charles Bronson que du Nouvel Hollywood. Le film s’achève en invraisemblable porn revenge sadique.
Du côté de l’ordre ou du côté de la sédition ? Une pareille tension traverse deux films de la compétition, Les Misérables de Ladj Ly et Roubaix, une lumière d’Arnaud Desplechin. Les deux films suivent le quotidien de flics plongés dans le chaudron de la misère sociale. Desplechin filme le blues de policiers désabusés, qui font leur œuvre répressive avec un peu de mal au cœur, derniers rouages impuissants d’une imparable mécanique d’exclusion. Il y a un peu du papa psy, un peu de l’ange wendersien tout en douceur empathique sur le spectacle du malheur humain dans le flic que joue Roschdy Zem. Une chose est sûre en tout cas : tout va très mal et personne ne peut rien faire. A ce fatalisme de plomb, Ladj Ly oppose des perspectives plus mobiles. De façon très (peut-être même un peu trop) rusée, le film épouse le point de vue des flics pour finalement les précipiter à la place de la cible, en plein cœur du viseur. Le dernier mouvement du film emprunte à son tour l’allégresse expiatoire des films de genre et filme avec lyrisme l’insurrection des réprimés – même si là encore, faisant le calcul de la prudence, Ladj Ly choisit de terminer son film sur un geste suspendu.
https://youtu.be/b0ZP1x1KojI
Cou coupé
Stade ultime de la révolte, la décapitation était le châtiment préféré de ce Cannes 2019. Il y a eu le film où on prend la tête (tous les récits de hantise et de possession décrits plus haut). Et ceux où on la perd : les chasseurs d’hommes de Bacurau, de Kleber Mendonça Filho, seront implacablement étêtés par les paysans qu’ils pourchassaient et leur tête roulera comme une boule de pétanque sur la voie publique. La course de deux motocyclistes dans Le Lac aux oies sauvages de Diao Yinan est brutalement interrompue lorsque l’un des deux garçons se fait trancher la tête par une barre de fer en travers de la chaussée (et son crâne casqué rebondit sur le sol). Dans Liberté, d’Albert Serra, l’attroupement de nobles libertins bannis de la cour de Louis XVI se livre à une dernière nuit de plaisirs avant une probable décapitation. Enfin, Tilda Swinton, experte en katana, décapite des zombies avec une éblouissante dextérité dans le film de Jarmusch. Beaucoup de têtes sont tombées à Cannes cette année.
Maternité
Prendre la vie, ou la donner. A côté des mères saintes et nourricières des films de Terrence Malick (Une vie cachée) ou Ken Loach (Sorry We Missed You), ou encore celle, à l’inverse, dépeinte en ogresse toxique chez Xavier Dolan (Matthias & Maxime), on a pu compter un nombre important d’entre elles qui, sans être de mauvaises mères, semblent faillir à leurs obligations intimes et sociales : l’héroïne de Little Joe se sent coupable d’être trop occupée par son métier pour élever son fils qui part finalement vivre chez son père ; la Sibyl de Justine Triet a fait le choix de garder un enfant contre la volonté de son géniteur… Ce sont les conséquences compliquées d’une émancipation féminine nécessaire qui atteint son paroxysme dans un renoncement apaisé à la maternité. Ainsi, Portrait de la jeune fille en feu, de Céline Sciamma, et La Femme de mon frère, de Monia Chokri, désenclavent l’avortement de son pathos habituel pour l’habiller de douceur et de drôlerie – à l’opposé de Kechiche qui, dans Mektoub, My Love : Intermezzo, suspend la grossesse de son héroïne au bon vouloir d’un homme versatile et dragueur. Sharon Tate, quant à elle, femme enceinte assassinée, quitte son statut de martyre dans Once Upon a Time… in Hollywood par un coup de baguette magique tarantinesque qu’on choisira de trouver réjouissant ou un peu trop facile.
Female gaze
Réponse au male gaze théorisé par la critique Laura Mulvey en 1975 sur l’omniprésence du regard masculin au cinéma, le female gaze relève au contraire d’une vision féminine. Soit, comme l’a écrit notre consœur Iris Brey dans une chronique cette année, « le regard d’un ou d’une cinéaste qui refuse d’objectiver son héroïne et qui filme sa trajectoire de son point de vue afin que nous ressentions son expérience ». Pour la première fois, une édition cannoise nous a offert un nombre assez conséquent d’œuvres s’inscrivant dans cette logique, ouvrant de nouveaux territoires de fictions et de ressentis jusqu’ici inexplorés. Ainsi, avec sa peinture d’un amour lesbien au XVIIIe siècle, Céline Sciamma nous a permis de vivre l’expérience inédite d’une passion toute en retenue, cérébrale et évacuant volontairement les scènes de sexe au profit d’un érotisme abstrait contenu dans un plan d’aisselle. Qu’on apprécie ou non cette froideur, Sciamma ringardise en un geste toutes les héroïnes sautillantes en jupons auxquelles le cinéma d’époque nous a trop souvent habitué.e.s. Autres exemples forts de ce female gaze : Une fille facile de Rebecca Zlotowski, avec Zahia Dehar, réinvente la femme-objet à travers l’émoi qu’elle produit chez une adolescente, et Little Joe, film certes inégal, sonde les affres de l’ambition féminine par le biais de la science-fiction, donnant vie à de somptueuses hallucinations florales. Enfin, Sibyl marquera les esprits avec l’épatante Virginie Efira en psychanalyste luttant avec les pouvoirs de la création.
Corps et pensée
Corps et espri ne font-ils qu’un ? Pas toujours, si l’on en croit quelques-uns des plus beaux films présentés lors de cette 72e édition. Cette année, le cinéma français (surtout) chamboulait cette conception spinozienne. Dans Chambre 212, de Christophe Honoré, Maria (Chiara Mastroianni), retranchée dans un hôtel après une dispute avec son mari-ami (Benjamin Biolay), fait la connaissance de sa « volonté » incarnée littéralement par un homme (Stéphane Roger), sorte de gourou protecteur, prêt à corriger les incertitudes de son esprit perturbé. Chez Nicolas Pariser (Alice et le Maire), c’est une jeune et brillante femme, Alice (Anaïs Demoustier), qui se fait le Jiminy Cricket du maire de Lyon, à court d’idées. Le corps fonctionne mais la tête est vide. La philosophe Alice servira de générateur pour que la pensée riche et limpide revienne enfin. Autre film à faire de cette dualité l’un de ses noyaux : Une fille facile, au titre faussement provocateur. Déjouant subtilement cet amalgame sexiste, Rebecca Zlotowski, filme, elle, à l’inverse, la symbiose quasi parfaite entre un corps d’une liberté absolu (celui à la plastique aussi étrange que fascinante de Zahia Dehar) et un esprit.
https://youtu.be/dwgBtp9-Sdw
Radicalité sexuelle
Si Liberté a fait beaucoup moins parler de lui que Mektoub, My Love : Intermezzo, les deux films sont résolument jumeaux dans leur structure et leur radicalité formelles, toutes deux mises au service d’un propos sur la toute-puissance du désir sexuel. Ainsi les deux films s’ouvrent et se referment sur un crépuscule. Entre les deux, ils se déploient en une nuit de fête, en groupe et dans un lieu unique où se répètent à l’infini préliminaires (branlette contre cunnilingus) et instinct de libido.
https://youtu.be/RYSKzDiUGdk
Animaux
Généreux en faune en tout genre, le cru 2019 peut volontiers faire l’effet d’une ménagerie, et c’est une ménagerie de symboles : chaque film s’y dote d’une bestiole qui est comme l’émanation animale de son tempérament, son totem. Les Misérables ont les dents aiguës et la rage incontrôlée du lionceau, Elia Suleiman est libre et voletant tel un moineau dans son It Must Be Heaven, Jeanne, de Bruno Dumont, est droit, noble et précis comme ses chevaux de parade, des mouettes hitchcockiennes hantent The Lighthouse de Robert Eggers et les veaux d’une paysannerie toute chrétienne sont chargés par les frères Dardenne de ramener à la vie et à la paix spirituelle Le Jeune Ahmed fanatisé. Même quand l’animal est quasi absent, il offre au film sa peau (dans Le Daim), tandis que la Palm Dog a été cette année décernée à Brandy, le molosse de Brad Pitt dans Once Upon a Time… in Hollywood.
Le film dans le film
“T’as déjà cramé sur un bûcher, toi ?”, demande Béatrice Dalle (réalisatrice d’un film de sorcières, dans le beau moyen métrage de Gaspar Noé), à son actrice Charlotte Gainsbourg. “Ben tu vas voir, c’est super !” Film le plus joueur et léger de son auteur, Lux Aeterna condense, dans ses cinquante minutes de faux documentaire sur un tournage qui tourne mal, l’un des grands questionnements du Festival : le cinéma est-il une machine désirante, dévorante, régénérante, ou tout ça à la fois ? Beaucoup de films cette année montraient ainsi le cinéma en train de se faire, pour en explorer les ressorts, et notamment son lien consubstantiel à la vie. Noé, en bon sadien, s’affiche du côté de la dévoration, la vérité chez lui ne s’obtenant qu’au prix de la souffrance : de ceux qui font le cinéma, mais aussi de ceux qui le voient. Ce pourrait être crapoteux, mais sa générosité et sa lucidité l’élèvent au contraire. Nina Wu, de Midi Z, s’inspire de l’affaire Harvey Weinstein pour lui aussi montrer (et dénoncer) la violence misogyne qui s’exerce contre les actrices, mais son système esthétique, roublard, accomplit l’inverse de ce qu’il prône – être du bon côté moral ne suffit pas, encore faut-il l’actualiser dans sa mise en scène. De leur côté, Tarantino, Almodóvar (avec Douleur et Gloire) et Dolan se positionnent sur l’arête du désir et de la vigueur (quand bien même l’un et l’autre ne se manifesteraient qu’en souffrant), faisant de leur art un outil de survie. Enfin, Justine Triet est celle qui parvient à réunir les trois éléments dans une ronde virtuose. Tandis que dans son film, les gens du cinéma (Gaspard Ulliel, Adèle Exarchopoulous, Sandra Hüller) compartimentent pour se protéger, l’héroïne éponyme, elle, mélange tout et se fait tour à tour désirer, puis dévorer et recracher, avant de finalement pouvoir renaître, ailleurs, loin des plateaux.
Le commentaire du film dans le film
Si des films étaient dans beaucoup de films cette année, des commentaires des films s’y trouvaient aussi. Once Upon a Time… In Hollywood et Mektoub, My Love : Intermezzo imposent un genre nouveau : le film qui semble en permanence dialoguer avec ses haters. Loin de faire profil bas après le cyclone Weinstein, Tarantino nargue avec une certaine hargne la vigilance féministe post-MeToo. Il invite Roman Polanski comme fringant personnage, emploie l’acteur Emile Hirsch accusé d’agression, fait de Brad Pitt un homme soupçonné d’avoir tué sa femme… Quant à Abdellatif Kechiche, il paraît avoir lu très attentivement les critiques de Mektoub, My Love : Canto Uno. Intermezzo ne cesse d’osciller entre une provocante surenchère (encore plus de fessiers féminins cadrés avec voracité) et des tentatives d’esquives aux reproches anticipés (deux héroïnes qui commentent le cul des mecs, une scène de sexe où l’homme est le simple instrument du désir féminin). Les deux films paraissent avancer l’œil rivé sur les réseaux sociaux, répondant en direct dans le film aux commentaires (dans le sens Facebook) des spectateurs hostiles et les intégrant tout le long à leur logique discursive.
Sérialité
Si les films Netflix étaient encore absents des sélections cannoises cette année, l’esthétique de la série était visible partout. Au petit jeu des correspondances entre films vus sur les écrans cannois et séries regardées sur nos écrans domestiques, il est évident que Vivarium de Lorcan Finnegan et Little Joe trouveraient leur place dans l’anthologie Black Mirror, tant par leur atmosphère glacée que par leur vision d’une science-fiction abstraite. Dans ce même champ de la science-fiction, Bacurau rappelle le western futuriste Westworld. De la même façon, The Dead Don’t Die est un épisode de The Walking Dead et Le Traître s’inscrit dans la lignée des grandes séries sur la mafia italienne : Romanzo criminale, Gomorra et plus récemment Suburra. On pourrait même aller jusqu’à dire que Brad Pitt et Leonardo DiCaprio ont dans Once Upon a Time… in Hollywood des airs de Starsky et Hutch. Il y a aussi des films dont l’aspect rappelle celui de la série. Roubaix, une lumière et Les Misérables partagent avec les meilleures séries de Canal+ une certaine façon de regarder ville et banlieue et de traiter de la question sociale. Enfin, il y a les films qui sont aussi des séries : Jeanne, la suite de Jeannette, et Mektoub, My Love : Intermezzo, celle de Canto Uno.
https://youtu.be/4wwyXcdMJzo
Live
Un an après l’expérience postcinéma proposée par Le Livre d’image de Jean-Luc Godard, le Festival réédite avec Mektoub, My Love : Intermezzo un coup de théâtre qui s’en approche. Projeter le film le plus radical de la sélection dans un format auquel il ne survivra pas : diffusé sur Arte en avril le Godard ne sortira jamais en salle, tandis que Kechiche va au devant d’un remontage d’une telle ampleur (amputation de la scène de sexe et des musiques du film) qu’il pourrait donner naissance à une tout autre expérience. Ces projections font de la première cannoise un événement massue, exclusif et live, destiné aux happy few présents et à la légende cinéphile, mais pas à un public futur. Presque une réponse aux rivaux – concurrence festivalière, Netflix –, Cannes ne joue pas jeu égal avec les autres étapes de vie d’un film, et s’arroge le privilège étrange de scintiller en solo.
Les plus belles années d’une vie
Un cinéaste malade et dépressif confie le scénario qu’il vient d’écrire à un de ses acteurs, tout juste retrouvé après des années de brouille. Ce dernier est heureux de pouvoir mettre en scène et jouer cette partition intime, bouleversante, mais le sens du précieux cadeau lui échappe. Pourquoi se départir d’une si émouvante confession ? Précisément pour qu’elle arrive aux oreilles d’un amant, d’une mère (et qu’ils reviennent ?) répond Salvador Mallo (Antonio Banderas), héros tourmenté de Douleur et Gloire de Pedro Almodóvar. La fiction comme nid des retrouvailles ? Cette année, grand nombre de films, aux allures de bilan, étaient traversés par cette réflexion : la partition la plus nostalgique étant celle orchestrée par Claude Lelouch (Les Plus Belles Années d’une vie) filmant Anouk Aimée et Jean-Louis Trintignant réunis, plus de cinquante ans après Un homme et une femme. De retrouvailles il est aussi question dans Chambre 212 où Chiara Mastroianni, voyageuse de sa propre histoire, se balade entre les murs d’une chambre d’hôtel filmée comme un petit théâtre absurde et surréel. Pour l’artiste-peintre Marianne (Noémie Merlant) du Portrait de la jeune fille en feu de Céline Sciamma, c’est une image (un tableau éclairé en son centre d’une silhouette enflammée) qui la plonge dans sa mémoire, pour lui faire revivre une passion naissante. Comme ces personnages arrêtés dans le présent parce que le regard rivé vers l’arrière, Sibyl s’engouffre, elle aussi, dans le souvenir d’une folle et toxique histoire d’amour, avant de pouvoir regarder à nouveau sa vie d’aujourd’hui, rescapée du passé.
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