Dans ce podcast, un “je” anonyme s’exprime, et raconte les différentes formes de harcèlement sexuel subies par les employées d’une agence de pub. Glaçant.
“J’arrive pas à me concentrer tellement je bande” ; “Elle, je vais la secouer dans tous les sens du terme” ; “Elle met des jupes pour qu’on lui claque le cul” ; “Il mettait sa main sur les cuisses pendant les réunions” ; “Si je te touche le bras tu vas encore dire que je t’ai violée ?”
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Film d’horreur, roman d’épouvante ? Non, histoire vraie, quotidienne, banale. Ce sont ces phrases qui ouvrent les deux premiers épisodes de Rugir, nouveau podcast lancé par Les Lionnes, association féministe crée en avril 2019. A l’origine du projet, les 17 témoignages accablants d’employées d’une agence de pub parisienne – projet que l’augmentation des violences faites aux femmes, en temps de confinement, aura subitement accéléré. Les inquiétudes des victimes redoutant, la boule au ventre, le retour au travail, ont, elles aussi, grimpé. C’est dans cette urgence que Rugir a été pensé puis est né.
Décortiquer les processus d’un système d’intimidation, de domination sexiste et sexuelle
Dans le premier opus, “La Peur”, mis en ligne le 20 mai, une voix féminine raconte son arrivée dans une boîte. Le dédain des dirigeants, les cris, l’alcool, la drogue, les rumeurs font partie du folklore. Très vite une certaine “coolitude” en toc s’effrite laissant le champ libre aux harceleurs. La peur, dévorante, s’installe : tremblements, sensation d’asphyxie, sueurs.
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Plongée dans la tête des victimes, Rugir commue son “je” anonyme en porte-parole d’un collectif soudé et se déplie comme un journal intime, qui décortique les processus d’un système d’intimidation, de domination sexiste et sexuelle que les mots de celles qui l’ont éprouvé permet de déboulonner.
Rugir par Les Lionnes, sur Soundcloud
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