Ce soir, les membres du jury, délivreront leur palmarès. En attendant les résultats, nous nous sommes prêtés au jeu des pronostics.
Parasite, Les Misérables ou Douleur et gloire ? Qui remportera cette année la palme d’Or et succèdera à Une affaire de famille de Kore-Eda ? Les paris sont ouverts mais déjà quelques favoris se profilent.
Palme d’Or
Pronostic : Avec Parasite, le cinéaste coréen fait office de grand favori à la Palme. A la fois thriller et fable politique, le film met en scène le quotidien d’une famille bien décidée à obtenir ce qu’elle veut (un travail, une situation, une élévation sociale en somme). Parabole de la société coréenne et plus largement d’un monde scindé, le film pourrait sans aucun doute s’attirer les faveurs du jury et particulièrement celles de Yorgos Lanthimos, Pawel Pawlikowski et Alejandro González Iñárritu, adeptes de la « grande forme ».
https://www.youtube.com/watch?v=RqNcorpHgTk
Notre Choix : Douleur et gloire de Pedro Almodovar, film somme, autoportrait du cinéaste, film sur les tourments de la création. C’est le film le plus bouleversant de la compétition.
Grand Prix
Notre pronostic : Bacurau de Kleber Mendonça Filho et ses villageois du nord de Brésil en guerre contre une armée de tueurs. Un western moderne et dystopique aux résonances éminemment contemporaines.
Notre choix : Mektoub My Love, Intermezzo d’Abdellatif Kechiche. C’est le film le plus fou, le plus obsédant, le plus radical du festival. Avec ce deuxième volet, Kechiche prolonge son geste et nous immerge des heures durant dans une boîte de nuit.
Prix du Jury
Notre pronostic : Premier film réalisé par Ladj Ly, auteur déjà de plusieurs courts métrages et membre de Kourtrajmé, Les Misérables suit, le temps d’une journée, trois flics en patrouille à Montfermeil dans le 93. Radioscopie des banlieues, efficacité de la mise en scène… Le film a tous les atouts pour convaincre. Récompenser un premier film serait aussi une manière pour le jury d’affirmer une certaine audace et originalité.
Notre choix : Dix ans après Le temps qu’il reste, Elia Suleiman fait son grand retour au cinéma avec It must be heaven, émouvant conte burlesque suivant les déambulations d’un cinéaste palestinien hanté par son pays.
Scénario
Notre pronostic : Véritable stars du festival de Cannes, les frères Dardenne font partie de la liste très restreinte des « deux fois palmés ». On doute qu’ils réalisent l’exploit d’une troisième. Parions donc sur un prix du scénario pour Le Jeune Ahmed.
Notre choix : Roubaix, une lumière. Inspiré d’un fait divers, le film portraiture la ville de Roubaix, ses crimes et délits, à travers la figure du commissaire Daoud (Roschdy Zem) avant de se recentrer sur un couple de femme (Léa Seydoux et Sara Forestier) accusées du meurtre d’une vieille dame.
Mise en scène
Notre pronostic : It must be heaven d’Elia Suleiman
Notre choix : Matthias et Maxime. Après une excursion Hollywoodienne, Dolan retourne chez lui au Québec et opère avec Matthias et Maxime un retour à ses premiers amours dans une mise en scène acérée et virevoltante.
Interprétation féminine
Notre pronostic : Cette année, il est fort probable que le prix d’interprétation féminine soit double et récompense Noémie Merlant et Adèle Haenel, collaboratrices et couple d’amoureuse dans le Portrait de la jeune fille en feu de Céline Sciamma, film d’époque féministe aux résonances contemporaines.
Notre choix : Elle est absolument incroyable dans Sibyl de Justine Triet, en psychanalyste qui décide de plaquer (presque) tous ses patients pour se consacrer à l’écriture de son roman. Virginie Efira est sans aucun doute notre grande chouchoutte. Drôle et légère, grave et émouvante… Elle navigue avec une aisance folle d’un registre à l’autre, de la comédie au drame. Assurément son plus grand rôle et l’un des personnages les plus fascinants de l’année.
Interprétation masculine
Notre pronostic : Impressionnant dans la peau d’un parrain de Cosa Nostra dans Le Traire de Marco Bellochio, Pierfrancesco Favino est le grand favori de cette édition.
Notre choix : Bien éloigné de sa condition de mâle alpha de la Piel que Habito, Banderas est bouleversant dans la peau de ce cinéaste en panne d’inspiration, alter-ego évident et assumé d’Almodovar lui même.
Caméra d’Or
Notre pronostic : Les Misérables de Ladj Ly
https://www.youtube.com/watch?v=P2xUSoL83Tg
Notre choix : Notre coeur penche davantage pour Atlantique, premier long métrage de Mati Diop. Un film d’amour et de politique impressionnant aux influences très Weerasethakuliennes.