Une adolescence à Singapour, entre morne quotidien et espoir tenace.
Bon élève et bon fils, Yong, 12 ans, habite à Singapour dans une cité aux immeubles uniformes, aux caïds brutaux, aux jeunes désœuvrés, aux habitants abrutis par les feuilletons télé et indifférents au sort de leurs voisins. Ses parents, braves gens déjà usés par la vie, se séparent et sa mère en profite pour sous-louer sa chambre, afin de pouvoir s’en sortir financièrement.
Yong est tiraillé entre les recommandations de son entourage – bien travailler à l’école pour avoir un job plus tard –, l’échec visible du mode de vie de ses parents et l’insouciance prônée par son copain Liang, garçon désinvolte qui ne cesse d’essayer de l’entraîner sur la mauvaise pente.
Ligne claire
Avant tout, Yong a peur d’un avenir morne à l’image de celui des adultes qui l’entourent. La ligne claire du dessinateur Koh Hong Teng se prête joliment à ce récit touchant, scénarisé par l’écrivain Dave Chua d’après l’un de ses romans.
Une chronique familiale tendre et douloureuse, qui montre avec justesse que l’adolescence est malgré tout une période où il est encore permis d’avoir de l’espoir.
L’Homme de la maison (Steinkis), traduit de l’anglais par Anatole Pons, 276 p., 22 €