Avec Nuées un premier album subtil et dansant, Matiás Enaut confirme ses talents de compositeur et se révèle comme interprète.
Il ne faut qu’un peu plus d’une minute à Matiás Enaut pour tendre sa toile bleu nuit. Débutant dans l’orage, le court instrumental d’ouverture Levers, vestige sans voix de son passé de compositeur de musiques de films, se veut rapidement apaisant dans sa façon de superposer nappes de clavier et beats éthérés.
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Le trentenaire se révèle d’abord espiègle dans le single Forêt de Lys. Avant d’emmitoufler sa voix davantage, donnant à ses compositions suaves des teintes de début de soirée estivale. Rien ne vient pourtant troubler le naturel dansant de ces mélodies pop synthétiques aux lignes de basse chargées de sensualité.
S’il compose principalement à la guitare, des titres comme Pégase ou Carré d’as témoignent d’un sens aiguisé du détail dans l’utilisation des machines et la brillance des sons choisis.
Joueur avec les mots, Matiás Enaut est de ces compositeurs généreux qui savent surprendre et n’abandonnent pas leurs morceaux dans des schémas préconçus qui finissent par lasser.
Tantôt une petite flûte, un carillon, tantôt un filtre de voix, un grondement plus grave viennent régaler l’oreille. Une minutie qui confère à Nuées une complexité dans laquelle il est doux de se plonger.
Album Nuées (Room Records/Differ-Ant)
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