Le roi de l’horreur mainstream abîme sa saga Conjuring dans une suite indigente.
Devenu en quelques années l’un des noms hollywoodiens les plus successful, James Wan poursuit une carrière un peu bizarre, papillonnant entre les films bis à forte rentabilité (Insidious) et les blockbusters blindés (Fast and Furious 7). Il revient aujourd’hui aux commandes de la saga horrifique Conjuring, dont le premier épisode, sorti en 2013, avait séduit grâce à l’épure classique de sa mise en scène sous haute influence seventies.
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Toujours inspiré de l’histoire vraie des chasseurs de fantômes Ed et Lorraine Warren, ce nouveau volet déporte l’action dans la grisaille de l’Angleterre de Margaret Thatcher mais campe sur les mêmes principes : une vague histoire de possession diabolique, circonscrite entre les quatre murs d’une maison familiale encombrée de vieux secrets.
Une tentative piteuse de mélo
Le temps d’une première partie frontale et enlevée, qui s’en tient à la stricte description des phénomènes paranormaux, James Wan rappelle qu’il n’a pas beaucoup d’équivalents dans l’horreur mainstream, déployant sa roublardise et un sens de la scénographie hyper efficace. Dommage, dès lors, que le cinéaste ne suive pas l’élégant tracé minimal du précédent volet, et alourdisse son récit par une tentative de mélo assez piteuse.
Délaissant la terreur pour dresser le portrait d’une famille en crise, le film patauge très vite dans un sentimentalisme baveux et une bigoterie surprenante à l’aune de la carrière de James Wan. Le réalisateur, qui avait toujours fait preuve d’une distance amusée sinon critique vis-à-vis du traditionnel folklore religieux associé au film d’exorcisme, se vautre ici complaisamment dans un “catho-porn” sans limites, où seuls la Bible et “l’acte de foi” chassent les démons. Sans surprise, le film a bien cartonné dans les multiplexes américains.
Conjuring 2 – Le cas Enfield de James Wan (E.-U., 2016, 2 h 13)
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