Suite aux révélations de “Mediapart” sur l’espionnage dont il a fait l’objet, François Ruffin, député de la France Insoumise, dénonce une “porosité entre la surveillance privée et la police nationale”.
« C’est toi la taupe ? » Dans une vidéo publiée sur son compte Twitter, François Ruffin, hilare, tente faussement de débusquer la personne de son équipe qui aurait fait passer des informations à Bernard Arnault, patron de LVMH. Dans un article publié mardi 21 mai, Mediapart affirme que le député de la France Insoumise et son journal Fakir ont été la cible d’un espionnage à la demande du groupe de luxe.
{"type":"Pave-Haut2-Desktop"}
https://twitter.com/Francois_Ruffin/status/1130830976978960384
« On avait réussi à repérer une taupe envoyée par Bernard Arnault et Bernard Squarcini, mes deux Bernard préférés. Mais dans le papier de Mediapart on apprend qu’il y en a une deuxième« , explique François Ruffin, amusé, dans la vidéo. Sur le site d’investigation, on apprend que le patron de LVMH avait été entendu pour cette surveillance dans le cadre d’une enquête visant Bernard Squarcini, ancien patron de la direction centrale du renseignement intérieur (DCRI). Ce dernier, surnommé « La Squale », a créé une société de conseil privée en 2013, et avec laquelle il travaille notamment pour le groupe de luxe.
“Une police des PDG”
« C’est une manie qu’il a mon copain Bernard Arnault, ça ne me surprend pas. Il a toujours espionné ses adversaires. (…) C’est sa manière de procéder, de penser qu’il peut être au dessus des lois », ajoute le député dans la vidéo.
« On le prend avec humour, on savait qu’ils avaient déjà fouillé nos poubelles, maintenant ils fouillent nos lits. » Il reprend, sérieux cette fois-ci : « Ce que je mets en cause c’est cette porosité entre la surveillance privée et les services de la police nationale. C’est ce cordon qu’il s’agit de couper pour que ce ne soit plus la police des PDG. »
Une plainte va être déposée
François Ruffin dit avoir l’intention de porter plainte, « ne serait-ce que pour accéder à la totalité du dossier ». « Comme ces PDG se croient au-dessus des lois, il faut les ramener sur terre par nos votes qui ne mettent pas au pouvoir leurs amis », conclut le parlementaire.
A l’époque de cet espionnage, de mars 2015 à février 2016 selon Mediapart, François Ruffin n’était pas encore député de la France Insoumise. Son équipe et lui réalisaient un film satirique, Merci Patron, qui suivaient un couple, licencié par une entreprise sous-traitante de LVMH, dans leur combat pour gagner des indemnités. Le long métrage a reçu le César du meilleur documentaire en 2017.
{"type":"Banniere-Basse"}