Ira Sachs débarque en compétition cannoise avec l’un des meilleurs films de la sélection. Porté par une Isabelle Huppert magnétique, “Frankie” est un film virtuose sur la mort et les adieux qu’elle engendre.
Le cinéma délicat d’Ira Sachs (Forty Shades of Blue, Love Is Strange, Brooklyn Village) fait sa première entrée en compétition cannoise. Il n’est pas certain que son écriture feutrée, son intimisme à feu doux soient du genre à déclencher un de ces emballements massifs qui retournent les jurys. Pourtant Frankie compte parmi les films les plus beaux et subtils vus cette année au Festival.
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La trame est à la fois simple et forte. Une actrice française célèbre (suivez mon regard) réunit autour d’elle ceux qu’elle aime ou qu’elle a aimés pour des vacances à Sintra, au Portugal. Des vacances qui pourraient bien être les dernières et prennent vite un tour de cérémonie des adieux, car l’actrice se sait très malade.
Casting parfait et économie d’effets
Le film déjoue avec beaucoup de finesse les embardées pathétiques trop appuyées pour dessiner par touches impressionnistes l’inéluctable prise de distance avec la vie et les êtres aimés de celle qui s’en va.
Condensé sur une journée et quelques balades bucoliques dans la végétation grandiose de la ville, tressant l’itinéraire croisé de quelques personnages à tous les âges de la vie (de l’adolescence à la maturité), le film est d’une grande densité émotionnelle. Sertie par un casting parfait (mention à Marisa Tomei), Isabelle Huppert réussit à être émouvante et proche avec une parfaite économie d’effets.
Frankie d’Ira Sachs, avec Isabelle Huppert, Marisa Tomei, Brendan Gleeson (E-U, France, Portugal, 2019, 1h38)
Sélection officielle, en compétition
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