Sans renier ses tropismes narcotiques, le sad boy suédois franchit un cap dans l’affirmation de son statut d’artiste.
Pendant que de l’autre côté de l’Atlantique les kids tombent comme des mouches, les lèvres trempées dans l’éther violacé de leur spleen définitivement noyé par les narcotiques – et que Lil B demande à ce qu’on lui serve un autre verre de boisson codéinée (Pour a Cup, 2019) –, Yung Lean revient avec un quatrième album sur lequel il rend compte des vertiges glaçants d’une vie “liquide” (Violence), dans un monde aux reflets étranges.
{"type":"Pave-Haut2-Desktop"}
A seulement 23 ans, le sad boy de Stockholm semble faire partie du paysage musical depuis que le monde est monde, collectionnant mixtapes et lp comme un rappeur d’Atlanta et passant au travers des excès sans trop y laisser des plumes (“Cocaína in the nose / spend a fortune”, lâche-t-il sur Pikachu).
Avec Starz, le Suédois ne délaisse pas les motifs dépressionnaires et références non-conscientisées aux années MTV du début des années 2000, mais franchit un cap dans l’affirmation de son statut d’artiste, alors que le doute a toujours subsisté quant à la profondeur et la tangibilité réelles de cette esthétique vaporeuse propre au genre.
Ramenant dans son giron un certain Ariel Pink – qui n’a pas attendu Future pour glorifier la MDMA (My Molly, 2001) – sur le morceau éponyme du disque, Yung Lean entend plutôt emboîter le pas à Kanye West dans cette façon bien à lui qu’il a de se prendre pour Picasso, que suivre le chemin de Lil Peep et Juice Wrld sur la pente savonneuse de la glorification un peu vaine du flirt avec la mort.
Starz (YEAR0001/Awal)
{"type":"Banniere-Basse"}