Signée par une interne en psychiatrie, une autofiction dessinée vivifiante malgré le sérieux de son sujet.
Etudiante en médecine, Lucile Lapierre a choisi de se consacrer à la psychiatrie, mais c’est un peu par hasard qu’elle débarque dans une « unité pour malades difficiles ». On y soigne les malades mentaux présentant un danger (pour eux ou autrui), si bien que les portes des chambres n’ont pas de poignée et les meubles sont fixés au sol.
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Lucile sert d’alter ego à Claire Le Men. Celle-ci s’inspire de sa propre expérience pour raconter le chef de service manipulateur, les codes à adopter mais aussi ce doute d’être illégitime qui l’habite depuis l’enfance.
Le dessin simple, capable d’acrobaties graphiques, met en valeur un propos qui va cependant plus loin que l’autofiction dessinée. Convoquant l’esprit de Michel Foucault, Claire Le Men donne à son Syndrome de l’imposteur la dimension d’un essai vivifiant et accessible sur la place de la folie dans notre société. Si le ton de ce premier album reste léger malgré la dimension dramatique du sujet, l’auteure propose dans les dernières pages un jeu de rôle glaçant.
Le Syndrome de l’imposteur de Claire Le Men (La Découverte), 96 p., 17 €
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