La nuit du 20 mai était diffusé le dernier épisode de “Game of Thrones”, clôturant une série mastodonte qui aura profondément marqué le paysage de la série télévisée. Pour lui dire au revoir comme il se doit, on a classé ses 73 épisodes, du pire au meilleur. Spectateurs pas à jour : s’abstenir.
Ça y est, Game of Thrones a rendu son verdict au terme d’un ultime épisode renversant. Nombreux sont les fans de la série à accuser le coup, trop mélancoliques pour travailler correctement. Si vous êtes de ceux-là, on vous a concocté un classement des 73 épisodes de la série, histoire de lui dire adieu en douceur. De quoi se replonger dans ses meilleurs moments, comme dans ses pires.
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73/ Insoumis, Invaincus, Intacts (S5E06)
Si la scène du viol de Cersei par son frère et amant Jaime dans la saison 4 avait défrayé la chronique, créant une véritable polémique, les scénaristes avaient défendu leur choix au nom de leur fidélité au roman de George R.R. Martin, dans lequel la scène apparaissait déjà (quoique traitée différemment). Aucune excuse pour la scène du viol de Sansa par l’infâme Ramsay Bolton dans la saison suivante, créée de toute pièce pour la série. Dérangeante au possible, cette séquence largement conspuée a des allures de « torture porn » et fétichise un viol abominable, lui prêtant même un ressort narratif problématique voulant que le traumatisme subi par Sansa caractérise le développement futur de son personnage. Une scène qui condense le plus gros problème de Game of Thrones : son goût parfois putassier pour le sexe et la violence, ici combiné avec un mauvais goût notoire et un élan subversif rance. Insoumis, Invaincus, Intacts, qui porte bien mal son nom, est aussi l’épisode de trop centré sur Ramsay, qui, après avoir écorché, émasculé et anéanti mentalement Theon Greyjoy, franchit une nouvelle frontière en violant sa promise. Un trop plein d’atrocités qui rend le personnage affreusement caricatural (et peu vraisemblable) et vaut à cet épisode la dernière place de notre classement.
72/ Les Derniers des Stark (S8E04)
Episode servant à faire le lien entre les deux grandes batailles de la saison 8, Les Derniers des Stark ne brille pas par son écriture. S’y ressent la volonté des showrunners de mettre un terme rapide à la série, utilisant Les Derniers des Stark comme une simple courroie de transmission entre deux épisodes décisifs. L’après Longue Nuit, figuré par un banquet assez fade, manque de vertige et on ne ressent à aucun moment la satisfaction des héros, qui ont tout de même mis fin au plus grand péril qui guettait l’humanité. La mort de Rhaegal est particulièrement mal amenée, et la plupart des dialogues sonnent faux. Que dire enfin de la scène « d’adieu » entre Jon et Ghost, d’où n’affleure aucune émotion, justifiée par les scénaristes d’une manière pour le moins malhabile.
71/ Briseuse de chaînes (S4E03)
Le troisième épisode de la saison 4 commence précisément où s’était arrêté le précédent : sur le visage de Joffrey agonisant après avoir été empoisonné au banquet de son mariage. On suit l’évasion précipitée de Sansa de Port-Réal, aidée par Dontos et Littlefinger (qui remercie le bouffon à sa manière), et l’accusation sans motif de Cersei, qui hurle que Tyrion est coupable de l’assassinat de son fils. Jeté au cachot en l’attente de son procès, le fils rejeté des Lannister semble plus isolé que jamais. A part ça, l’épisode est en partie consacré au nouveau statut d’émancipatrice de Daenerys, qui, après avoir libérer la Cité de Meereen, peut ajouter « Briseuse de chaînes » à sa panoplie (conséquente) de titres et autres périphrases. Mais ce que l’on retient de cet épisode c’est avant tout la polémique qu’il a suscité suite à une scène particulièrement problématique dans laquelle Jaime viole Cersei au pied de la dépouille de leur fils, fraîchement embaumé. Une scène insoutenable et particulièrement mal amenée, censément sulfureuse mais au final gratuitement subversive, qui handicape en grande partie un épisode au demeurant plutôt réussi.
70/ Fort-Levant (S7E05)
Episode symptomatique des problèmes d’écriture qui affaiblissent la saison 7, Fort-Levant n’est pas désagréable à suivre mais souffre de la volonté des scénaristes à précipiter un peu brutalement la résolution des nombreuses intrigues en cours. Arya et Sansa, qui s’étaient retrouvées chaleureusement dans l’épisode précédent semblent renouer avec leur ancienne rivalité, tandis que Jon fait pote avec Drogon, l’un des dragons de Daenerys. On retient toutefois une scène finale, qui a défaut de faire sens, est plutôt efficace : on y voit Jon à la tête d’une équipée sauvage s’engager dans un périple au-delà du Mur pour aller capturer un Marcheur blanc, et ainsi prouver leur existence à Cersei.
https://youtu.be/9msfpw-ZQUU
69/ Le Cadeau (S5E07)
Si cet épisode est marqué par l’arrestation de Cersei par la secte du Grand Moineau qu’elle a elle-même contribué à amener au pouvoir, c’est surtout la mort de Mestre Aemon qu’on retient, personnage longtemps mystérieux, qui, au fil de beaux dialogues avec Jon ou Sam, a fini par apparaître comme l’un des plus humains de la série. En dehors de quoi, on suit la mission commando de Jaime et Bronn à Dorne, et les pérégrinations de Tyrion et Jorah Mormont en Essos, captifs d’esclavagistes. Une fois n’est pas coutume, l’épisode est plombé par les atrocités commises par ce satané Ramsay Bolton, qui dépèce une de ses servantes et exhibe son corps mutilé à Sansa dans une scène largement dispensable.
68/ De mon sang (S6E06)
Episode du ventre mou de la saison 6, De mon sang est un peu laborieux dans son écriture. Margaery et Tommen s’allient au Grand Moineau pour éviter à la jeune reine la même humiliation que Cersei, renforçant toujours un peu plus l’influence du gourou fanatique. Un arc narratif qui tire en longueur. On note aussi le retour furtif de l’oncle Benjen, qui avait disparu au Nord du Mur au début de la saison 1, et que croisent Bran et Meera sur leur route. A demi-zombifié par des années de survie en milieu hostile, l’ancien Garde de la Nuit est devenu un chasseur survivaliste, traquant les Marcheurs blancs loin de la civilisation. Une réapparition aussi fugace qu’oubliable.
67/ Féale (S4E04)
Rien de particulièrement marquant dans cet épisode du ventre mou de la saison 4, sinon quelques bons mots de la géniale Olenna Tyrell, qui s’impose comme l’un des personnages forts de la saison, et révèle à sa petite-fille Margaery que c’est elle qui a empoisonné Joffrey pour l’épargner d’un époux monstrueux. En dehors de ça, l’épisode donne son titre à l’épée en acier valyrien qu’offre Jaime à Brienne, scellant leur bel amitié (et plus si affinités ?), et l’on assiste aux mœurs dégénérés des mutins de la Garde de la Nuit, violant impunément les filles de Craster dans son ancien manoir, devenu leur bastion. Dépêche toi Jon Snow !
66/ Noires Ailes, Noires Nouvelles (S3E02)
Rien de particulièrement remarquable dans cet épisode de début de saison 3, sinon l’introduction de la Fraternité sans Bannière, menée par Béric Dondarrion et Thoros de Myr, dont Arya et Gendry croisent la route. A part ça, la relation douce-amère entre Brienne et Jaime, sur la route de Port-Réal, vit ses premiers remous. Catelyn, accompagnée de Robb, se rend à Vivesaigues pour les funérailles de son père tandis que Samwell se remet péniblement de sa rencontre traumatisante avec les Marcheurs blancs dans l’épisode précédent.
65/ La Demeure du noir et du blanc (S5E02)
Un épisode oubliable néanmoins marqué par l’arrivée d’Arya à Braavos, pour la première fois véritablement seule depuis sa fuite de Port-Réal au terme de la première saison, et l’élection de Jon Snow comme Lord Commandant de la Garde de la Nuit voyant le bâtard, longtemps rabroué par lord Alister mais renforcé par ses prouesses militaires lors de la défense de Castle Black, accéder à un poste à la hauteur de son héroïsme.
https://youtu.be/onCEm4aNdFQ
64/ Les Fils de la Harpie (S5E04)
Comme de nombreux épisodes de la saison 5, Les Fils de la Harpie passe un peu trop de temps à suivre l’influence grandissante de la secte du Grand-Moineau, des rues sinueuses de Port-Réal aux travées sombres du Donjon Rouge. En leur donnant plus de pouvoir, Cersei ignore qu’elle acte sa chute prochaine. On se délecte néanmoins, dans cet épisode un peu mollasson, de la guerre d’influence que se livrent Cersei et Margaery, la seconde marquant des points sur la première en faisant découvrir les plaisirs de la chair au jeune Roi Tommen.
63/ Un homme sans honneur (S2E07)
L’homme sans honneur qui donne son titre à cet épisode n’est autre que Theon Greyjoy, qui après avoir mené l’assaut sur Winterfell, son ancienne demeure, traque Bran et Rickon qui le considéraient comme un frère. Mais le véritable sel de cet épisode est la relation naissante entre Jon et Ygritte par-delà le Mur. Après avoir capturé la sauvageonne, Jon se montre troublé par les charmes de la jolie rousse, qui le rabroue lorsqu’elle découvre le vœu d’abstinence prononcé par les gardes de la Nuit. Un jeu de séduction contrarié, qui donnera naissance à la meilleure love story de la série. Dommage que cet épisode soit plombé par les scènes assommantes à Qarth, arc narratif le moins convaincant de la deuxième saison, où Daenerys, entourloupée par le Conseil des Treize, ne cesse de répéter : « Where are my dragons?« .
62/ Les contrées nocturnes (S2E02)
Comme souvent dans Game of Thrones, les débuts de saison ont pour objectif principal la mise en place d’intrigues qui prendront des proportions dramatiques à leur terme. Ce deuxième épisode de la deuxième saison n’échappe pas à ce procédé narratif, se contentant de dérouler les pistes lancées dans l’épisode inaugural. Au programme : l’arrivée moins héroïque qu’escomptée de Theon Greyjoy sur ses îles de Fer natales, la révélation du sort réservé aux fils du terrible Craster, les premières réformes de Tyrion en tant que Main du Roi, et les déconvenues de Daernerys dans les plaines arides d’Essos, de plus en plus isolée.
61/ Valar Dohaeris (S3E01)
Episode inaugural de la saison 3, Valar Dohaeris (« Tout Homme doit servir » en Valyrien) répond directement au titre du dernier épisode de la saison 2 (Valar Morghulis, « Tout Homme doit mourir« ). Et pour cause, l’épisode reprend là où la série nous avait quittés un an auparavant : Jon Snow, captif des Sauvageons, est amené devant Mance Rayder, Roi d’au-delà du Mur ; Tyrion, balafré suite à la bataille de la Néra attend une récompense qui ne viendra pas ; Littlefinger louvoie dangereusement autour de Sansa, et Daenerys se dirige vers la Baie des Serfs, bien décidée à recruter une armée.
60/ Les Guerres à venir (S5E01)
Si cet épisode inaugural de la saison 5 introduit le premier flashblack de la série, dans lequel la jeune Cersei rend visite à une sorcière qui lui prédit un avenir funeste, Les Guerres à venir n’est pas vraiment mémorable et se contente d’exposer un peu lourdement les principales intrigues de la saison à venir : l’exil dépressif de Tyrion à Pentos, qui noie son chagrin dans l’alcool, les tribulations politiques de Daenerys, qui doit faire face à une faction rebelle à Mereen, ou encore l’introduction de la secte du Grand Moineau à Port-Réal, l’un des arcs narratifs les plus assommants de la série.
59/ Tue l’enfant (S5E05)
Pas d’infanticide à déplorer, comme pourrait le laissait supposer le titre l’épisode, mais une image trouvée par Mestre Aemon pour signifier à Jon Snow qu’il doit pleinement assumer son statut de Lord Commandant en « tuant l’enfant en lui pour faire naître l’homme« . Un épisode par ailleurs marqué par une scène finale haletante dans laquelle Jorah Mormont et Tyrion, qui forment une équipée improbable, se font attaquer par des hommes de pierre lorsqu’ils traversent sur un bateau de fortune une immense cité en ruine. A part ça, l’infortunée Sansa, après avoir fait les frais de la monstruosité de Joffrey, découvre les mœurs interlopes de l’infâme Ramsay, toujours plus sadique. Un personnage tellement abominable qu’il en devient lassant.
https://youtu.be/hu6jzYWKhys
58/ Le Prince de Winterfell (S2E08)
Tout s’accélère dans cet épisode 8 de la deuxième saison. Stannis se met en route vers Port-Réal pour une bataille qui s’annonce épique, tandis que Jon est capturé par des sauvageons menés par Ygritte par-delà le Mur. Mais le fait marquant du Prince de Winterfell reste l’évasion d’Arya de Harrenhal avec l’aide de l’énigmatique Jaqen H’ghar, un assassin Sans-Visage qui deviendra son mentor, et scellera son destin pour les prochaines saisons. La scène dans laquelle il assassine les gardes d’Harrenhal demeure l’un des grands moments de la saison 2.
57/ Une danse avec les dragons (S5E09)
Alors que généralement les épisodes 9 sont les plus mémorables de chaque saison, ceux où interviennent morts traumatisantes ou batailles épiques, la surprise opérée par le huitième épisode de la saison 5 – et la formidable bataille de Durlieu, véritable climax spectaculaire de la saison – rend Une danse avec les dragons bien moins marquant que ses prédécesseurs. Demeurent quelques scènes mémorables, et notamment la bataille entre les Fils de la Harpie et Daenerys dans l’arène de Meereen, où l’on voit la Khaleessi chevauchait l’un de ses dragons, ou bien la mort de Shireen Baratheon, sacrifiée sur le bûcher par son père Stannis (conseillé par Mélissandre) actant définitivement l’infamie du personnage.
https://www.youtube.com/watch?v=WXD7s4m0Isw
56/ Le Jardin des os (S2E04)
Du quatrième épisode de la saison 4, on retiendra l’espoir trompeur. Alors que Robb Stark enchaîne les victoires sur le champs de batailles, Joffrey le sadique se venge sur Sansa, désespérément isolée à Port-Réal, n’était-ce le soutien discret de Tyrion. Mais l’alliance entre Stark et Baratheon que Catelyn tente à tout prix d’obtenir à Peyredragon en réconciliant Stannis et Renly pourrait être la clé de la victoire finale sur les Lannister. L’occasion de faire la connaissance de Brienne de Torth, une femme chevalier et combattante hors-pair, qui deviendrait bientôt la fidèle serviteur de Catelyn. Si l’espoir est permis pour les Stark, il en va autrement pour Arya, captive avec Gendry dans les ruines de Harrenhal, où la Montagne torture un à un les prisonniers.
55/ Lord Snow (S1E03)
Episode jalon de la première saison, Lord Snow nous introduit à la fois les rudes conditions de vie de la Garde de la Nuit, que Jon Snow a fraîchement rejoint, et les intrigues de cour vénéneuses de Port-Réal, nouvelle demeure de Ned, désormais Main du roi. Un grand écart qui nous fait prendre la mesure d’un royaume à deux visages, où, dans les territoires inhospitaliers du Nord, bagnards et volontaires de tout poil défendent un Mur dont on ignore ce qu’il protège véritablement, tandis que dans la fournaise de la capitale se jouent stratagèmes et manigances politiques au sein d’un conseil peuplé d’étranges énergumènes, de l’énigmatique eunuque Varys, au sibyllin Littlefinger, constamment entrain de cacher leur jeu.
https://youtu.be/7pa87Jo3uqA
54/ La Femme rouge (S6E01)
Premier épisode de la saison 6, La Femme rouge démarre en douceur. Si le spectateur, abreuvé pendant plus d’un an par tout un tas de rumeurs, attend surtout de savoir ce qu’il adviendra de Jon (sera t-il ressuscité?), il devra mettre son mal en patience. Au programme de La Femme rouge, une scène finale qui révèle la véritable nature de Mélissandre (elle est en fait une vieille femme fripée), la fuite de Sansa et Theon qui parviennent à se libérer de l’emprise du toxique Ramsay avec l’aide de Brienne, ou encore la capture de Daenerys par une horde de Dothrakis. A croire qu’il faut un quota de personnages captifs par épisode de Game of Thrones.
53/ Le Briseur de serments (S6E03)
Symptomatique des épisodes de Game of Thrones qui veulent en faire trop, Le Briseur de serments s’éparpille dans sa myriade d’intrigues, rendant le tout un peu indigeste. On retient néanmoins le semblant de paix trouvé entre Ser Davos et Mélissandre, qui mettent leur défiance mutuelle de côté suite à la résurrection de Jon, ou l’entraînement d’Arya à Braavos, qui s’accélère enfin après plusieurs épisodes statiques.
52/ La Route royale (S01E02)
Deuxième épisode de la série, La Route royale laisse habilement entrevoir les viles manigances qui caractériseront les Lannister, auxquelles s’oppose le sens de l’honneur un peu obtus des Stark. Une simple querelle d’enfants, opposant Arya et l’imbuvable prince Joffrey, prend des proportions insoupçonnées, contraignant Ned à donner la mort à l’un des loups de ses enfants, emblème tutélaire de sa maison. Un ver dans la pomme qui s’avérera programmatique, et qui entérine la défiance que se livrent les deux familles. Pendant ce temps, loin de Westeros, Daenerys se familiarise avec les coutumes barbares des Dothrakis, et prend des leçons lascives auprès d’une de ses caméristes afin de satisfaire sexuellement le sanguinaire Khal Drogo, et d’ainsi parvenir à le dompter.
51/ Ce qui est mort ne saurait mourir (S2E03)
Jusque là dans l’ombre des Stark, le personnage de Theon Greyjoy s’étoffe au début de la deuxième saison, et en particulier dans cet épisode dont le titre renvoie à la devise de la maison Greyjoy. Envoyé par Robb pour rallier les Fer-nés dans la guerre contre les Lannister, Theon n’est pas accueilli comme il l’espérait dans son île natale, où son père le renie, lui préférant comme héritière sa fille au caractère trempée (un comble pour une insulaire). Le début d’une longue descente aux enfers pour Theon, l’un des personnages à l’itinéraire le plus tragique de la série.
50/ Personne (S6E08)
Un épisode un peu bâtard (no offense Jon) qui a surtout pour ambition de préparer le terrain du suivant, qui constituera inévitablement le climax de la saison 6. On note toutefois une course-poursuite haletante dans les rues sinueuses de Braavos entre Arya et la mystérieuse fille qui avait tenté de l’assassiner dans l’épisode précédent. Personne marque d’ailleurs le départ d’Aya de Braavos, bien décidée à continuer son formidable périple entamé à la fin de la première saison.
49/ Le fantôme d’Harrenhal (S2E05)
Premier coup de théâtre d’une saison 2 jusqu’ici un brin timorée, Le fantôme d’Harrenhal redistribue entièrement les cartes en l’espace d’un assassinat glaçant. Jusqu’ici énigmatique, Mélissandre, la prêtresse rouge inféodée à Stannis Baratheon, dévoile en une scène mémorable les effets dévastateurs de sa magie occulte. Au fond d’une caverne, la magicienne accouche d’une ombre terrifiante, qui s’infiltrera dans la tente de Renly pour l’assassiner. En une poignée de scènes s’enclenche une mécanique infernale. Alors que Renly venait de consentir à apporter son soutien aux Stark, il est froidement assassiné par son frère, qui hérite de son armée. Un fratricide lourd de conséquence pour Catelyn, voyant son espoir d’alliance s’évaporer en une volute de fumée noire, mais aussi pour Brienne, accusée du meurtre de Renly et contrainte de fuir.
48/ Le Dragon et le Loup (S7E07)
Comme son titre l’indique, Le Dragon et le Loup est l’épisode du rapprochement entre Jon et Daenerys, dont le jeu de séduction discret finit par porter ses fruits. Lorsqu’ils couchent ensemble, les deux amants ignorent encore qu’ils sont liés par le sang, puisque Daenerys est en réalité la tante de Jon. C’est du propre. Autrement, cet épisode conclusif d’une saison 7 écourtée et inégale, voit disparaître Littlefinger, victime des manigances de Sansa et Arya, qui finit assassiné par cette dernière. La scène finale en forme de catastrophe annoncée montre le dragon zombie des Marcheurs blancs, créé à partir de la dépouille de Viserion, détruire le Mur de ses flammes bleutées, ouvrant la voie à une immense armée de morts-vivants.
47/ Le Livre de l’Etranger (S6E04)
Un épisode marqué par les retrouvailles entre Jon et Sansa, filmées en une scène bouleversante, qui nous fait prendre conscience du chemin parcouru et des épreuves traversées par les deux personnages, qui ne s’étaient pas vus depuis le début de la saison 1. Après les épreuves traumatisantes qu’il a enduré sous l’emprise de Ramsay, Theon revient à Pyk où il est froidement accueilli par sa sœur Yara, tandis que Daenerys parvient à se défaire de ses ravisseurs dothrakis dans une scène toute en badasserie. Une Khaleessi comme on l’aime.
46/ Peyredragon (S7E01)
Le premier épisode de la saison 7 s’ouvre sur l’empoisonnement de tout le clan Frey par Arya, qui avait pour l’occasion pris l’apparence du seigneur des tours jumelles, égorgé par la même Arya dans l’épisode précédent. De quoi réparer l’abominable trahison des Noces Pourpres. On retient aussi l’arrivée spectaculaire de Daenerys et son armée à Peyredragon, le bastion séculaire des Targaryen, actant la reconquête du Trône de Fer par la Mère des Dragons. Sinon, Sandor Clegane, longtemps l’un des antagonistes les plus glaçants de la série, continue sa mue et dévoile une humanité insoupçonnée lorsqu’il enterre un fermier et sa fille dont il avait autrefois croisé la route.
https://youtu.be/rFJxq8Awcyg
45/ Premier du nom (S4E05)
Un épisode marqué par la bataille entre la brigade de gardes de la Nuit menée par Jon et les mutins repliés au manoir de Craster, mais aussi les retrouvailles manquées entre le bâtard et son frère Bran, à quelques pas l’un de l’autre, empêchées pour cause de recherche impérieuse de Corneille à trois yeux. A part quoi on prend la mesure du machiavélisme de Littefinger, qu’on découvre être à l’origine de la mort de Jon Arryn (point d’origine de toutes les tensions géopolitiques en cours), et on assiste au couronnement du jeune Tommen, qui remplace son frère Joffrey sur le Trône de Fer après l’assassinat bienvenu de ce dernier. Un monarque qui s’annonce bien plus doux que son prédécesseur, mais qui ne devrait pas faire d’ombre au terrible Tywin, véritable leader des Sept Royaumes.
44/ Les Cloches (S08E05)
L’avant-dernier épisode de Game of Thrones est particulièrement frustrant. Si la bataille de Port-Réal charrie son lot de visions apocalyptiques ébouriffantes, elle souffre d’une écriture un peu simpliste, voyant Daenerys, longtemps présentée comme une reine juste et émancipatrice, soucieuse de son peuple, sombrer dans une folie destructrice propre à la dynastie Targaryen. Pèse sur cet épisode amer un déterminisme familial plombant, où de nombreux personnages, dont on a pourtant longuement suivi l’émancipation, sont rattrapés par un fatalisme un peu facile. C’est évidemment le cas de Daenerys, qui vire Mad Queen et détruit Port-Réal alors qu’elle aurait pu s’emparer du Donjon Rouge pacifiquement, mais aussi de Cersei et Jaime, dont la mort un peu abrupte nous prend de court. On retient néanmoins de cet épisode cauchemardesque la représentation du peuple, jusque là grand absent de la série, qui nous fait prendre la mesure du pétage de câble de Daenerys.
https://youtu.be/flXrq9OJfOg
43/ Frappe d’estoc (S01E08)
Antépénultième épisode de la première saison, Frappe d’estoc plonge définitivement la série dans le désespoir. Après avoir jeté Ned au cachot pour une supposée trahison, en vérité construite de toute pièce, Cersei ordonne l’assassinat de l’ensemble du clan Stark à Port-Réal. Robb Stark convoque ses bannerets pour aller affronter les Lannister, et libérer son infortuné paternel. La guerre entre le Loup et le Lion, qu’on voyait venir dés le début, se met en place. Promesse d’un final haletant, cet épisode est surtout celui de la fuite d’Arya, qui échappe aux hommes de main de la reine, et entame un long périple dont on connaît désormais l’incroyable résolution.
42/ L’Ours et la Belle (S3E07)
L’Ours et la Belle, c’est d’abord une comptine que chantent les hommes de lord Bolton sur la route d’Harrenhal. Mais la chansonnette guillerette trouvera une toute autre incarnation dans la fin de l’épisode lorsque Brienne se retrouvera jetée dans une fosse par les hommes de Bolton, faisant face à un ours avec seulement un glaive en bois pour se défendre. C’est Jaime, alors en route pour Port-Réal, qui fera demi-tour pour aller sauver son ancienne geôlière dans une très belle scène qui acte définitivement sa nouvelle dimension de good guy. On note aussi dans cet épisode un dialogue toute en tension entre Joffrey et son grand-père Tywin, ce dernier s’imposant comme le véritable leader des Sept Royaumes.
41/ Winterfell (S8E01)
Le premier épisode de l’ultime saison de Game of Thrones est construit en forme de miroir au premier épisode de la première saison. Ce n’est plus la caravane royale de Robert, mort depuis bien longtemps, qui arrive en grande pompe à Winterfell mais celle de Daenerys, Reine légitime des Sept Royaumes. A l’instar du pilote, on retrouve Arya, qui a bien grandi, assister à l’arrivée du cortège royal dans la capitale du Nord. Retentissent même les notes solennelles du thème des Baratheon, évocation du premier épisode de la série, qui occasionnent quelques frissons nostalgiques. On pense aussi à la fin de l’épisode, qui se clôture sur l’échange de regards entre Jaime et Bran, comme le pilote se clôturait sur la chute du jeune Stark, poussé dans le vide par l’héritier des Lannister. A part ça, cet épisode inaugure le resserrement de l’intrigue qui caractérise la dernière saison : après plus de 60 épisodes d’une série polyphonique aux intrigues dispersées, nous faisant voyager d’un coin à l’autre des continents de Westeros et d’Essos, Game of Thrones voit son action se réduire à deux lieux principaux, Winterfell et Port-Réal, en témoigne le générique de la saison 7 retouché pour l’occasion.
40/ L’Homme brisé (S6E07)
On découvre dans cet épisode que Sandor Clegane est toujours en vie après son duel contre Brienne lors de la saison précédente. Le Limier a entamé une nouvelle vie, plus apaisée, loin dans le Conflans où il aide un groupe de paysan mené par un septon repenti charismatique (joué par l’excellent Ian McShane). Dans le Nord, une grande bataille se prépare, et Jon, accompagné de Davos, convainc la jeune Lady Mormont, qui règne sur l’Île-aux-Ours, de s’allier à son armée. Un épisode pivot marqué par de très bons dialogues, et notamment en la personne de Lady Mormont, dont l’apparence trompeuse de petite fille modèle dissimule une badasserie insoupçonnée.
39/ La Justice de la Reine (S7E03)
Un épisode marqué par la rencontre tant attendue entre Daenerys et Jon Snow, mais aussi le grand retour de Bran à Winterfell après son périple prophétique au-delà du Mur. Mais ce qu’on retient principalement, c’est la mort d’Olenna Tyrell, qui, au terme du siège de Hautjardin par l’armée de Jaime, avale du poison et, dans une scène mythique, révèle à l’héritier des Lannister qu’elle est à l’origine de l’assassinat de Joffrey : « tell Cersei I want her to know it was me« . Une dernière saillie à la hauteur de son personnage, l’un des plus fascinants de la série, incarnée par la formidable Diana Rigg.
38/ Une couronne dorée (S01E06)
Première mort mémorable de la série, l’agonie de Vyseris, qui meurt brûlé au dernier degré, une « couronne » de métal fondu sur le crâne, a ceci de programmatique qu’elle acte la montée en puissance de Daenerys, dernière héritière de la lignée Targaryen, et Khaleessi adoubée par les Dothrakis. Aux Eryé, on fait la connaissance de Bronn, mercenaire opportuniste et combattant hors-pair, qui parvient au terme d’un duel à l’épée mythique, à libérer Tyrion de ses geôliers. Le sixième épisode de la première saison est aussi celui de la révélation tant attendue, où Ned découvre suite à ses investigations que le prince Joffrey pourrait ne pas être le fils du roi Robert, mais le fruit de la relation incestueuse entre Cersei et Jaime. L’étau se resserre, mais pour qui ?
37/ Mhysa (S3E10)
Episode conclusif de la troisième saison après le traumatisme des « Noces Pourpres », et les morts de Robb et Catelyn, Mhysa ne nous apportera aucun réconfort, sinon celui de voir Joffrey rabroué par son grand-père Tywin lorsqu’il fanfaronne au Conseil de Roi. A part ça, cet épisode en forme de lien conclue certaines intrigues de la saison 3, pour dégager l’horizon de la quatrième à venir. Jon Snow échappe de peu à la mort lorsque Ygritte, dans une scène déchirante, lui assène trois flèches, tandis que Sam croise la route de Bran, chacun traversant le Mur dans un sens contraire. La nouvelle de l’arrivée prochaine des Marcheurs blancs au Sud du Mur arrive à Peyredragon, et pousse Stannis, conseillé par Mélissandre, à se mettre en marche vers le Nord, et par là même d’épargner Ser Davos. Enfin, Daenerys, après avoir libéré une nouvelle Cité d’Essos du joug de ses oppresseurs, a le droit à un formidable bain de foule, filmé en un money shot aérien pour le moins galvanisant.
36/ Au-delà du Mur (S7E06)
A la fois grotesque et jubilatoire, Au-delà du Mur synthétise bien les problèmes d’écriture inhérents à la saison 7, précipitée dans son écriture mais ébouriffante dans le spectacle pyrotechnique qu’elle propose. Si l’on se délecte de l’équipée sauvage que forment Jon, Jorah Mormont, Gendry, Tormund, Sandor Clegane, Beric Dondarrion et Thoros de Myr, sorte d’agence tous risques de Westeros envoyée au-delà du Mur en mission commando, difficile de ne pas lever un sourcil quant à l’objectif un peu stupide de leur mission : capturer un Marcheur blanc pour prouver leur existence à Cersei. Si la scène d’affrontement avec les morts-vivants tient toutes ses promesses en terme de spectacle, s’y perd la rugosité quasi-naturaliste des batailles des saisons précédentes, et en particulier l’indétrônable Bataille des Bâtards. L’arrivée en forme de deus ex machina de Daenerys et ses dragons pour sauver Jon et ses compagnons d’une mauvaise passe y ajoute un peu plus d’invraisemblance. On ne boude néanmoins pas son plaisir, il faut le reconnaître.
35/ L’Ascension (S3E06)
Si l’ascension du Mur par Jon et ses compagnons de route sauvageons souffre d’effets numériques un peu trop visibles, la scène reste malgré tout haletante, et gratifie le spectateur d’un très beau baiser entre Jon et Ygritte au sommet du Mur, épuisés par leur escalade éprouvante. C’est aussi dans L’Ascension que Arya croise pour la première fois la route de Mélissandre, qui lui prédit qu’elle éteindra plusieurs yeux : « des yeux bruns, des yeux bleus, et des yeux verts« . Une prophétie dont on connaît désormais la résolution.
34/ Le Grand Moineau (S5E03)
Après deux premiers épisodes un peu barbants, la saison 5 sort de sa léthargie avec Le Grand Moineau, dans lequel s’installent plusieurs intrigues essentielles. On suit l’arrivée d’Arya à la Demeure du noir et du blanc, le bastion de l’ordre Sans-Visage, où la jeune Stark apprend qu’elle devra se débarrasser de son identité pour pleinement embrasser sa vocation d’assassine. La scène où elle cache Aiguille, son épée qui l’accompagne depuis la première saison, plutôt que de la jeter à la mer comme ordonné par Jaqen synthétise bien la trajectoire du personnage, prête à tout pour devenir une combattante hors pair et venger sa famille, sinon à renoncer aux dernières reliques de sa sa vie passée, et donc à ses racines. A part ça, Jon doit faire face à ses nouvelles responsabilités de Lord Commandant de la Garde de la Nuit et exécute un frère insurrectionnel, Cersei permet au Grand Moineau de faire grandir l’influence de sa secte fanatique, et Jorah Mormont capture Tyrion dans les rues de Volantis.
33/ Le Nord se souvient (S2E01)
Après une pause d’un an, Game of Thrones revient pour un second round. Le premier épisode de la saison 2 n’est pas forcément le plus mémorable, mais parvient à balayer toutes les intrigues laissées en suspens à la fin de la première saison. Alors que Robb Stark, fraîchement proclamé Roi du Nord, apparaît plus déterminé que jamais à venger la mort de son père, on fait la connaissance de l’austère Stannis Baratheon, héritier légitime du trône entièrement dévoué à une étrange prêtresse d’une obscure religion. Au Nord du Mur, Jon et ses compagnons sont hébergés dans la ferme de l’abominable Craster, tandis qu’à Essos, Daenerys, désormais Mère des Dragons, entame un long périple dans le désert à la tête d’un Khalassar réduit.
32/ Infimes, Bâtards et Choses brisées (S01E04)
Episode en forme de courroie narrative, Infimes, Bâtards et Choses brisées déroule les différentes intrigues introduites dans les épisodes précédents. Daenerys continue d’affirmer son statut de Khalessi tandis que Ned Stark commence à avoir des doutes quant aux circonstances de la mort de son prédécesseur, qui lui apparaissent de plus en plus nébuleuses. On fait aussi la connaissance de Samwell Tarly, nouveau membre de la Garde de la Nuit, loin d’avoir l’âme d’un combattant, que Jon, fidèle à son sens de l’honneur, prendra inévitablement sous son aile. Le début d’une belle bromance. A noter la très belle scène finale, dans laquelle Catelyn croise dans une auberge Tyrion, qu’elle croit responsable de la tentative d’assassinat de son fils, et convoque ses bannerets dans un speech galvanisant comme seule Game of Thrones en a le secret.
https://youtu.be/tzEEsmauUsw
31/ Valar Morghulis (S2E10)
Dernier épisode de la saison 2, Valar Morghulis, dont le titre renvoie au proverbe valyrien « Tout Homme doit mourir« , conclue comme il se doit une saison un peu lente au démarrage, mais incroyable dans sa résolution. Après la formidable bataille de la Néra, Port-Réal célèbre la déroute de Stannis, même si Joffrey oublie sciemment de remercier son oncle Tyrion, en vie mais défiguré, grand artisan de la victoire. Stannis digère mal la défaite et en veut à Mélissandre et ses visions faussées tandis qu’à Qarth, Daenerys récupère enfin ses dragons au terme d’une scène toute en flamme. Jon, toujours captif des sauvageons tue Qhorin Mimain, son frère de la Garde de la Nuit, et s’apprête à rencontrer Mance Rayder, roi par-delà le Mur. Arya découvre que Jaqen est un Sans-Visage et voit dans cette organisation occulte de Braavos une potentielle vocation. Un épisode conclusif plutôt réussi, qui appelle une saison trois potentiellement décisive.
30/ Le Loup et le Lion (S01E05)
Après plusieurs épisodes d’une guerre larvée entre Jaime et Ned, Le Loup et le Lion nous montre les deux hommes se livrer un duel à l’épée en plein cœur de Port-Réal. Comme souvent dans Game of Thrones, la scène est visuellement réussie. En dehors de cet affrontement sauvage en forme de climax, on suit les festivités barbares du tournoi donné en l’honneur de la Main du Roi. Un épisode riche en action puisque le pacifiste Tyrion, captif de de Catelyn Stark, tue un homme pour la première fois lors d’une attaque de brigands sur la route des Eyrié, où l’attend un jugement capital.
https://youtu.be/uwmNxhFvkSE
29/ L’Oiseau moqueur (S4E07)
Après avoir demandé un « trial by combat » au terme de son procès pour régicide, Tyrion recherche désespérément un duelliste pour affronter la Montagne, champion de Cersei. C’est finalement Oberyn qui accepte, au terme dialogue poignant entre les deux hommes, afin de venger sa sœur, morte des mains de la Montagne. Pour son avant dernière apparition dans la série (on connaît malheureusement la résolution du duel), le prince hédoniste de Dorne montre une nouvelle facette de sa personnalité, faisant preuve d’une humanité insoupçonnée à l’égard de Tyrion, non sans son sens de la formule bien sentie qui le caractérise. On le regrettera longtemps.
28/ La Longue Nuit (S8E03)
Curieuse impression que nous laisse cet épisode décisif de l’ultime saison, celui de la plus grande bataille jamais filmée dans Game of Thrones. La confrontation paroxystique entre les vivants et les morts, attendue depuis de nombreuses saisons, tient toutes ses promesses au niveau visuel. Ouvragée par Miguel Sapochnik, l’un des réalisateurs les plus talentueux de la sérié, La Longue Nuit est proprement ébouriffante : pendant 1h20 on suit la progression cauchemardesque des Marcheurs blancs sur Winterfell, où sont réunis tous les héros de la série, dans un déluge de feu et de glace, renvoyant plus que jamais au titre original de la saga littéraire de George R.R. Martin, A Song of Ice and Fire. De la charge désespérée des Dothrakis à la défense héroïque des murailles de la cité en passant par une séquence de cache-cache horrifique dans la bibliothèque de Winterfell, toute la construction de l’épisode est haletante et bénéficie d’une mise en scène et d’une photo virtuoses. Mais son ultime séquence, dans laquelle Arya parvient à tuer le Night King d’un coup de poignard héroïque, vient plomber un épisode qui aurait pu être magistral. Si on est content pour la jeune Stark, qui s’impose comme le personnage le plus badass de la série, c’est toute la mythologie de Game of Thrones qui en pâtit. Après 8 saisons à nous inoculer la menace que représentent les Marcheurs blancs, un épisode suffit à les voir disparaître. Une résolution symptomatique de la volonté des deux showrunners à mettre un terme, plus rapide que prévu, à une série devenue vampirisante. Et c’est bien dommage.
https://youtu.be/xKjiOKTY_5E
27/ Née du Typhon (S7E02)
Le basculement de Game of Thrones vers le spectaculaire, déjà entrevue dans les saisons précédentes, prend une nouvelle dimension à partir de la saison 7, qui a vu son budget décupler. Si elle charrie son lot d’incohérences et de facilités d’écriture (on a beaucoup reprocher à cette saison ses voyages instantanés d’un coin à l’autre de Westeros), cette spectacularisation occasionne aussi quelques séquences virtuoses, en témoigne l’impressionnante bataille navale opposant la flotte de Yara à celle de son oncle Euron (un antagoniste au demeurant assez tiède). On retient aussi de cet épisode la belle scène d’amour (et de cunnilingus) entre Misandrei et Ver Gris, ou la rencontre entre Daenerys et Olenna Tyrell, deux des (nombreuses) femmes fortes de la série.
26/ Les Immaculés (S3E03)
Après deux épisodes un peu mous, quoique toujours intéressants, la saison 3 nous offre son premier vertige lors de son troisième épisode. Capturé avec Brienne par des hommes de Lord Bolton sur la route de Port-Réal, Jaime, longtemps perçu comme un régicide imbuvable et orgueilleux, commence à évoluer aux yeux du spectateur lorsqu’il parvient à employer son éloquence pour empêcher ses geôliers de violer sa compagnon de route. Il attirera même sa pitié lorsque, au terme de l’épisode, il se fait trancher la main par Locke, le lieutenant patibulaire de Bolton, dans une scène qui prend aux tripes. Combattant hors-pair, Jaime devra dés lors se contenter de sa mauvaise main pour jouer de son épée, et deviendra paradoxalement beaucoup plus sympathique. Une mue pour le personnage, qui s’affirmera en plus en plus en good guy. Un décalage du regard, et une perception nouvelle d’un personnage autrefois honni de tous, comme seule Game of Thrones en a le secret.
25/ De feu et de sang (S01E10)
Après le traumatisant Baelor (S1E09), dans lequel on assistait impuissant à l’exécution de Ned Stark, De feu et de sang conclue magistralement une première saison ayant posé les fondations de la série, tout en ouvrant de nouvelles pistes narratives pour la suite. Anéanti par la mort de son père, Robb Stark apparaît plus déterminé que jamais à détruire les Lannister, et est proclamé Roi du Nord par ses bannerets dans une scène mémorable. Jon et ses frères de la Garde de la Nuit entament un périple au Nord du Mur, pour aller prendre des nouvelles des Marcheurs blancs. Tandis que Daenerys, abandonnée par une large partie de son Khalassar suite à la mort de Khal Drogo, devient la Mère des Dragons après une scène apothéotique dans laquelle elle survit à son proche bûcher, et donne naissance à trois petits dragons.
24/ Deux épées (S4E01)
Souvent périlleux, les épisodes ouvrant une nouvelle saison de Game of Thrones ont parfois tendance à s’éparpiller à trop vouloir balayer l’ensemble des intrigues laissées en suspens un an auparavant. Si le premier épisode de la saison 4 n’échappe pas à cet éparpillement, il demeure l’une des ouvertures de saison les plus convaincantes. C’est que Deux épées prend son temps, et notamment dans sa première partie se déroulant à Port-Réal où se prépare un fastueux mariage royal, et où l’on fait la connaissance d’Oberyn Martell, un prince hédoniste venu de Dorne avec son amante pour assister à la cérémonie. A part ça, on prend des nouvelles de Daenerys, sur le point de libérer la Cité de Mereen, et de Jon Snow qui tente d’alerter le Lord Commandant de la Garde de la Nuit du péril qui les guette, avec l’attaque imminente d’une immense armée de sauvageons unis sous une même bannière. L’épisode se conclue sur les pérégrinations provinciales du Limier et d’Arya, qui forment un duo de choc lorsqu’il s’agit de nettoyer une auberge de campagne d’une poignée de soldats vicelards.
23/ La Maison (S6E02)
Après avoir terrorisé les fans au terme d’un épisode glaçant, conclusif de la saison 5, voyant des insurgés de la Garde de la Nuit assassiner leur Lord Commandant, et abreuvé la machine à théories quant au sort réservé à Jon après sa mort, La Maison vient enfin apporter une réponse à la question que se posaient des millions de fans en PLS. Jon sera bien ressuscité. Si elle était (plus ou moins) attendue, la scène de sa résurrection tient toutes ses promesses, et déjoue d’abord cruellement les espoirs du spectateur, nous faisant croire que le rituel de Mélissandre échoue. Alors que toute l’assistance est désespérée, et le public avec elle, Jon ouvre brusquement les yeux, et reprend son souffle. Ouf ! Un coup de théâtre scénaristique vieux comme les coups de théâtre, mais qui fait mouche dans le cadre toujours imprévisible d’un épisode de Game of Thrones.
https://youtu.be/6cyc6aGpk90
22/ Baisée par le feu (S3E05)
S’il se passe beaucoup de choses durant cet épisode – l’introduction de Ver Gris, le duel entre le Limier et Béric Dondarrion dans la grotte de la Fraternité sans Bannière, l’exécution de lord Karstark par Robb – on retiendra surtout la scène de la caverne (aucune allégorie là-dedans) entre Jon et Ygritte. En rompant son vœu d’abstinence, et succombant au charme de la sauvageonne, Jon se retrouve en prise avec ses sentiments, lui qui joue un double jeu depuis sa capture par les sauvageons. Une scène d’amour qui induit une résolution forcément shakespearienne, entre deux amants appartenant à des clans ennemis. « You know nothing Jon Snow« .
https://youtu.be/1ZJTuep3w5g
21/ Les Puînés (S3E08)
Ce n’est pas nécessairement dans les morts impromptue et les trahisons à rebonds que Game of Thrones parvient à nous retourner les entrailles. Pour preuve, l’épisode 8 de la saison 3, dans lequel Tyrion et Sansa se marient, est parfois insupportable à regarder. En cause, les moqueries à répétition de Joffrey, qui se délecte de la situation embarrassante qu’occasionne l’union de son ancienne promise et de son oncle de petite taille. D’un cynisme ravageur, les scènes de la cérémonie sont parfois insoutenables, et trouvent leur incarnation paroxystique dans un éclat de rage de Tyrion, particulièrement aviné, qui défit son neveu un couteau à la main, avant que Tywin ne vienne placidement mettre fin aux hostilités. Un épisode par ailleurs marqué par l’héroïsme insoupçonné de Sam, qui parvient à tuer un Marcheur blanc pour protéger Gilly et son nourrisson dans une très belle scène finale.
20/ Voici que son tour de garde est fini (S3E04)
Episode important dans la trajectoire de Daenerys, l’épisode 4 de la troisième saison acte la montée en puissance de la Khaleessi, et scelle son titre de « Briseuse de chaînes ». A Astapor pour acheter une armée d’Immaculés, Daenerys fait d’abord croire à l’esclavagiste avec qui elle commerce qu’elle achètera les 8000 hommes en échange d’un de ses dragons, pour finalement le faire rôtir par l’un d’eux après un « dracarys » mythique. Un scène mémorable, à l’imagerie résolument badass, où l’on voit la Mère des Dragons au premier plan, le regard déterminé, tandis que derrière elle les flammes consument Astapor. En libérant les esclaves de leurs maîtres, et en gagnant l’allégeance des Immaculés, la Khaleessi se retrouve à la tête d’une puissante armée, résolue à aller libérer les cités d’Essos de leurs maîtres esclavagistes. Pendant ce temps, loin dans le Nord de Westeros, une mutinerie éclate entre les survivants de la Garde de la Nuit partis en expédition par-delà le Mur, voyant le Lord Commandant Mormont se faire assassiner par ses hommes. « And now his watch is ended« .
19/ Les Anciens et les Nouveaux Dieux (S2E06)
L’un des principaux atouts de la deuxième saison de Game of Thrones est de développer le personnage de Tyrion. Jusqu’ici perçu comme un joyeux trublion, amateur de vins et de femmes, le fils rejeté de la famille Lannister prend de l’ampleur en tant que Main du Roi. Le sixième épisode de la seconde saison nous gratifie de l’un de ses plus beaux gestes : la formidable gifle qu’il assène au Roi Joffrey pour le punir de son comportement tout sauf royal. Jouissif. Tyrion devient dés lors l’un des personnages les plus attachants de la série ; et si l’on ne se lasse pas de ses saillies tordantes, c’est bien son humanité, et sa grande intelligence, qui le hissent haut dans le cœur des fans. Et si c’était lui, le véritable héros de Game of Thrones ?
https://youtu.be/IzukIA7qU9Y
18/ Gagner ou mourir (S01E07)
Tout s’accélère dans cet épisode jalon de la première saison. Revenu d’une chasse au sanglier funeste, Robert agonise et se dirige vers une mort inéluctable, ce qui n’arrange pas les affaires de Ned, qui découvre la relation incestueuse de Cersei et Jaime, remettant en cause la légitimité de Joffrey comme héritier. Au Mur, Jon prononce ses vœux de Garde de la Nuit, tandis que la menace des Marcheurs blancs se fait de plus en plus prégnante. A Vaes Dothrak, Jorah Mormont déjoue la tentative d’assassinat visant Daenerys orchestré par le Conseil. Un épisode qui résume bien les mécaniques narratives de la série, entre destins inéluctables et coups du sort improbables, et nous gratifie de l’une des répliques les plus mémorables de la série, lancée comme une flèche sur Ned par la venimeuse Cersei : « when you play the game of thrones, you win, or you die« . Une sentence qui résonne amèrement dans la dernière scène de l’épisode (glaçante), quand Ned, trahi par Littlefinger, ne parvient pas à faire valoir ses droits (légitimes) de protecteur du royaume, et se retrouve jeté au cachot par les sbires de la reine. Le début de la fin.
17/ Les Butins de guerre (S7E04)
Certainement le meilleur épisode d’une saison 7 inégale, faisant les frais de l’accélération poussive de toutes les intrigues, Les Butins de guerre nous fait vivre les retrouvailles poignantes entre Sansa et Arya. Difficile de ne pas être submergé par l’émotion à voir ces deux sœurs, autrefois un brin rivales, se retrouver après des années d’errance et d’épreuves en tout genre. Une scène bercée de mélancolie, sublimée par la musique lancinante et solennelle du thème des Stark. Mais ce quatrième épisode de la saison 4 est aussi le théâtre d’une bataille spectaculaire opposant les Dothrakis à l’armée de Jaime. L’arrivée de Deanerys et de ses dragons scelle inévitablement l’issue de l’affrontement, et occasionne une séquence haletante où Jaime est à deux doigts de se faire rôtir par l’un des sauriens ailés.
16/ La Montagne et la Vipère (S4E08)
Episode à ajouter à longue liste des traumatismes provoqués par Game of Thrones, La Montagne et la Vipère est un terrible ascenseur émotionnel. Alors qu’il est bien parti pour son gagner duel contre la Montagne dans le cadre du « trial by combat » censé sceller le destin de Tyrion, Oberyn, qui pratique un art martial virevoltant face à son adversaire amidonné dans son armure en acier, se laisse aller à la fanfaronnade, voulant venger comme il se doit la mort de sœur. Résultat : un terrible retournement de situation dans lequel la Montagne, façon remake sanglant du Lièvre et la Tortue, reprend contre toute attente le dessus et écrase le crâne de son adversaire à la force de ses pouces. Une image en soit traumatisante, qui a en plus pour conséquence de condamner Tyrion à la mort. Game of Thrones a encore frappé. Passé ce trauma, l’épisode est parfaitement écrit, en témoigne le formidable monologue de Tyrion sur l’absurdité d’un monde régi par la violence, où il fait référence à l’un de ses cousins simple d’esprit, qui s’amusait à torturer des scarabées.
https://youtu.be/PBIyOYbzvxs
15/ La Miséricorde de la Mère (S5E10)
Si l’épisode se conclue par la « mort » traumatisante de Jon Snow, lâchement poignardé dans le dos par ses frères de la Garde de la Nuit, c’est bien la marche de la honte de Cersei qui rend La Miséricorde de la Mère mémorable. Dans une séquence longue jusqu’au malaise, la Reine dévoyée traverse dénudée les rues de Port-Réal, recevant les projectiles d’une foule rageuse. Une humiliation insoutenable, qui nous fait prendre en pitié la cruelle et implacable Cersei . La mise en scène de la séquence, enchaînant des plans sur le corps de Cersei, qui tente de rester digne même dans l’avanie, et vues subjectives, nous montrant le point de vue de la Reine sur un peuple qui la conspue, est particulièrement efficace et fait de cet épisode l’un des plus aventureux de la série sur le plan formel et narratif.
14/ La Porte (S6E05)
A jamais gravé dans les mémoires, le sacrifice héroïque de Hodor est en fait celui de toute une vie passée, figé dans un moment qu’il n’avait pas encore vécu. Dans une séquence finale bouleversante, à cheval entre deux époques, on découvre l’origin story à rebours de ce gros nounours indolent et simple d’esprit, dont les « Hodor ! » ponctuant chacune de ses interventions, longtemps utilisés comme un gimmick rigolard, livrent leur véritable nature tragique. Une scène mémorable, qui parvient astucieusement à jongler entre deux époques à travers les visions de Bran, et offre au personnage d’Hodor un baroud d’honneur déchirant. Comme souvent dans Game of Thrones, les véritables héros sont ceux que l’on soupçonne le moins, infirmes, lutins, bâtards ou simples d’esprit : ici un simple garçon d’écurie, dont le sacrifice final, et la phrase que Meera lui répète en boucle alors qu’ils sont poursuivis par des Marcheurs blancs – « hold the door ! » – marqueront son existence toute entière, jusqu’à lui donner son nom. Un épisode résolument crucial, où l’on découvre aussi l’origine des Marcheurs blancs, créés à l’aube de l’humanité par les Enfants de la Forêt pour se défendre des Premiers Hommes. Une manière détournée de nous dire que ce sont bien les hommes, qui en asujetissant la nature à leur volonté, ont donné naissance au plus grand péril qui les guette.
https://youtu.be/Poy6h2zJCJ0
13/ Un Chevalier des Sept Couronnes (S8E02)
Alors que l’ultime saison de Game of Thrones, réduite à six épisodes, nous promettait son lot de batailles épiques (ça viendra), Un Chevalier des Sept Couronnes est un superbe pied de nez, déjouant les attentes pour s’offrir un épisode en forme de longue stase, dont le climax est une chanson au coin du feu. En concentrant son action à Winterfell où se prépare la bataille la plus décisive de la série, celle qui décidera du sort de l’humanité, ce deuxième épisode de l’ultime saison prend son temps et mise toute sa dramaturgie sur les relations entre les principaux personnages de la série, pour la première fois réunis au même endroit. Véritable déclaration d’amour aux personnages qui nous ont accompagné pendant près de dix ans, Un Chevalier des Sept Couronnes touche juste, et occasionne son lot de moments poignants : l’adoubement de Brienne par Jaime, les retrouvailles entre Sansa et Theon, la séquence très pro-sexe dans laquelle Arya couche avec Gendry ou bien encore le verre partagé par de nombreux héros au coin de l’âtre. Game of Thrones nous rappelle dans ce très bel épisode, presque conceptuel dans son écriture, qu’elle est avant tout une grande série de personnages.
12/ Les Enfants (S4E10)
Très belle conclusion à la saison 4, Les Enfants marque un tournant dans la trajectoire de plusieurs personnages clés de la série, et en premier lieu celle de Tyrion, qui, lors de son évasion des cachots de Port-Réal pour échapper à son exécution, tue son ancienne amante Shae, puis son père Tywin dans une scène parricide bouleversante qui manquait encore à la série. Une nouvelle étape pour le personnage, qui passe définitivement chez l’ennemi, et trouvera en Essos de nouvelles raisons de se battre. De son côté, Daenerys se voit contrainte d’enfermer ses dragons pour protéger son peuple, tandis que les routes de Brienne et Aya se croisent, occasionnant un combat anthologique entre la chevalière et le Limier. Défait et agonisant, Clegane est laissé pour mort par Arya, qui entame un périple en solitaire pour Braavos, bien décidée à rejoindre l’ordre des Sans-Visage. Parfaitement architecturé, cet ultime épisode conclue une saison 4 éprouvante pour les nerfs mais solidement construite, qui accélère les intrigues en cours et promet des bouleversements imminents.
11/ Les Lois des dieux et des hommes (S4E06)
Si l’on regrette que cet épisode captivant n’ait pas pleinement assumé sa teneur conceptuelle en osant adopter le format d’un « bottle episode » (entièrement centré sur une intrigue et se déroulant en un lieu unique), force est de constater que le procès de Tyrion, qui couvre la moitié de l’épisode, est l’un des plus grands moments de toute la série. Accusé de régicide, le fils rejeté des Lannister encaisse d’abord toutes les allégations à charge des témoins allant à la barre, pour la plupart manipulés ou achetés par Cersei, essuyant les moqueries et l’effarement contrefait d’une audience lui étant unilatéralement farouche. Mais lorsque Shae, son ancienne servante et amante, qu’il aimait d’un amour véritable, témoigne contre lui, détournant des mots qu’il a réellement prononcés pour les retourner contre lui, c’en est trop. L’épisode se conclut alors sur un monologue rageur de Tyrion, qui fait exploser sa colère, expliquant que s’il est coupable de quelque chose, c’est d’être un nain. Formidable séquence, qui permet à l’excellent Peter Dinklage de montrer l’étendue de ses talents, ce monologue prend au tripe autant qu’il sonne juste, et condense toutes les injustices essuyées par Tyrion au cours des saisons précédentes. Comme souvent dans Game of Thrones la puissance des mots frappe plus fort que n’importe quelle décapitation brutale.
https://youtu.be/e4Uq8O5ZhUA
10/ Le Trône de Fer (S8E06)
« Rien au monde n’est plus puissant qu’une bonne histoire« . C’est par ces mots que Tyrion convainc les dirigeants de Westeros d’élire Bran Stark comme Roi des Sept Couronnes. Est-ce que Game of Thrones aura été jusqu’au bout une bonne histoire ? Difficile d’apporter une réponse définitive à cette question qui en appelle d’autres, mais force est de constater que la série réussit sa sortie au terme d’une ultime saison entre deux eaux. Le Trône de Fer n’est plus, mais Westeros a un nouveau leader : un infirme désinteressé du pouvoir, soit l’antithèse des monarques qui se sont succédés durant huit saisons sur ce siège métallique constitué de mille épées (c’est du moins ce que raconte l’histoire), objet de toutes les convoitises, anéanti par la flamme d’un dragon endeuillé. Si l’on regrette le trépas de Daenerys, qui meurt poignardée par Jon après avoir été Reine l’espace d’un instant (tout ça pour ça ?), l’ultime épisode de Game of Thrones nous adresse un bel au revoir, curieusement optimiste au sein d’une série qui l’a rarement été. Bran devient donc le premier Roi élu (par les puissants de ce monde, restons sérieux) de Westeros tandis que Sansa est proclamée Reine du Royaume indépendant du Nord, une belle revanche pour les Stark, tant malmenés par la série. Arya s’improvise exploratrice et part à la découverte d’une potentielle Amérique, et Jon retourne à la case départ, rejoignant la Garde de la Nuit, pour finalement partir vivre au-delà du Mur aux côtés de ceux qui ne sont plus vraiments des sauvageons. Tyrion réépingle sa broche de Main du Roi et siège au Conseil auprès de Ser Davos, Sam, Bronn ou encore Brienne. De quoi renouer avec les racines de soap opera de la série, ce que Game of Thrones a au fond toujours été. Dans un très beau montage alterné final, on suit les nouvelles trajectoires de ces héros qu’on a aimé, et on accuse forcément le coup. Alors que la huitième et dernière saison nous était souvent apparue frustrante, Le Trône de Fer n’est pas dénué de problèmes ni même de non-sens, mais réussit le plus important : nous émouvoir de la fin d’une série qui aura bouleversé l’histoire de la télévision. Game of Thrones est mort, vive Game of Thrones !
9/ L’Hiver vient (S01E01)
Episode inaugural de Game of Thrones, L’Hiver vient parvient à établir les enjeux politiques et fantastiques de la série avec un savoir-faire impressionnant. En plus de nous transporter d’un coin à l’autre de Westeros, de Port-Réal où l’on devine les sombres desseins de Cersei et Jaime, à Winterfell où le Roi Robert vient demander à son vieil ami Eddard Stark de devenir sa Main, ce pilote nous introduit plus d’une dizaine de personnages pivots avec un sens de la caractérisation diablement efficace. Passé un prologue zombiesque glaçant où sont introduits la Garde de la Nuit et le péril que représentent les Marcheurs blancs, c’est à Winterfell que se déroule le gros de l’intrigue, entre festivités en l’honneur de la venue du Roi dans les territoires enneigés du Nord et complots étouffés sur le point de faire sombrer les Sept Royaumes dans une guerre féroce. Si la mise en scène ne bénéficie pas encore des moyens qui seront attribués à la série dans les saisons suivantes, cette première incursion dans Westeros pose les fondations d’un univers médiéval-fantastique tentaculaire, dont on devine les possibilités narratives potentiellement inépuisables. La dernière scène de l’épisode, dans laquelle Jaime pousse le jeune Bran dans le vide après que ce dernier ait découvert la relation incestueuse qu’il entretient avec sa sœur, nous offre le premier vertige de la série, en même temps qu’elle scelle la rivalité entre Stark et Lannister, socle dramaturgique de Game of Thrones pour les saisons à venir.
8/ La Néra (S2E09)
Première grande bataille de la série, La Néra est aussi le premier épisode à se dérouler en un lieu unique : en l’occurrence Port-Réal, attaquée par la mer par les troupes de Stannis. Episode magistral, qui gratifie le spectateur d’un spectacle pyrotechnique grisant, La Néra bénéficie d’une écriture toute en tension, dont on ne parvient jamais à deviner la résolution. Persuadés que la défaite est imminente, les Lannister se réfugient dans le Donjon Rouge à l’exception de Tyrion, qui prend en charge la défense des murailles de la cité. Alors que le Roi, apeuré et ridiculisé, fuit la bataille, son oncle s’affirme en stratège hors-pair et parvient à défaire la flotte de Stannis en utilisant le fameux feu grégeois, transformant la baie de la Néra en un théâtre fantasmagorique, où s’élèvent des flammes vert pâle dans un déluge de bruit et de fureur. L’épisode se conclue par une scène haletante où Cersei, sur le point d’empoisonner ses enfants dans la salle du trône, est stoppée nette par l’arrivée providentielle des troupes de son père dans le Donjon Rouge. Un épisode inoubliable sublimé par la célèbre chanson Rains of Castamere (ici superbement interprétée par The National) au générique de fin, dont la musique doucereuse nous accompagnera longtemps.
https://youtu.be/bxKzT7AzK1c
7/ Les Vents de l’hiver (S06E10)
Peut-être l’un des épisodes les plus décisifs de la série, Les Vents de l’hiver conclue magistralement une sixième saison longtemps laborieuse, que vient rehausser un final palpitant. On pense en premier lieu à son ouverture tragique, voyant Cersei, plus machiavélique que jamais, orchestrer la destruction du Grand Septuaire de Baelor, filmée en une scène explosive et tétanisante, pour libérer la Couronne du joug du Grand Moineau. Game over pour la secte fanatique qui avait insidieusement pris le contrôle de Port-Réal, mais aussi pour les infortunés Margaery et Loras Tyrell, victimes collatérales de la folie de Cersei. Un acte lourd de conséquence puisqu’il entraînera la mort de Tommen, qui se donne la mort en se défenestrant dans une scène glaçante, sur laquelle pèse tout le désespoir du jeune Roi, et l’écorce tragique résolument shakespearienne qui a fini par caractériser la dynastie Lannister. Mais cet épisode, pas avare en grands moments, voit aussi Tyrion devenir Main de Daenerys, Jon être couronné Roi du Nord, ou Arya assassiner l’infâme Walder Frey dans une scène culte, et particulièrement satisfaisante. Et comme si ce n’était pas assez, Les Vents de l’hiver vient lever le voile sur les origines de Jon, qu’on découvre être le fils de Lyanna Stark et Rhaegar Targaryen, venant confirmer la fameuse théorie « L+R = J » qui avait embrasé la toile. Enfin, l’épisode se conclue sur une séquence galvanisante, où Daenerys, à la tête d’une immense flotte, vogue vers Westeros, bien décidée à s’emparer du Trône de Fer.
6/ Durlieu (S5E08)
Jusqu’ici Game of Thrones nous avait habitué à ce que l’épisode 9 soit le game changer de chaque saison. On assistait tantôt à la mort traumatisante de personnages centraux (Ned Stark dans la saison 1, les Noces Pourpres dans la saison 3) tantôt à de formidables batailles (La bataille de la Néra dans la saison 2, celle de Castle Black dans la saison 4). Autant dire que la surprise a été de taille, quand, au terme d’un huitième épisode longtemps calme, intervient l’une des batailles les plus spectaculaires et inoubliables de la série : celle opposant Jon et une poignée de sauvageons à une horde de Marcheurs blancs attaquant par surprise le village côtier de Durlieu. Après plusieurs épisodes à avoir instillé le péril que représentent les Marcheurs blancs, nous avertissant de leur inéluctable avancée sur le Sud, cet épisode magistral nous donne la pleine mesure de la menace qui pèse sur l’humanité. Le village de Durlieu devient le théâtre d’un combat désespéré opposant les vivants et les morts, convoquant tout un pan du cinéma d’horreur survivaliste, et lorgnant allègrement vers le film de zombies. Jon Snow fait une fois de plus montre de ses aptitudes martiales, tandis que le Night King, furtivement aperçu dans les saisons précédentes, s’impose comme le boss final de la série, relevant une armée de cadavres d’un simple geste de la main. Une menace potentiellement apocalyptique, qui rend caduques les jeux de pouvoirs et manigances politiques auxquels se livrent les puissants, loin dans le Sud. Enfin ça c’était avant l’épisode 3 de la saison 8…
5/ Baelor (S01E09)
S’il fallait trouver un point originel au phénomène qu’est devenu Game of Thrones au fil des années, on penserait inévitablement au pénultième épisode de la première saison. Celui de la mort, aussi imprévisible que traumatisante, de Ned Stark. Alors que la série en avait fait son personnage central, son héros providentiel au sein d’un monde peuplé de viles comploteurs, Ned Stark est décapité sans sommation sur ordre du roi Joffrey, sur la place publique, devant les yeux tétanisés de ses deux filles. Un procédé, consistant à faire périr des personnages qu’on pensait intouchables, qui deviendrait la marque de la fabrique de la série. Un retournement des codes fictionnels ordinairement en vigueur à la télévision, dont le systématisme au cours des saisons suivantes finira par lasser, mais qui prend dans cet épisode programmatique toute la mesure du vertige qu’il inocule. La vision traumatique, cauchemardesque, inéluctable, de la lame du bourreau s’abattant sur le cou de Ned est un véritable événement sériel, faisant entrer Game of Thrones dans une nouvelle dimension. Des années plus tard, le choc originel de la mort de Ned demeure, et s’impose comme l’un des sommets de la série. Pauvre Sean Bean, rarement épargné dans sa carrière d’acteur.
4/ Les Veilleurs au rempart (S4E09)
La saison 2 nous avait livré la spectaculaire bataille de la Néra, la saison 4 frappe plus fort encore. A l’image de l’épisode sus-cité, Les Veilleurs au rempart se déroule en un lieu unique : la forteresse Castle Black, théâtre d’une bataille sans merci entre une immense armée de sauvageons, et une centaine d’hommes de la Garde de la Nuit. Il y avait la bataille du Gouffre de Helm dans Le Seigneur des Anneaux, il y aura désormais la bataille de Castle Black dans Game of Thrones.Incroyable dans sa mise en scène, cet épisode pivot de la saison 4 l’est surtout dans sa construction. A force de nous habituer aux retournements de situations catastrophes (en témoigne l’épisode précédent), la série prend nos émotions en otage pendant plus de 50 minutes, rendant plus qu’incertaine une résolution heureuse. On suit ainsi la défense désespérée de la forteresse par Jon et ses compagnons le souffle court, frissonnant à chaque flèche tirée à destination du bâtard, où lorsqu’ un géant apparaît à l’entrée d’un tunnel. Une bataille épique rendue plus shakespearienne encore par la présence d’Ygritte, l’amour contrarié de Jon, sur le champ de bataille, et dont le duel à distance avec son amant ennemi constitue le leitmotiv bouleversant de ce très grand épisode.
3/ Le Lion et la Rose (S4E02)
Si Games of Thrones nous a habitué dés sa première saison à assister impuissant à la mort traumatique de ses personnages principaux – l’épisode 9 de la saison précédente en étant l’incarnation paroxystique – force est de constater que c’étaient bien souvent les good guys, et principalement le clan Stark, qui faisaient les frais de cette logique implacable. Une injustice que vient réparer Le Lion et la Rose, dans lequel l’infâme Roi Joffrey meurt étouffé à son propre mariage, une bave mousseuse aux lèvres et les yeux injectés de sang après avoir ingurgité du poison. Si l’on se prend à jubiler de la mort du jeune Roi, c’est qu’il incarnait tout ce que les Sept Royaumes peuvent engendrer de pire : un monarque vicieux, tyrannique et couard, torturant tantôt physiquement, tantôt mentalement, ses infortunés sujets. Mais ce n’est pas simplement le trépas de Joffrey, venant clôturer l’épisode, qui rend Le Lion et la Rose mémorable, mais toute l’architecture de l’épisode, ou du moins de sa deuxième moitié entièrement dédiée au banquet royal. Car avant de rendre son dernier souffle, le monarque fait montre de toute sa cruauté, ridiculisant son oncle Tyrion en faisant rejouer la récente guerre par des nains costumés. Le montage de cette longue séquence est particulièrement réussi, parvenant à saisir avec justesse les réactions effacées des différents personnages assistant au show tyranique d’un Joffrey plus cruel que jamais, ne pouvant trahir leurs émotions infuses, qu’on perçoit néanmoins au gré de grimaces résignées, ou d’un vacillement d’oeil coupable. Un épisode magistral.
https://youtu.be/ifx0Fg_drBI
2/ Les Pluies de Castamere (S03E09)
Difficile, voire impossible, de ne pas mettre Les Pluies de Castamere tout en haut du classement. Et si on lui a préféré un autre épisode à la première place (pour faire nos intéressants), le pénultième épisode de la saison 3 reste certainement le plus iconique de la série, et celui qui incarne le mieux ce qu’est Game of Thrones. Réunis autour d’un banquet donné en l’honneur du mariage d’Edmure Tully et de l’une des filles de Walder Frey, Robb Stark, sa mère Catelyn, sa femme Talisa (et l’enfant qu’elle porte), ainsi que tout le clan Stark présent sur place sont froidement assassinés suite à un complot ourdi par Roose Bolton, Walder Frey et les Lannister. Une scène traumatique, insoutenable, où l’on voit, impuissant, trois personnages principaux, les derniers porteurs d’espoir de la victoire des Stark, se faire poignarder et égorger par leurs anciens alliés. Si l’exécution de Ned avait déjà traumatisé les spectateurs, leur faisant comprendre que personne, pas même leurs héros préférés, n’était intouchable, ces « Noces Pourpres » poussent encore plus loin la logique implacable de Game of Thrones. Une situation rendue plus insoutenable encore par la séquence précédent la tuerie, dans laquelle Arya, après un périple fastidieux, est sur le point de retrouver sa mère et son frère. Les paroles en forme de présage des Pluies de Castamere, célèbre chanson de la Maison Lannister, nous avaient prévenues : « And now the rains weep o’er his halls, with no one there to hear« .
1/ La Bataille des Bâtards (S06E09)
Des batailles épiques, Game of Thrones en a livré un paquet. De la bataille de la Néra à l’attaque de Durlieu en passant par la défense héroïque de Castle Black, c’est toute l’architecture de la série qui s’articule autour de ces affrontements apothéotiques. Mais s’il ne fallait en garder qu’une, ce serait sans nul doute l’incroyable bataille des bâtards opposant, comme son nom l’indique, Jon Snow et Ramsay Bolton, deux bâtards du Nord aux trajectoires bien différentes, mais définis par leur statut commun. C’est avant tout son geste cinématographique qui hisse cet épisode tout en haut de notre classement, nous plongeant pendant plus de vingt minutes au cœur d’une bataille boueuse et brutale, qu’alternent plan-séquence époustouflant et successions de cuts rapides, rendant l’affrontement tantôt terriblement lisible, tantôt formidablement chaotique. Sublimement ouvragé par Miguel Sapochnik (à qui l’on doit aussi la réalisation de La Longue Nuit), La Bataille des Bâtards se resserre petit à petit, et obstrue notre champ de vision à mesure que Jon et ses compagnons se font acculer par les hommes de Ramsay en surnombre, jusqu’à finir ensevelis sous une montagne de cadavres, occasionnant des visions proprement cauchemardesques. Si les batailles précédentes avaient toujours été éprouvantes pour le spectateur, jamais une telle esthétique du chaos n’avait été déployée. Une séquence qui fait date dans l’histoire de la télévision, et rivalise sans difficultés avec (pour ne pas dire supplante) les plus grandes batailles médiévales vues au cinéma. La charge providentielle des chevaliers du Val, orchestrée par Sansa, vient mettre fin à l’agonie des troupes de Jon et scelle le destin de Ramsay, vilain le plus unidimensionnel de la série, qui offre néanmoins à Game of Thrones son épisode le plus ébouriffant. En dehors de ce tour de force formel, La Bataille des Bâtards, épisode définitivement culte, s’ouvre sur la reconquête de Meereen par Daenerys, dont les dragons anéantissent la flotte rebelle attaquant la cité dans un déluge de flammes. On se délecte aussi d’une poignée de main très « women empowerment » entre la Khaleessi et Yara, venue avec Theon à Meereen pour apporter son soutien à la Mère des Dragons. Du Game of Thrones au sommet de son art.
https://youtu.be/tsFeIVJfKsA
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