Après “The Witch”, Robert Eggers revient avec un grand récit d’expiation mythologique centré sur un vieux loup de mer et son second.
Le cinéaste américain Robert Eggers appartient à la même génération qu’ Ari Aster (Hérédité) et Jordan Peele (Get out), qui ont ravivé la flamme du cinéma d’horreur adulte et exigeant. Avec son très beau The Witch en 2015, il s’emparait du mythe traditionnel des sorcières qu’il sublimait dans un conte familial cruel en bordure de forêt.
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https://www.youtube.com/watch?v=f8ObgSKFzYo
Creusant le même sillon classique, son nouveau film convoque les vieilles légendes marines en mettant en scène deux gardiens de phare sur une île isolée qui basculent progressivement dans la folie.
Duel rageur entre deux êtres maudits
The Lighthouse est une œuvre profondément radicale, comme il est peu fréquent d’en voir. Tourné dans un format carré, en noir et blanc, il s’inscrit dans un cinéma des origines et use des armes expressionnistes (clair-obscur, plans renversés, yeux exorbités) pour décrire la dégringolade psychique et horrifique de ses deux héros (Robert Pattinson et Willem Dafoe, déments) rattrapés par leurs crimes passés et les démons de leur conscience.
Sirènes, bête à tentacules et oiseaux de malheur complètent ce tableau fou, ce duel rageur, déchaîné, entre deux êtres maudits et vitupérants sur fond de mythe prométhéen, qui, à défaut de pouvoir se sauver, se détruiront l’un l’autre.
The Lighthouse de Robert Eggers (E.-U., Can., 2019)
Quinzaine des réalisateurs, date de sortie inconnue
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