Alors que des violences éclatent depuis, le policier qui a tué un jeune homme à Nantes mardi 3 juillet a été placé en garde à vue.
De nombreuses zones d’ombres règnent encore quant aux circonstances de la mort d’un jeune homme de 22 ans, tué par un policier à Nantes dans la cité du Breil, mardi 3 juillet. Le procureur de la République de Nantes Pierre Sennès a annoncé, jeudi 5 juillet, que « le fonctionnaire de police qui a fait usage de son arme de service et causé le décès de la victime a[vait] été placé en garde à vue de jour à 12h40 par l’IGPN du chef de violences volontaires par personne dépositaire de l’autorité publique ayant entrainé la mort sans intention de la donner ». Mais les tensions ne faiblissent pas à Nantes où 19 interpellations ont eu lieu dans la nuit de mercredi à jeudi.
20h30, mardi, six CRS de la compagnie 17 de Bergerac arrêtent le véhicule de location Nissan du jeune homme. Aboubakar F. n’a pas de papiers d’identité et donne un faux nom. L’un des CRS appelle le commissariat pour vérifier. C’est là que « le conducteur, semble-t-il, a cherché à se soustraire de ce contrôle en opérant à vive allure une marche arrière », a indiqué Pierre Sennès mercredi. Le jeune conducteur percute alors un véhicule. Un des CRS le suit, son arme à la main et se « positionne à proximité de la place du conducteur » et fait feu « à une seule reprise », précise le procureur de la République. Aboubakar est touché au cou, la balle engendre la « mort dans un bref délai ».
Des versions qui divergent
Et c’est sur les conditions de ce tir que le trouble règne encore. Quelques minutes après les faits, des sources policières ont indiqué que l’un des CRS avait été blessé au genou par le véhicule et ont raconté que des enfants, à proximité du véhicule de Aboubakar aurait été « en danger ». Pour les syndicats, l’agent qui a tiré le coup de feu était alors en état de « légitime défense », rapporte Le Monde.
Dans la cité alentour, plusieurs témoins contredisent cette version. Ils affirment que personne ne se trouvait derrière le véhicule qui reculait. « C’était un tir à bout portant », affirme un ami d’Aboubakar auprès du Monde. Dans une vidéo amateur circulant sur les réseaux sociaux, on voit le contrôle policier de déroulait relativement dans le calme. Mais aucune image ne montre le moment du coup de feu. Les enquêteurs ont lancé des appels à témoins.
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