Seuls au sommet : c’est pourtant du rez-de-chaussée d’une tour d’ivoire que Pascal Bouaziz continue d’observer, avec sa fulgurance, son humour absurde et ses yeux tendres, les hommes qui passent. Mais la force de Mendelson, c’est que les mots n’ont jamais le dernier mot : aucune priorité, comme trop souvent dans la chanson littéraire d’ici, […]
Seuls au sommet : c’est pourtant du rez-de-chaussée d’une tour d’ivoire que Pascal Bouaziz continue d’observer, avec sa fulgurance, son humour absurde et ses yeux tendres, les hommes qui passent. Mais la force de Mendelson, c’est que les mots n’ont jamais le dernier mot : aucune priorité, comme trop souvent dans la chanson littéraire d’ici, n’est accordée aux paroles sur la musique. Cette haute exigence avec laquelle Pascal Bouaziz échafaude ses textes, on la retrouve dans des compositions qui, depuis le précédent Quelque part, ont perdu en raideur, en apprêt, ce qu’elles ont gagné en fluidité, en légèreté. Surtout, après avoir accueilli de manière un peu trop ostentatoire la « liberté » sur Quelque part ? comme si des musiciens de free-jazz pouvaient ouvrir toutes les serrures ?, Mendelson l’a cette fois-ci séduite plutôt que convoquée. Elle prend ses aises sur Seuls au sommet, impose ses sautes d’humeur.
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Ici, une guitare électrique et ténébreuse suffira à porter les fables horizontales. Là, il faudra un orchestre savant et complexe pour contredire un texte saugrenu. Au lieu de les tenir à distance ? et donc de s’automutiler ?, le groupe accepte ici la visite de ses influences, les mélange même entre elles. D’un rock brutal à un folk frugal, d’une pop de chambre à une chanson de chanvre, tous les pacs sont ainsi encouragés. De ces alliances, Mendelson tire treize chansons imprévisibles, qui développent sur la longueur et avec cran des ambiances douces-amères, sophistiquées et pourtant malades, hyperréalistes et pourtant goguenardes. Un exploit rarement réalisé depuis que Lou Reed a quitté Coney Island Baby.
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