Produite par Elton lui-même, cette kermesse queer gavée de tubes vaut surtout par la composition radieuse de Taron Egerton
C’est une fausse piste de présenter Rocketman comme un biopic d’Elton John, ce que l’on ne s’est pas retenu de faire ces derniers mois à la lumière du Bohemian Rhapsody que le même Dexter Fletcher venait de signer à l’effigie de Queen. Mais les conditions de fabrication sont radicalement différentes (Fletcher est arrivé à bord de Bohemian Rhapsody en fin de route, suite au limogeage de Bryan Singer), et le programme qu’on a découvert ici n’a pas grand-chose en commun avec le panégyrique pop d’il y a quelques mois.
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Rocketman, c’est moins une biographie qu’un spectacle Broadway, un musicalgrandiloquent qui utilise les chapitres d’une vie – celle d’Elton John, co-producteur et total puppetmasterde ce rêve mégalomane – comme alibis à une farandole de numéros musicaux, reprenant les tubes de la star en format scène chantée-dansée à la Glee.
Une extravagance bigger than life
On s’étonnera de la facilité avec lequel le pourtant très hétéro-charpenté Taron Egerton se fond dans cette partition d’excentrique queer. La clé est sans doute d’avoir cherché non pas à épouser la gestuelle ou les tics d’Elton, mais son tempérament, son principe de vie, sa folie pure, sa mise en scène de lui-même : une extravagance bigger than life, une capacité et une obsession à sortir de soi pour devenir une apparition étincelante, dans des costumes d’extraterrestre, le visage déformé par une grimace. À ce jeu, la révélation de Kingsman ne manque pas de ressources, et même si l’on reste un peu perplexe face à ces scènes de réunion AlA. servant à rythmer et relancer le récit (une sorte d’espace mental un peu tarte), on ne peut s’empêcher de penser qu’il est pour beaucoup dans le tonus de ce show.
Rocketman de Dexter Fletcher avec Taron Egerton
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