Print is not dead. Tout l’été, la Somerset House à Londres accueille la manifestation “Print : Tearing It Up”, un état des lieux de la presse indépendante britannique. Exposition de titres phares, conférences, workshops, foires de fanzines : l’événement rappelle le pouvoir contestataire de ces publications rebelles, terrain d’expression des minorités et de luttes contre les inégalités.
Les magazines indépendants sont en train de changer le monde. C’est le postulat de la dernière exposition de la Somerset House à Londres : intitulée Print : Tearing It Up, elle explore l’histoire et l’impact de la presse indépendante, en se focalisant sur les publications britanniques.
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Dirigée par le journaliste musique Paul Gorman et la commissaire d’exposition Claire Catterall, la manifestation gratuite célèbre ces magazines qui se font les ambassadeurs de la diversité et du changement. On y croise Spare Rib, un des premiers magazines féministes fondé dans les années 70, The Face, revue de pop culture emblématique des années 80 et 90 au Royaume-Uni, mais aussi des titres plus récents : Gal-dem, publication réalisée par et pour les femmes de couleur, ou encore l’excellent féminin Riposte.
Faire avancer les débats
Ce dernier, une toute petite structure basée à Londres, a réussi en dix numéros à complètement redessiner le visage de la presse féminine : le magazine biannuel a fait poser en couverture une femme ayant subi une mastectomie, qui apparait torse nu, l’activiste trans Janet Mock ou encore, pour son numéro de l’été 2018, une femme enceinte.
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“Les magazines indépendants ont traditionnellement donné une voix aux groupes marginaux et minoritaires, leur permettant d’être entendus, explique Claire Catterall au magazine Crack. La génération actuelle d’éditeurs de magazines se nourrit de l’approche radicale de leurs prédécesseurs afin d’adresser des thèmes contemporains tels que la migration, l’identité, le genre, la sexualité et la manipulation médiatique, jouant un rôle conséquent dans la progression des débats.”
Print is not dead
L’exposition sera accompagnée de conférences animées par les fondateurs des magazines présentés, invitant le public à entrer en dialogue avec ce secteur de la presse toujours bien vivant. Les 21 et 22 juillet, le magazine OOMK investit les lieux pour sa manifestation Process, une réflexion sur la presse indépendante à la lumière du sujet de prédilection de cette publication biannuelle : la mise en valeur de la créativité féminine.
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“Les publications indépendantes sont en train de vivre une sorte de renaissance, ce qui est un phénomène incroyable et assez inattendu dans un contexte digital, où la plupart des choses sont liées à Internet, reprend Claire Catterall. Mais la vraie qualité des magazines indépendants que l’on peut voir, combiné à leur intelligence, leur ton et leur design avancé, met complètement fin à l’idée que la presse est morte.”
“Print : Tearing It Up”, jusqu’au 22 août 2018 à la Somerset House, Londres. Entrée gratuite.
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