Entre boogie-woogie et cyborg, une relecture jouissive du rock.
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Il aurait pu s’appeler “Cinquante Nuances de boogie”, ou encore “Variations sur boogie-woogie”, mais Stu Mackenzie et sa bande de culs trempés ont finalement penché pour Fishing for Fishies. La chanson-titre, sorte de ballade country-bluegrass et pastorale, déroule des paroles aussi absurdes que “Fishing for fishies don’t make them feel happy (…) I feel so sorry for fishies”, et se pose en parfaite introduction d’un album peuplé d’une galerie de personnages iconoclastes, tel que ce Boogieman Sam (Boogieman Sam), qui semble habité par le fantôme du mythe blues de Stagger Lee, jusqu’au cyborg aux traits humanoïdes de Cyboogie, version déshumanisée du narrateur du début, qui n’éprouve plus aucune empathie pour ces pauvres poissons.
En filigrane, on croit déceler une critique acerbe de l’hyper-connexion des temps modernes, comme dans ce The Cruel Millennial, qui la joue Rolling Stones époque Let It Bleed, mais que l’on jurerait écrit par Bret Easton Ellis. Album mineur dans la discographie de King Gizzard, Fishing for Fishies s’avère toutefois assez jouissif dans la manière qu’il a de revisiter le genre rock. De l’énergie très Swinging Sixties des Yardbirds sur This Thing à du Depeche Mode passé à la moulinette honky tonk sur Cyboogie, Stu et sa clique ne dépassent pas l’exercice de style, mais s’éclatent comme jamais.
Fishing for Fishies (Fightless Records/PIAS)
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