Dans une nouvelle enquête au long cours, l’émission présentée par Elise Lucet s’attaque aux injustices sexistes dans le monde du travail.
Nous sommes en 2020, et pourtant l’égalité salariale entre les femmes et les hommes semble encore relever de l’utopie. Selon les données de l’Insee, les hommes gagnent en moyenne 22,8 % de plus. La grossesse continue d’impacter la courbe de salaire des femmes et rares sont celles qui parviennent à briser ce fameux plafond de verre.
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Parmi les 120 plus grandes entreprises françaises, seules 9 sont dirigées par des femmes. Et ce alors qu’elles sont en moyenne plus diplômées. Une énorme injustice sexiste à laquelle a choisi de s’attaquer Cash Investigation (France 2) dans un sujet fort, qu’il est urgent de remettre sur le devant de la scène.
Le secteur bancaire, champion des écarts de salaire
D’autant plus à l’heure où ce sont elles – ces infirmières, ces aides-soignantes, ces caissières, ces aides à domicile – qui sont en première ligne depuis le début de la crise sanitaire que nous traversons. Ces métiers dits à prédominance féminine et qui souffrent d’une dévalorisation salariale.
Sur le podium des inégalités salariales, un domaine se distingue davantage : le secteur bancaire, avec 36 % d’écart de salaire. Les équipes de Cash Investigation ont enquêté pendant plusieurs mois sur des banques afin de comprendre pourquoi ces injustices ont encore la peau si dure. Résultat : en 2018, la Caisse d’Epargne aurait économisé 2,6 millions d’euros au détriment des femmes. Et pour combler toutes les inégalités salariales chez Natixis, il faudrait au moins 16 millions d’euros. Et ceci uniquement pour l’année 2018…
“On pensait faire un moule de ta poitrine”
Au-delà de ces inégalités, les remarques dégradantes et humiliantes envers les femmes fusent dans les bureaux. D’anciennes salariées du monde de la finance témoignent d’une ambiance toxique effrayante, où les femmes sont surnommées “les pondeuses”. “Suceuses de bites ?”, “On pensait faire un moule de ta poitrine”…
Ces mots, Lydia, tradeuse chez Natixis de 2008 à 2015, les a reçus par mail de la part de son supérieur. Tandis que ses collègues hommes, eux, recevaient des bonus cinq fois plus élevés que les siens et que son unique autre collègue femme…
>> A lire aussi : “Sorocité”, la newsletter qui interroge le féminisme en 2020
Alors, que faire pour lutter contre ? Au Québec, les inégalités salariales semblent avoir disparu et les métiers supposés “féminins” ont considérablement été réévalués. Et si notre gouvernement allait y faire une petite visite ?
Cash Investigation sur France 2 le 19 mai à 21 h
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