L’actrice québécoise, révélée par Xavier Dolan, présente sa première réalisation : une emballante comédie satirique sur les affres d’une jeune femme adulescente en crise
Dans Les Amours imaginaires, découvert en 2010 à la Quinzaine des réalisateurs, elle incarnait une jeune femme frappadingue éprise de Niels Schneider sous le regard-caméra tout aussi énamouré de Xavier Dolan. Sept ans plus tard, l’actrice québécoise est venue présenter son premier long-métrage en sélection à un Certain regard. On remarque d’emblée un cousinage entre La femme de mon frère et le cinéma de Dolan – mêmes acteurs (la fabuleuse actrice principale Anne-Elisabeth Bossé, Schneider), mêmes personnages volubiles et gouilleurs, et même esthétique pop dans les plans…
{"type":"Pave-Haut2-Desktop"}
Un frère et une sœur qui refusent de grandir
Mais le film de Monia Chokri est tout à fait unique dans sa manière de dépeindre la relation explosive d’un frère et d’une sœur, couple rare à l’écran (on pense à Love Streams), deux garnements de 30 ans chahuteurs dont le lien fusionnel s’étiole quand lui, le frère, tombe amoureux d’une blonde évanescente. S’en suit toute une palette de réactions puériles et belliqueuses, cashs et régressives entre ces deux post-ados qui pensaient ne jamais avoir à vieillir, cesser d’être des enfants grâce à cette complicité qui était le dernier rempart d’innocence avant le plein désert de la vie adulte.
Entre tendresse et cruauté
Chokri filme ce drôle de couple de tête-à-claques avec beaucoup de tendresse et de cruauté, en essayant de comprendre son épiderme, ses entrechocs et sa mauvaise foi. C’est l’histoire d’une jeune femme nostalgique de sa jeunesse qui ne veut plus d’elle – ce dont elle prendra conscience après bien des galères –, et une folle immersion dans une faune montréalaise intello, bobo et cultivant un peu trop l’ironie que Chokri contrebalance par un habile et vivifiant sens du grotesque et du ridicule.
La femme de mon frère de Monia Chokri avec Anne-Elisabeth Bossé, Patrick Hivon, Evelyne Brochu (Canada, 2019, 1h57)
Un certain regard, film d’ouverture
{"type":"Banniere-Basse"}