Le kid de Los Angeles dévoile un cinquième album en forme de collage d’influences très jouissif.
Il y a des jours, on ne peut plus voir Hanni El Khatib en peinture. Faussaire génial de la soul et du garage-rock post-White Stripes sur un premier disque en forme d’épiphanie trop belle pour être vraie (Will the Guns Come Out, en 2011), le Californien s’est par la suite un peu fourvoyé aux côtés de Dan Auerbach, avant de reprendre du poil de la bête sur deux albums – Moonlight (2015) et Savage Times (2017) – habités par une envie féroce de partir dans tous les sens. Pour le meilleur la plupart du temps, et c’est vraiment agaçant.
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On aimerait ne pas aimer ce type, kid de Los Angeles ayant absorbé toutes les cultures de la ville, du hip-hop au skate, pour en recracher ici et là, à travers son boulot de musicien ou de DA pour les marques de fringues de ses potes, tous les motifs dans des formes aussi hybrides que bien pensées.
Sur Flight, cinquième lp mis en boîte avec Leon Michels (de cette association de malfaiteurs soul qu’est El Michels Affair), Hanni se prend un peu pour Childish Gambino en rêvant d’avoir BadBadNotGood en backing band. Revenu à un format raisonnable (treize titres courts, contre dix-neuf sur son précédent disque), ce sale gosse retrouve une certaine spontanéité adolescente à travers cet exercice de collage d’influences vraiment jouissif, même si la charge érotique des premiers temps s’est un peu évaporée. Très fort malgré tout.
Flight (Innovative Leisure/Because)
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