{"type":"Pave-Haut2-Desktop"}
“The Lighthouse” de Robert Eggers
Quinzaine des réalisateurs, date de sortie inconnue
Après le fascinant The Witch (2016), Robert Eggers retourne au film de genre ténébreux avec The Lighthouse, qui sera “une histoire d’horreur fantastique dans le monde des vieux mythes marins”, présenté à la Quinzaine. Porté par Robert Pattinson et Willem Dafoe en gardiens de phare sujets à des expériences traumatisantes, ce film intrigant, tourné en 35mm et en noir et blanc, promet d’explorer de nouveau nos peurs ancestrales. Avec une telle note d’intention, on espère que son auteur émergent saura transformer l’essai.
Antoine Desrues
“Once Upon a Time… In Hollywood” de Quentin Tarantino
Sélection officielle, en compétition, sortie le 14 août
On l’espérait, et le Festival l’a confirmé in extremis : Quentin Tarantino fera bien son retour sur la Croisette dix ans après sa dernière présence cannoise avec Inglourious Basterds. Cette chronique sur le Los Angeles de son enfance raconte les pérégrinations d’un acteur middle age et du cascadeur qui le double depuis ses débuts dans un Hollywood de 1969 en pleine transformation. Aux côtés de Leonardo DiCaprio et Brad Pitt, on trouvera aussi Margot Robbie et Al Pacino, tandis que l’ombre terrifiante de Charles Manson plane sur le récit.
Antoine Desrues
“Bacurau” de Kleber Mendonça Filho et Juliano Dornelles
Sélection officielle, en compétition, sortie le 25 septembre
Kleber Mendonça Filho revient en Sélection officielle avec Bacurau, qu’il coréalise avec Juliano Dornelles. Ce troisième long métrage augure une propagation du fantastique déjà en germe dans ses précédents projets. Le pitch est de fait très intrigant : un documentariste se rend dans un village brésilien afin de réaliser un film. Quelques jours après le décès de sa matriarche, le vilage de Bacurau disparaît soudainement de la carte. Après Aquarius, quel nouveau regard le cinéaste portera-t-il sur son pays ?
Anthony Moreira
“Roubaix, une lumière” d’Arnaud Desplechin
Sélection officielle, en compétition, date de sortie inconnue
Un soir de Noël, à Roubaix (la ville dont le cinéaste est originaire, déjà vue dans Un conte de Noël, notamment), un jeune officier de police (Antoine Reinartz) et son supérieur (Roschdy Zem) ont à résoudre le meurtre d’une vieille femme. Or ses deux jeunes voisines (Léa Seydoux et Sara Forestier) sont un couple de jeunes lesbiennes toxicomanes… Avec ce thriller social très sombre, Desplechin investit un genre qu’il n’avait jusque-là pas abordé et fait son retour en compétition six ans après Jimmy P. (Les Fantômes d’Ismaël avait fait l’ouverture du Festival mais hors compétition). Desplechin obtiendra-t-il enfin un prix important à Cannes, cent fois mérité ? C’est un peu la question que l’on se pose à chaque édition, plein d’espoir.
Jean-Baptiste Morain
“Sibyl” de Justine Triet
Sélection officielle, en compétition, sortie le 24 mai
En trois films successifs, Justine Triet a effectué une ascension cannoise impressionnante. En 2013, elle présente La Bataille de Solférino lors de l’Acid ; en 2016, Victoria triomphe à la Semaine de la critique, et cette année, la voici en compétition avec, comme dans Victoria, Virginie Efira dans le rôle principal. L’histoire vertigineuse d’une psy tourmentée qui souhaite se consacrer à l’écriture d’un roman et se retrouve embringuée dans une histoire d’amour qui ne la regarde pas, mais qui la ramène à ses propres amours et la fascine au point de décider d’en faire un livre. Adèle Exarchopoulos, Gaspard Ulliel, Sandra Hüller (Toni Erdmann) et Niels Schneider sont aussi de la partie.
Jean-Baptiste Morain
“Litigante” de Franco Lolli
Semaine de la critique, date de sortie inconnue
En 2014, le jeune cinéaste colombien Franco Lolli présentait son premier long métrage, Gente de Bien, au sujet duquel nous avions écrit (sous la plume de Théo Ribeton) : « Le premier film de Franco Lolli se bonifie avec le temps. Grâce, sans doute, à une habile écriture des disparités sociales, qui s’incarne puissamment sur le visage dur et renfrogné de son jeune acteur, et fait mouche. » Toujours à la Semaine, Franco Lolli présente son nouveau film, l’histoire d’une mère (par ailleurs avocate) prise entre des tribulations judiciaires, une histoire d’amour naissante et la décrépitude physique de sa mère.
Jean-Baptiste Morain
“Tu mérites un amour” d’Hafsia Herzi
Semaine de la critique, date de sortie inconnue
L’actrice Hafsia Herzi, révélée par Abdellatif Kechiche dans La Graine et le Mulet et retrouvée dans Mektoub, My Love : Canto uno et sa suite Intermezzo, passe à la réalisation. Le film a été produit avec très peu d’argent et promet un geste d’une spontanéité toute cassavetienne. Herzi y joue le premier rôle, celui d’une jeune femme se débattant avec ses amours difficiles. Le reste du casting est un panel de jeunes comédiens prometteurs avec notamment Jérémy Laheurte (La Vie d’Adèle, Voir du pays) et Anthony Bajon (La Prière, Les Ogres).
Jean-Baptiste Morain
“Alice et le maire” de Nicolas Pariser
Quinzaine des réalisateurs, sortie le 2 octobre
Après avoir exploré les affres du monde politique dans Le Grand Jeu, Nicolas Pariser est de retour derrière la caméra, toujours nichée dans l’arrière-cour du pouvoir. C’est à la mairie de Lyon, qu’Alice (Anaïs Demoustier), jeune et talentueuse diplômée, est envoyée pour venir en aide au maire (Fabrice Luchini) en perte d’idées. Au gré des conversations, l’élève et son mentor (mais lequel est lequel ?) composent une passionnante réflexion sur la complexité de l’engagement politique, intime et moral.
Marilou Duponchel
“Une fille facile” de Rebecca Zlotowski
Quinzaine des réalisateurs, sortie le 28 août
Avec un titre pareil et Zahia Dehar au casting, c’est évidemment le passé sulfureux et médiatique d’escort-girl de la jeune fille, devenue depuis reine des affaires, que convoque le nouveau film de Rebecca Zlotowski. En accueillant ce corps étranger à la fascinante sensualité dans son cinéma et à travers le récit d’apprentissage de Naïma, 16 ans (Mina Farid, cousine de Sofia-Zahia dans le film), la cinéaste démonte les clichés de ce terme galvaudé et interroge habilement féminisme et liberté.
Marilou Duponchel
“Parasite” de Bong Joon-ho
Sélection officielle, en compétition, sortie le 15 juin
Après avoir éprouvé ses talents de conteur à l’international avec deux fables politiques ébouriffantes, le cinéaste sud-coréen a posé ses caméras dans son pays natal pour la première fois depuis dix ans. Parasite s’avance comme un thriller tordu : dans la galère, Ki-taek et les siens s’intéressent de près à la riche famille Park. Un incident projette les deux familles dans la tourmente. On imagine aisément Bong Joon-ho entrechoquer les registres pour déplier les significations de son titre inquiétant et esquisser une radiographie acide de la société sud-coréenne.
Alexandre Büyükodabas
“Jeanne” de Bruno Dumont
Un certain regard, sortie le 11 septembre
En 2017, Bruno Dumont célébrait à l’écran la rencontre entre les mots de Charles Péguy, les partitions d’Igorrr et les chorégraphies de Philippe Decouflé. Empreinte de mysticisme et de poésie, son Jeannette, l’enfance de Jeanne d’Arc s’achevait sur le départ de l’héroïne de Domrémy. Mis en musique par Christophe, le second volet embrassera sa destinée depuis la bataille d’Orléans jusqu’à sa mort sur le bûcher, et dialoguera avec les versions de Dreyer, Bresson ou Rivette. C’est Lise Leplat Prudhomme, la Jeanne enfant du premier film, qui interprétera une nouvelle fois la Pucelle d’Orléans.
Alexandre Büyükodabas
“Matthias et Maxime” de Xavier Dolan
Sélection officielle, en compétition, date de sortie inconnue
Le chouchou du Festival (six sélections, dont trois en compétition) revient avec Matthias et Maxime, projet qui exécute un impressionnant grand écart puisqu’on a du mal à imaginer film plus éloigné de sa précédente réalisation. Moins coûteux et surtout plus rapidement produit que l’opulent Ma vie avec John F. Donovan, il rassemble un casting composé de Xavier himself (il n’avait pas joué dans un de ses films depuis Tom à la ferme), d’Anne Dorval et de jeunes comédiens québécois méconnus en France. Le film raconte le trouble sexuel qui gagne deux amis amenés à s’embrasser pour les besoins d’un court métrage amateur.
Bruno Deruisseau
“Chambre 212” de Christophe Honoré
Un certain regard, sortie le 30 octobre
Un an après avoir connu sa seconde sélection en compétition avec Plaire, aimer et courir vite, Honoré revient en officielle par la petite porte d’Un certain regard. Dans ce film qui part de la séparation d’un couple et de l’installation de la femme dans une chambre d’hôtel située en face de son ex-appartement, Honoré retrouve sa muse du moment, Vincent Lacoste, et celle de toujours, Chiara Mastroianni, qui retrouve, elle, son ex-partenaire dans la vie, Benjamin Biolay, nouvel entrant dans la famille Honoré aux côtés de Carole Bouquet et de Camille Cottin.
Bruno Deruisseau
“Zombi Child” de Bertrand Bonello
Quinzaine des réalisateurs, sortie le 12 juin
Huitième film du réalisateur français, Zombi Child marque sa seconde sélection à la Quinzaine des réalisateurs (après De la guerre, 2008) et surtout sa première incursion dans le cinéma de genre, puisque le film part d’une légende haïtienne de zombies, qui monte à la tête d’une adolescente parisienne. Dans la continuité du casting sans star de Nocturama, celui de ce film mystérieux est composé d’inconnus et de la jeune Louise Labeque, aperçue l’an dernier dans Roulez jeunesse et dans Au bout des doigts.
Bruno Deruisseau
https://youtu.be/_agmp4J49BI
“Le Daim” de Quentin Dupieux
Quinzaine des réalisateurs, sortie le 19 juin
Il y a un an, Quentin Dupieux entamait avec Au poste ! son retour en France dans les entrailles d’un quasi-huis clos policier. Le Daim en prend le relais dans les grands espaces, au pied des Pyrénées accueillant l’ermitage d’un Jean Dujardin qui, suite à l’achat d’un beau blouson en daim, se laisse gagner par un délire mêlant fétichisme vestimentaire et pulsions meurtrières. Une nouvelle couleur à la palette de l’absurde dupieusien, et un retour cannois neuf ans après Rubber.
Théo Ribeton
“Mektoub, My Love : Intermezzo” d’Abdellatif Kechiche
Sélection officielle, en compétition, date de sortie inconnue
Prévoir dix films à la saga Mektoub, My Love n’empêche pas Abdellatif Kechiche de voir gros à chacun de ses volets, et d’annoncer un minutage de quatre heures pour cet Intermezzo qui sonne d’ores et déjà comme une promesse d’intensification, d’exacerbation de la puissance filmique et érotique de son Canto uno. Ayant vendu sa Palme (reçue pour La Vie d’Adèle) pour financer la post-prod, le réalisateur pourrait vite avoir besoin de s’en procurer une deuxième…
Théo Ribeton
“Atlantique” de Mati Diop
Sélection officielle, en compétition, date de sortie inconnue
Auteure d’un documentaire remarqué (Mille Soleils) sur les fantômes dakarois de son oncle, le cinéaste Djibril Diop Mambety, et de son chef-d’œuvre Touki Bouki, Mati Diop est la principale surprise de la compétition officielle avec une nouvelle exploration sénégalaise dont on dit qu’elle tisse réalisme social, suspensions oniriques et retour d’entre les morts, à partir de l’histoire d’un couple d’ouvriers séparé par la migration économique.
Théo Ribeton
“Portrait de la jeune fille en feu” de Céline Sciamma
Sélection officielle, en compétition, sortie le 18 septembre
Révélée à la section Un certain regard avec son premier film Naissance des pieuvres en 2007, revenue à Cannes à la Quinzaine des réalisateurs en 2014 avec Bande de filles puis en tant que scénariste de Ma vie de courgette (2015), Céline Sciamma accède pour la première fois à la compétition avec Portrait de la jeune fille en feu. Situé en 1770, le film évoque la passion d’une peintre pour son modèle dans l’aristocratie normande, sur fond de mariage forcé. C’est la première fois qu’un récit de Sciamma comprend essentiellement des personnages d’adultes et investit les codes du film en costumes. On est plus qu’impatients.
Jean-Marc Lalanne
“Frankie” d’Ira Sachs
Sélection officielle, en compétition, sortie le 28 août
Une actrice française, son ex-époux réunit autour d’elle sa famille et une amie proche pour des vacances portugaises, tandis que de funestes nuages s’accumulent au-dessus d’elle. C’est la première fois que l’acuité analytique et l’entendement profond des sentiments humains d’Ira Sachs (Love Is Strange, Brooklyn Village…) s’expose sur les écrans de la Croisette. C’est en revanche la vingt-deuxième fois qu’Isabelle Huppert présente un film en compétition. Record absolu bien entendu.
Jean-Marc Lalanne
https://youtu.be/dwgBtp9-Sdw
“Liberté” d’Albert Serra
Un certain regard, date de sortie inconnue.
Tourné à Marseille l’automne dernier, suivant son habituelle « méthode non-conventionnelle requérant des non-professionnels à l’attitude effrontée » (selon l’annonce de casting), Albert Serra présente lors d’Un certain regard son nouveau long métrage, Liberté. Dérivé d’une pièce de théâtre sur les libertins français du XVIIIe siècle, qu’il a lui-même mise en scène à Berlin en février 2018, Liberté-le-film imagine les répétitions chaotiques d’une pièce de Fassbinder sur le même sujet. Du sexe, de la décadence et beaucoup de mise en abyme à prévoir, donc.
Jacky Goldberg
“Une vie cachée” de Terrence Malick
Sélection officielle, en compétition, date de sortie inconnue
Longtemps nommé Radegund, attendu depuis trois ans (un temps plutôt long eu égard à la vélocité de Malick aujourd’hui), Une vie cachée s’attachera au destin d’un objecteur de conscience autrichien (joué par August Diehl, apprécié dans Inglourious Basterds et Diamant noir) condamné à mort par le régime nazi en 1943. Valerie Pachner, Matthias Schoenaerts, Michael Nyqvist et Bruno Ganz figurent également au casting de ce film annoncé comme plus scénarisé que ses précédents (Knight of Cups, Song to Song…), où son système esthétique finissait par quelque peu tourner à vide.
Jacky Goldberg
{"type":"Banniere-Basse"}